Variations footo-démocratiques de la Saint-Sylvestre

Cela devait arriver un jour ou l’autre, eh bien nous y voilà: un footballeur chef d’état! Que cela vous la coupe ou pas peu importe. De toute façon le fait est là, incontestable, irrémédiable, irrépétible, tout ce que vous voudrez et même si l’État en question apparaît comme l’un des plus désolants qui existent en ce bas monde, il n’en a pas moins réussi avant tous les autres à consacrer, au plus haut niveau de ses Institutions, la prééminence de la balle au pied dans la hiérarchie contemporaine des valeurs.
A l’extrême pointe du progrès sociétal, voici donc, contre toute attente, le Libéria, bled pourri s’il en fut, né des conceptions quelque peu utopiques d’une American Colonization Society dont l’idée fondatrice consistait, dans les années 1820, à raccompagner en Afrique le plus grand nombre possible d’esclaves libérés. Les membres de ladite Society, gens somme toute assez clairvoyants, imaginaient que la présence, parmi les Amerloques blancos, de tous ces Africains mal dégrossis, risquait un jour ou l’autre de poser des problèmes sérieux voire insolubles. En quoi l’on constate à quel point ces braves sociétaires des temps anciens avaient le nez creux et le diagnostic lucide. C’est cependant sur le remède qu’ils se foutaient éperdument le doigt dans l’œil jusqu’à s’en perforer le fond du haut de chausse. De 1821 à 1867 ils réussirent seulement à rapatrier, ou plus exactement à recontinentaliser, treize mille pauv’ nèg’s, dont une bonne part chopèrent toutes les maladies qui trainaient à l’embouchure du fleuve Saint Paul, lieu choisi pour leur réinstallation africaine. La malaria notamment en bousilla des milliers alors que les négriers Espagnols et Portugais, lesquels pratiquaient toujours leur abominable commerce, s’acharnaient à venir rafler les survivants plus ou moins sans défense, afin de les reconduire, enchaînés, à leur point de départ transatlantique. Il faut dire aussi, soyons justes, que les bonnes âmes de l’époque, abolitionnistes, anti-esclavagistes et bien-pensants de tout poil, n’ont pas manqué de tomber sur le râble de l’American Colonization et de lui savonner la planche par tous les moyens imaginables.
Cependant, en dépit du caractère foireux et bien mal embarqué de cette affaire, le Libéria ainsi créé se déclara indépendant dès 1847, devenant ainsi le premier état africain officiellement reconnu par la communauté internationale. Et les pères fondateurs, gentiment guidés par leurs potes de la Society, se dotèrent illico d’un drapeau national qui n’est ni plus ni moins que celui des États Unis mais avec une seule -grosse- étoile. Comme quoi tous ces braves hurluberlus, s’ils partaient un peu en sucette dans la réalisation de leur projet farfelu, ne manquaient pas d’un certain sens de l’humour… que je pressens tout de même assez involontaire. Le plus curieux, reste que les ex-esclaves, dès le début, se sont constitués en élite, les malheureux autochtones des rives du Saint Paul se voyant bombardés citoyens libériens mais sans droit de vote et, du coup, contraints à travailler de force pour leurs nouveaux patrons revenus d’ailleurs. Et la situation ainsi créée perdura tout de même jusqu’en 1945… Un concentré d’humanité, en quelque sorte.
En attendant, ce drôle de pays poursuit son bonhomme de chemin, avec des hauts et des bas -surtout des bas- et se pose parfois en précurseur de génie comme en 2005 lorsque Ellen Johnson Sirleaf devint présidente de la République et première femme élue démocratiquement chef d’un état africain… Et comme en Décembre 2017 avec George Weah, premier footballeur président! Décidément ces braves Libériens montrent la voie!
Alors attention, ce n’est pas n’importe qui George Weah, je me dois ici de rappeler qu’il fut le seul et unique black titulaire du Ballon d’Or. A une certaine époque, déjà lointaine, de mes petits déconnages bloguesques,  je me surpris à m’émouvoir du caractère discriminatoire affectant la distribution desdits Ballons, toujours et systématiquement attribués à des faces de craie (voir ici). C’était oublier le sacre, un paquet d’années avant, soit en 1995, de notre cher futur nouveau président Weah, dont les exceptionnels mérites se virent depuis reconnus avec encore bien plus de lustre et de brillance! Un homme hors du commun, donc, ce George, dont la fabuleuse carrière débuta sur la pelouse monégasque du Louis II en 1988, pour se poursuivre au sein d’un PSG qui n’était point encore Qatari à l’époque, avant de connaître une consécration jubilatoire dans les rangs de l’AC Milan Berlusconique au milieu des années 90. Puis, après un bref passage auprès de l’Olympique de Marseille, notre héros choisit d’aller ramasser un max de pognon dans les Émirats Arabes Unis, car il nourrissait alors d’autres ambitions, celles qui l’ont conduit, après bien des arrosages électoraux, à la Magistrature Suprême qu’il exerce désormais dans sa bonne ville natale de Monrovia, capitale illustre de son Liberia tant aimé.

