Je ne vous raconte pas de conneries c’est mon pote Toussaint Anchichini (1) qui me l’a affirmé sur son honneur -autant dire que ça ne souffre pas le moindre embryon de contestation- les Corses apparaissent comme les gens les plus doux et les plus accueillants de la terre…juste qu’il ne faut pas trop leur courir sur le haricot. Vous comprenez, ils ont leurs limites, comme tout le monde, ce qui peut les conduire parfois à se fâcher tout rouge, surtout lorsqu’ils sentent qu’on cherche grave à les niquer. Après, bien sûr, on dit « les Corses », « les Corses », mais ça veut dire quoi, ça? Vous n’en trouverez pas deux qui se ressemblent et chacun voit midi à sa porte…seulement pour bon nombre d’entre eux certaines choses possèdent une valeur qui dépasse tout le reste, leur pays et leur identité notamment, lesquels n’ont quasiment rien à voir avec la République Française. Par la force des choses ils tolèrent cette dernière à condition qu’elle foute la paix aux deux autres. Or depuis pas mal de temps ils le voient bien (et ils ne sont pas les seuls) elle a tendance à emmerder, la République, à se mêler de ce qui ne la regarde pas et, par voie de conséquence, à empiéter sur le domaine interdit…un peu comme si vous surpreniez votre gros beauf pochetron de voisin en train de besogner comme un sale porc l’épouse bien aimée que vous chérissez tendrement. Cette sorte d’affront ne saurait se pardonner et implique au contraire une réaction bien légitime autant que bien violente. Le voisin vous lui cassez sur la tronche l’objet le plus contondant qui puisse vous tomber sous la main; la République vous lui collez les Nationalistes au Conseil Régional. Voilà, ce n’est pas plus con que pliqué que ça!
Il le reconnaît bien volontiers, mon ami Toussaint, « les Nationalistes ne constituent pas la tasse de thé de l’ensemble de nos compatriotes insulaires, il s’en faut de beaucoup; cependant avec le mode de scrutin à la mords moi le nœud qui caractérise ces régionales vous avez vite fait de transformer une minorité en majorité absolue. Sur le Continent, pour confisquer la victoire du Front National, les bouffeurs de gamelle ont réalisé leur union sacrée, mais en Corse les choses se passent différemment, on laisse la démocratie faire son œuvre sans chercher à lui cisailler les jarrets, on joue le jeu, quoi…et du coup Talamoni fait son discours inaugural dans la langue du Pays! Mais en somme qui pourrait y trouver ombrage? La République? Qu’elle commence un peu à balayer devant sa porte celle-là! Est-ce qu’on lui reproche, nous autres Corses, la façon honteuse dont elle traite sept millions d’électeurs baisés, cocus, méprisés et vilipendés? Non, on s’en fout, alors il lui appartient d’en faire autant à notre égard ou d’aller se prendre une empapaoutade chez les Grecs, tiens, ils lui coûtent plus cher que nous, ceux là et personne ne va leur briser les burnes sous prétexte qu’ils s’expriment dans un patois abâtardi de la langue de Démosthène ». Franchement, vous lui donnez tort, vous, à mon pote Anchichini? Moi, je vous l’avoue, j’aurais du mal. La démocratie, nous sommes bien d’accord, c’est le bordel assuré, la pétaudière automatique et le souk garanti sur facture, certes, mais le « contrat social » alors vous en faites quoi? Une fois qu’elle a parlé la démocratie, on respecte, non? D’autant qu’ils n’exigent pas l’indépendance comme ne manqua pas de le faire en son temps La Taube dans son bled pourri-interlope, non, ils se contentent juste de compisser gentiment un truc qui leur empoisonne la vie; bon, en l’occurrence il s’agit de la République… laquelle a fait en sorte qu’ils soient démocratiquement élus! Alors qu’elle s’en dépatouille, la République et qu’elle tâche plutôt de faire son boulot, maintenir l’ordre et la paix publique, par exemple, après on verra.