Alors, quand je parle de précurseur à propos du grand sportif en question, il ne s’agit en aucune façon de paroles en l’air, de petites footaises plaisantines de Saint Sylvestre. Pas du tout, bien au contraire, je vois dans cette affaire Weah une nouvelle norme démocratique dont l’avenir me semble prometteur voire grandiose .
Voyez vous, en effet, il existe entre le football et la démocratie des connexions insoupçonnées qui ne sauraient manquer d’apparaître prochainement au grand jour. Ces connexions s’imposeront bientôt en théorèmes indiscutables dans les plus prestigieuses écoles de sciences politiques du monde entier, à commencer, sans doute, par celle de Paris, laquelle sort tous les ans une fournée (oups, pas fait gaffe!) de petits gauchiards prétentieux appelés à des carrières… de moins en moins assurées vu la concurrence farouche que devraient leur opposer, un jour ou l’autre, les centres de formation footballistiques -comme on dit puis.
Comprenez vous, le foot et la démocratie visent la même clientèle et se nourrissent de processus commerciaux quasi-identiques: productions à grand spectacle, couverture médiatique illimitée, culte de la personnalité et argent-roi. Quant au footballeur, je parle évidemment de l’artiste de grand renom, celui qui collectionne les Ferrari et les gonzesses comme on n’en voit jamais dans la vraie vie, il possède tout ce qu’il faut pour réussir en démocratie: des montagnes de pognon, l’extrême célébrité, et l’admiration effrénée des sots. Avec un tel bagage et pour peu qu’il veuille s’en donner la peine, le type verrait un boulevard de suffrages s’ouvrir devant lui, avec la certitude de disposer, face à ses concurrents du monde politicard, d’une aura incommensurable. Ainsi un brave garçon comme l’entraineur ex-grande vedette du coup-franc et du coup de tête, j’ai nommé Zizidâne, une des personnalités les plus préférées des franchouilles, posséderait plus de chance que n’importe qui dans une élection présidentielle, vous pouvez me croire sur parole…il suffirait simplement que l’intéressé apportât la preuve qu’il se comporte en bon musulman, ce dont pour l’instant nous n’avons pas la certitude.Mais surtout, au sein des nouvelles générations, nous voyons poindre un nommé Killian M’Bappé, garçon merveilleux sous tout rapport et dont le dernier prix sur le marché aux esclaves dorés du ballon rond s’établissait à cent-quatre-vingts millons d’Euros, soit environ la moitié d’un tableau de Léonard de Vinci. Ce jeune homme, outre son appartenance au monde merveilleux de la Sainte Diversité, fait l’admiration des foules car, titulaire d’un baccalauréat de gestion siouplaît, il parvient par surcroît à aligner trois mots de bon français pratiquement sans faute, ce qui lui confère immédiatement le statut rarissime de footeux-intellectuel doté d’un cerveau quasi-einsteinéen. Avec un profil médiatique de ce style et une fortune de plusieurs millions à l’aube de ses dix-neuf ans, ce gamin n’aura un jour, si les petits cochons ne le bouffent pas entretemps, qu’à se baisser pour ramasser les suffrages bourrés de ferveur des citoyens-supporters. Comme quoi, voyez vous, le Libéria et son admirable président, nous montrent bel et bien la voie de l’avenir des peuples. En ce qui concerne le nôtre, je veux dire les Franchouilles, nous sommes sur le bon chemin pour calquer notre développement sur celui de nos amis africains des rives du Saint-Paul dont la just one big star spangled banner claque fièrement au vent putride de ses marécages cloaqueux. Il nous suffira de trouver, derrière un ballon providentiel, le dribbleur de génie qui viendra, un jour radieux, nous sortir de l’ornière où Présipède et ses prédécesseurs nous traînent lamentablement depuis des décennies. Et le plus tôt sera le mieux! Après tout c’est vrai, on ne peut pas savoir tant qu’on n’a pas essayé…comme on disait pour Macrounette!

Quant à ce dernier, ma foi, les media nous préparent bien, depuis une bonne semaine, afin que nul ne rate ses premiers « vœux du Président de la République ». Je ne sais pas trop ce qu’il va nous souhaiter, ce petit, mais en revanche j’ai bien vu le train des augmentations que lui même et ses sbires vont nous balancer à travers la poire au titre de l’année 2018. C’est gratiné! Alors, bon, surveillez bien vos poches, il va sûrement s’y passer plein de trucs!
Ce qui ne m’empêchera pas de vous souhaiter à tous la meilleure année possible…et comme on dit, n’est-ce pas: « du moment qu’on a la santé »…
A l’an prochain, donc.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

Une légende de Noël

Voici venir Noël avec son cortège de niaiseries médiatiques, de marchés-pièges-à-gogos, de commerçants débordés mais anxieux, cependant, de l’impitoyable concurrence des géants du Web, lesquels dévorent tout, à belles dents et sans souci aucun des dégâts collatéraux. Bien sûr, les scintillantes étoiles continuent de s’allumer dans les yeux des petits nenfants, estomaqués de voir en personne le Papa Noël leur promettre à chacun une montagne de saloperies fabriquées, dans le meilleur des cas en Chine et, dans le pire, au fin fond des officines à esclaves qui font le beurre de quelques sinistres aigrefins allégrement protégés par les pays les plus pourris du monde. Bien sûr on nous bassine encore avec la « magie de Noël », laquelle permet de nous faire avaler à peu près tout, depuis le foie-gras de Syldavie à douze balles le kilo, jusqu’aux couleuvres politico-journalistiques les mieux gratinées. Bien sûr Noël demeure la fête incontournable qui permet à tout un chacun de buller pépère jusqu’à la Nouvelle Année et ses re-ripailles obligées, avec la paisible assurance qu’il ne se passera rien durant la « trêve des confiseurs »…espérons que le Djihad n’en profite pas pour nous bricoler le coup du père françois… Celui du Pape François restant, quant à lui, cantonné à Rome et à sa mirobolante messe de minuit sur fond de vieux cardinaux écarlates et parterre de gentry catholico-romaine, magnifiée par le joli Petit-Jésus en bois précieux, peinturluré à ravir par un super-artiste en figurines de luxe, que Francesco finira par placer délicatement dans sa mangeoire en or massif garnie d’une paille issue des jardins bénis de Castelgandolfo, le tout au son majestueux des grandes orgues et des chorales vaticanes.
Bien sûr. Cependant, pour ce qui nous concerne, nous les Franchouilles, fils de Garches, enfants de Puteaux, mères d’Eu et d’Euzes, pères de Houilles et de Soustons, ainsi que tous les autres, moins favorisés par la nature, qui grouillonnons au milieu des Valeurs de la République, couillonnades mortifères dont nous payons le prix astronomique depuis bientôt deux-cent-trente ans, il nous appartient d’ignorer superbement tout ce qui pourrait ressembler, de près ou de loin, aux signes visibles de la Religion de nos Ancêtres, laquelle n’est désormais qu’une parmi toutes les autres… et certainement la plus haïssable parce qu’elle pue l’identitarisme blancos à pleins naseaux. En conséquence, cachons nos crèches, mettons sous le boisseau l’Enfant-Dieu descendu par Minou, faisons bien gaffe à ne sonner trop fort les cloches pour ne pas susciter les protestations du Muezzin, privilégions la messe-basse et rasons les parois qui mènent à l’Église, revêtus, cette Sainte-Nuit, de manteaux couleur de muraille. L’heure n’est plus aux bondieuseries de Noël, notre Noël d’aujourd’hui se doit de répondre aux strictes prescriptions du dogme laïc, celui qui ouvre les bras au Ramadan et aux prières de rues, tout en bottant le cul du salaud de maire qui fout discrètement trois ou quatre santons dans un coin sombre du hall de la Maison-Commune, outrageant du même coup la mémoire adorée des Communards et autres héros de la Gauche anticatholique. Notre Noël, désormais, c’est juste un week-end à rallonge, avec bordel pas possible à la SNCF, laquelle ne rate jamais une occasion de démontrer que le principe fondateur du Service-Public consiste à refiler à ses usagers de la merde au prix du caviar. Noël disparaît peu à peu, sous les coups de boutoir de tout ce qui pense convenablement en ce bas monde. Reste le nom du jour férié et son côté racoleur en termes de marketing. Voilà qui semble bien satisfaisant dans la mesure où le concept fonctionne avec tout le monde, Muz compris, vu qu’une occasion d’offrir des joujoux à nos jolies têtes de moins en moins blondes ça relève de l’universel.