Or c’est bien là, justement, que ça coince, voilà belle lurette qu’elle a abandonné la partie, la Répupu, l’ordre public elle y a renoncé et la paix nous sommes bien placés pour savoir que plus personne ne la garde. Du coup nous ne prêtons même pas attention à de petits détails de routine, les « incivilités » comme on dit puis, le feu qu’on allume dans le quartchier histoire d’attirer les Pompiers dans un chouette traquenard et, si possible, d’en dézinguer quelques-uns… Oui mais les Corses, cette bande de réacs arriérés, figurez vous que ça les émeut encore ce genre de plaisanterie. Pour deux pompelards caillassés et un malheureux flic lynché -même pas à mort, c’est vous dire- vous avez tout une bande de sauvages à Ajaccio qui s’en vont casser du kébab et de la mosquée dans la zone réservée sur les hauteurs de la ville, dites donc! Non mais vous vous rendez compte! Et vous savez ce qu’ils crient les sales fachos en question? Arabi fora! J’ose même pas traduire de peur de me retrouver en taule, tellement que ça pue le nauséabond! Je vous jure, on frise la ratonnade, là, on se croirait revenu aux heures pas les plus sombres mais presque… jusqu’à foutre le feu au Coran, ils sont allés, ces fous furieux, horresco referens! Et vous savez comment ils justifient l’abomination les corsico-ratonneurs? Je vous le donne en mille : « Nous ne voulons de mal à personne, nous voulons juste vivre en paix, pouvoir laisser nos enfants aller tranquillement partout sans risquer de se faire tabasser ou pire, bref nous tenons absolument à éviter que ça devienne comme sur le Continent…alors nous y retournerons dans le quartier et je ne vois pas au nom de quoi on nous l’interdirait ». Voilà ce que j’ai entendu pas plus tard qu’hier soir de la bouche même d’un de ces salauds de manifestants. Décidément ces gens sont indignes de la France, ce sont eux qu’il faudrait déchoir de la nationalité… sans compter qu’ils ne demanderaient sans doute pas mieux!
Alors oui, parlons-en, tiens, de la déchéance en question. Moi je rigole comme un bossu parce qu’il a ouvert la boîte de Pandore, ce con de Culbuto, avec sa déclaration solennelle, à Versailles devant le Congrès. Et maintenant ça lui pète un peu à la gueule, quand même, la Gauche ça reste la Gauche, qu’on le veuille ou non faut pas toucher aux tabous sans quoi ça peut virer au schisme, la grosse cagade quoi! Tous les Ecolos, cocos, trotskos, frondo-socialos, le ban et l’arrière-ban de la gauchiardise la plus sectaire et la plus obtuse monte au créneau, entraîné par la pasionaria Taubira (dégoût) sûre de sa force au point de rester tranquillement ministre après avoir chié d’abondance dans les bottes du Chef de l’État. Alors bien sûr tous ces gens-là n’iront peut être pas très loin dans la forfaiture -les valeurs c’est vachement bien mais faut pas que ça nuise à la qualité du fromage- cependant il y aura forcément du dégât… heureusement Pépère pourra toujours compter sur l’UMPS pour lui sauver le coup de la révision constitutionnelle, sans quoi il pourrait se la carrer où je pense en guise de suppositoire. Toutefois, quand on y réfléchit un peu ça fout les jetons cette affaire : songez donc, il s’agit en tout et pour tout de pouvoir de retirer la qualité de franchouille à des bi-nationaux nés en France dont les agissements auraient porté atteinte aux intérêt fondamentaux de la Nation! Quand on n’est même pas capable de répondre oui à ce genre de question, l’avenir se présente un peu sous la couleur délicate de l’excrément rassis…on est foutu, quoi, c’est de plus en plus évident.
Cela dit, j’en reviens à mes Corses. Des primates ces mecs-là! Des types qui identifient clairement l’ennemi et qui font tout ce qu’ils peuvent pour le réduire à quia malgré l’opposition farouche de l’autorité dite légitime! Quelle honte pour la France, dites donc! Padamalgam, enfin! Ça devrait bien pouvoir traverser un petit bout de Méditerranée ce genre de concept humanitariste à la sauce bisounoursique, non? Eh bien non! Faut les croire à jamais bouchés, ces Ajacciens de malheur… ou alors, dites donc, si ça se trouve ils nous indiquent le chemin à suivre… oh flûte, qu’est-ce que j’ai pas écrit là, moi! Bon je m’arrête sans quoi je vais me retrouver en correctionnelle, j’en connais qui s’y sont viandés pour moins que ça!
En tout cas, si vous m’en croyez, du côté d’Ajaccio je crois bien que l’affaire se corse… on n’a pas fini d’en entendre des conneries médiatisées!
Que la fin de 2015 vous soit douce et délicieuse.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN
(1) Prononcer « Enquiquine », bien sûr.