Et puis voilà-t-il pas qu’aujourd’hui même, veille de ce fameux Noël qui soulève tant de polémiques dans le landerneau républicouille, éclate l’affaire de Langon! Alors, me direz vous, c’est quoi que c’est-y l’affaire de Langon?
Eh bien voilà: le 13 Décembre dernier, les braves institutrices de l’école communale du bled en question, situé en Gironde, pour ceux qui l’ignoreraient ce qui au demeurant me paraît tout à fait excusable, décidèrent, dûment munies d’un accord formel délivré par Mme. la Directrice, d’emmener les élèves des petites classes voir un joli dessin animé au Cinéma Le Rio, lequel fait la gloire du coin tant il projette toujours des films de qualité, généralement américains, mais rarement du Sud contrairement à ce que le nom de ladite salle pourrait laisser croire. Le titre de l’œuvrette du dessinanimateur Timothy Reckart, « L’Étoile de Noël », ainsi que le synopsis, l’histoire d’un petit âne qui va se balader avec ses copains à la recherche d’une vie meilleure, révélait juste une bluette à base de sympathiques bestiaux  et manifestement dépourvue de la moindre nocivité… en dépit d’une affiche quelque peu évocatrice de l’odieuse crèche tant honnie. Une légende de Décembre, comme on dit puis, mais rien de plus pour mettre la puce laïcarde à l’oreille de nos très chères fonctionnaires de l’Éducation Nationale. Alors me direz vous, une histoire de Noël, venue des States, avec un petit air de Nativité sur l’image d’accroche, tout cela aurait sans doute pu laisser planer un doute, certes, mais nos professeures des écoles, fortes de leurs convictions et de leurs certitudes, foncèrent tout droit dans le brouillard. Les grands sourires et les gloussements joyeux des quatre vingt-neuf bambins faisant le reste, tout ce petit monde déboula gaiement au Cinoche Carioca. L’obscurité se fit et la projection put commencer dans le silence attentif des gamins, impatients de prendre leur pied aux aventures du joyeux bourricot.
Manque de pot, au bout d’un petit quart d’heure, Josiane, l’instit. la plus chevronnée, Déléguée du Syndicat et détentrice, parmi les ultimes, d’une carte du Parti Socialiste remontant à plusieurs décennies, commença à sentir des sueurs froides lui dégouliner dans le dos. A vue de nez, comme ça, cette affaire de Noël ressemblerait à s’y méprendre aux tribulations du petit Jésus telles que rapportées dans des Évangiles dont, certes, l’éminente gauchiarde en cause ne lut jamais la moindre ligne, mais par ouï dire elle savait bien, en gros, de quoi il retournait. Merde! Une légende de Noël qui traite de Jésus,vous vous rendez compte? (un peu comme De Funès: « ça alors, Salomon est Juif! », même topo…) Mais qu’est-ce que c’est que ce piège! Au bout de quelques minutes, ses soupçons se confirmant avec une particulière acuité, elle s’en ouvrit tout doucement à la collègue du fauteuil à côté, laquelle, avec son âme préservée de petite fille, dégustait, sans bouder son plaisir, les bucoliques images de la pelloche amerloque.
– Coup de coude dans les côtelettes « hé, Stéphanie, t’as pas l’impression qu’on est en train de mater la vie de Jésus, là, sous des dehors de bourrique en goguette? »
– « Quéquetudéconne, Josiane, y a pas plus de Jésus que de beurre en branche,  dans ce truc, y a que des zanimaux! Mince, fais moi pas perdre le fil, putain, Daisy la chamelle elle vient de sortir une réplique que j’ai même pas pu la capter! »
Dégoutée Josiane se tourna de l’autre côté, vers la belle Cathy en train de se taper goulument un sac de popcorn déjà à moitié dézingué.
-« Cathy, chuchota-t-elle, y a maldonne, ce machin-là ressemble à un traquenard de curetons, ça pue Jésus à dix kilomètres, on fait quoi là, on continue où on fout le bordel? »
-« Oups, merde alors, t’as raison, Jo, y me semblait bien pas trop laïc, ce fourbi! Faut arrêter les conneries, on peut tout de même pas leur faire gober de la propagande aux petits… en tout cas pas celle là, pour sûr! Mais bon, t’as quoi comme idée? »
-« Ben écoute, on fonce voir le Dirlo de la salle et on lui ordonne d’arrêter la projection sous peine de poursuites pénales! Allez exécution, amène toi…l’autre gourde on la laisse là, de toute façon le temps qu’elle pige l’arnaque le film est terminé depuis une plombe! »
Dont acte. Ainsi mis en demeure, le Directeur du Rio, tout penaud, se confondit en plates excuses et fit immédiatement cesser le scandale, ce qui ne manqua pas de provoquer les quatre vingt dix  protestations véhémentes des écoliers ainsi que de Madame Stéphanie, interrompus en plein milieu de leur naïf émerveillement. Même que Mohamed, Idriss, Bachir et Mamadou, malgré leur fort jeune âge, s’attaquèrent aussitôt aux fauteuils d’orchestre dont ils parvinrent à compisser et conchier une travée complète, sans préjudice de l’appel à leurs géniteurs respectifs supposés venir casser la gueule aux Maîtresses, au cinémateux et à tout ce qui pourrait, en outre, leur tomber sous la main. Dieu merci, l’Imam, appelé illico à la rescousse, calma tout ce petit monde en insistant sur le côté sacrilège de l’œuvre impie et sur le risque d’enfer encouru par les spectateurs inconscients. Force resta donc à la Loi et le combat cessa faute de combattants.

Je ne vous garantis pas la parfaite exactitude de tous les détails, l’incident m’ayant été rapporté, non par l’Homme de Rio soi-même mais par sa femme de ménage, Mme. Abradoko Abékébé, laquelle eût droit, ce jour là, à plein d’heures supplémentaires.
Mais en gros, je vous garantis la véracité des faits exposés…et je trouve que tout cela se passe aisément de commentaire.
Juste que la Conférence de Évêques de France, vient de protester contre le traitement inhumain réservé aux « migrants » par la République Française…tendez la joue gauche…pauvre Jésus, va, si tu voyais ce pastis!

Joyeux Noël à tous et passez, en dépit des envieux, une bonne semaine de trêve confiseuse.
Amitiés pastorales.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

Les bagnoles de M. Hulot

Hier, dans une totale indifférence mediatico-franchouillo-républicaine, les Roumains enterraient leur Roi. Les familles Royales d’Europe, Prince de Galles en tête, n’avaient pas manqué de venir à Bucarest, saluer, devant des dizaines de milliers de ses sujets, Michel de Roumanie, victime parmi tant d’autres du je m’en foutisme de Roosevelt, lequel, incapable de résister à Staline et peu intéressé par la question, l’abandonna  aux Soviétiques avec l’Europe Centrale tout entière. C’est l’inoubliable Ceausescu qui devait le remplacer! On ne soulignera jamais assez les effets catastrophiques de ces Démocrates Amerloques, prêts à tout lâcher aux Communistes mais capables, l’année suivante, d’atomiser deux grandes villes japonaises au mépris des centaines de milliers de malheureux innocents qui avaient l’infortune de s’y trouver. Dogme absolu autant qu’incontesté aux States, la sacro-sainte Démocratie si bien personnifiée par les petits camarades des Roosevelt, Truman, Obama, Bill et Hillary Clinton, a tant fait de ravages que notre pauvre monde d’aujourd’hui en porte un nombre incalculable de stigmates ineffaçables, inguérissables! Voilà pourquoi tous ces trous de balle qui vocifèrent à tout propos contre l’actuel Président U.S. avec sa tronche hurluberlutesque et ses frasques de vieux cabot vulgaire et mal embouché, me portent plutôt à la mansuétude à l’égard de ce dernier. Un homme dont tout ce qui pense convenablement dit tant de mal, ne peut être mauvais, il possède forcément tout un tas de qualités et pas toujours cachées, celle de compisser la bien-pensance à tours de tweets apparaissant comme l’une des plus délectables parmi tant d’autres du même tonneau. Et puis, il ne se paye pas de mots, le Donald, il ne va pas essayer d’imposer au monde entier le catéchisme démocrassouille. Non, lui il cherche juste à sauvegarder les intérêts du pays dont il a la charge et à faire plaisir à ceux qui ont voté pour lui, afin de les encourager à récidiver. Le plus rigolo c’est qu’il y arrive peu à peu, en dépit des injures, des apostrophes et des anathèmes…non décidément, quitte à me faire honnir de la terre entière, je le préfère mille fois à son prédécesseur. Voilà, c’est dit et clairement… de toute façon, foutu pour foutu autant y aller carrément: l’avantage du nauséabond c’est qu’il peut puer autant qu’il le souhaite puisque les gens comme il faut ne sauraient l’approcher qu’affublés d’un bon masque à gaz.
Ainsi donc s’en est allé rejoindre ses ancêtres, dont notamment son arrière-grand-mère Victoria, ce brave roi de Roumanie, noble vieillard chassé de son trône et de son pays voilà soixante-dix ans bien sonnés. Après le départ du dictateur précité, le bon peuple, ou plutôt ses représentants autoproclamés, rejetèrent l’idée monarchique et se blottirent dans les bras de la bonne démocratie républicaine. Ce qui permet aujourd’hui à la Roumanie de connaître la pauvreté, la corruption et la diaspora…voilà pourquoi, sans doute, tant de braves gens pleuraient à chaudes larmes au passage du cortège funèbre de Michel 1er. dans les rues de Bucarest. Mais bon, nous n’en avons rien su puisque ni BFM, ni LCI, ni même France-Info n’en ont soufflé mot… ben oui, quoi, qu’est-ce que ça pourrait bien nous foutre, pas vrai?

En revanche, un truc qui les enquiquine grave, tous ces bien-pensants de mes deux, c’est le gouvernement de l’Autriche tel qu’il vient, horresco referens, d’apparaître à la une de toutes les bonnes feuilles. On a peur, bien sûr, on crève de trouille même, à l’idée du retour de la bête immonde! Vous vous rendez compte: Strache, le vice-chancelier, un néo-nazi de la plus belle eau! vaguement repenti, certes, mais vous savez, Maame Michu, ces machins-là, une fois qu’on y a goûté… Et puis, vous vous rendez compte! Le petit Kurz, ce sale facho de droite, leur a lâché les portefeuilles de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires-Etrangères! Les chemises-brune ont tout en main, dites-donc! D’ici qu’ils foncent sur le Reichstag… Ah flûte, décidément y a de quoi avoir les chocottes, même Mélanchonchon qui le disait ce matin à Europe 1: « entre la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie, la Tchéquie et maintenant l’Autriche, on a du souci à se faire…en même temps c’est ce que les gens ont voté…c’est ballot, ça! » Hé, oui, Méluche, contrairement à la pratique Venezuelienne, ici quand les résultats déplaisent on les garde quand même…enfin pour le moment!
Mais il faut reconnaître, en effet, qu’on voit grandir et prospérer, au centre de notre continent, un joli noyau de réfractaires à la pensée unique. Les copains de Visiograd plus l’Autriche, ça commence à peser lourdingue dans le landerneau de notre belle Union-Européenne, d’une manière ou d’une autre il va falloir en tenir compte. Bien sûr les grosses pointures se trouvent encore bien loin du virage dangereux mais il ne faut jurer de rien. Par exemple, si la France parvenait un jour  -voeu-pieux-  à se débarrasser du boulet Front National pour susciter un véritable mouvement de droite susceptible de regrouper tous ceux qui vomissent à la fois la Gauche et le Centre, les chiffres démontrent sans ambiguïté qu’il se retrouverait majoritaire…même si notre cher petit Présipède continue à faire illusion…

N’oublions pas, tout de même, comment il a récupéré le pouvoir, Macrouille: grâce à ce cornichon de Fillon et à sa pauvre Pénélope  . Un tour de passe-passe comme jamais encore on n’en avait rencontré sous la Cinquième, une arnaque de grand style et de première grandeur. Cependant le Franchouille est légitimiste et le petit nouveau très malin, du coup on se prend à l’apprécier dans les chaumières, rien d’étonnant à cela compte tenu de toute la pommade que les media lui passent et de la manière fort habile dont son staff vend le produit. Cependant, ce mec a réussi à peu près tous ses coups, pas bien audacieux au demeurant mais savamment présentés, de façon flatteuse et originale. Et le populo y croit, semble-t-il, gobe la pâtée qu’on lui sert, ce qui fait remonter la cote de popularité du bonhomme et du coup lui dore encore un peu plus le blason. Cela, sans doute, peut faire illusion mais quand les effets du macronnisme commenceront vraiment à se faire sentir, l’impact de la nouvelle CSG sur les revenus, notamment, l’électeur moyen redescendra sur terre; il recommencera à voir, alors, outre le fond de son escarcelle, les réalités de l’invasion, les arrivées incessantes de « migrants » et l’inefficacité patente à y faire obstacle de tous les rigolos qui nous gouvernent, à commencer par le Chef de l’État. En attendant il voit, l’électeur moyen, les Députés de Sa Majesté qui rouspètent parce qu’on leur refile un salaire de misère à cinq-mille balles par mois sans compter le tour du bâton, et les douze ministres grassement millionnaires dont le charmant Monsieur Hulot avec ses six bagnoles et sa grosse moto…oui mais attention, il possède aussi un scooter électrique et vous ne savez pas? Hé bien ça lui arrive de rouler avec, à ce con d’écolo!

Allez je vous laisse, il se fait tard…
Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

 

Allumez le feu Johnny

Chaque âge a ses plaisirs, chaque époque ses héros, chaque siècle ses obsèques à grand concours de population dans les rues de Paris. Le XIXème. finit sur Victor Hugo, lequel exécuta dans son cercueil une tournée triomphale, escorté par des  milliers d’admirateurs émus, le XXIème. démarre, un peu tardivement mais en fanfare, avec la descente des Champs Élysées par feu Johnny au milieu d’une double haie de centaines de milliers de fanatiques éperdument chagrinés. Précédé, le joli catafalque blanc, de bataillons de « bikers » en rangs serrés, à moitié aveuglés par leurs grosses larmes de tendres brutes. Puis te-deumisé à La Madeleine devant un parterre de grossiums du show-biz rehaussé par la présence d’une impressionnante délégation de super-politicards, elle même ornementée de trois présidents de la République dont un en exercice…hélas, le potentiel quatrième, un pote à feu Johnny, lui aussi, se trouva-t-il totalement empêché d’assister aux zobes secs pour cause de gâtisme désormais effroyablement avancé.
Bref, enfoncé Totor des Feuillantines et tous les autres déjà bien oubliés, tels Pierre Loti ou Paul Valéry, par exemple, dont les obsèques nationales, au demeurant grandioses, réunirent péniblement quelques grosses centaines de badauds plus ou moins indifférents, pour la plupart, à la disparition de ces personnages d’exception. Bien sûr, feu Johnny, en comparaison, c’était juste un brave couillon qui poussait la chansonnette rockenrollesque avec un art consommé…cependant en cinquante-sept ans d’occupation systématique du PAF, ce garçon s’était constitué un portefeuille de fanatiques inconditionnels propre à faire baver d’envie le petit Kim Jung Un (…deux, à trois j’atomise Trump!) soi même.
Et l’avantage compétitif dirimant du rocker sur le génie des arts et lettre, réside dans la facilité d’accès…même pas besoin de savoir lire, ni d’éducation, ni d’intelligence, ni même d’oreille musicale! Feu Johnny ça parlait à tout le monde, sans autre intermédiaire que nos media boostés au matraquage publicitaire et à l’artillerie lourde d’un marketing simplificateur. Tout cela tombe à pic, vu que, de plus en plus abruties, nos populations ne gobent exclusivement que le frichti pré-mâché des vendeurs d’amusement fastoche. Feu le chanteur en question réunissait toutes les caractéristiques du produit bankable sur la longue durée et un bon million de braves-gens -l’élite des fans désolés- arrosa de pleurs aussi abondants que profondément sincères, le pavé de la Madeleine et de la Rue Royale, où ils s’entassèrent tant bien que mal, pendant que l’Église à tronche de Panthéon un peu raté rendait son hommage, funèbre et solennel, à l’illustrissime défunt.
Eh oui, chaque période de l’Histoire engendre ses idoles, l’après guerre suscita la vague des « Yéyés », jeunes chanteurs mal dégrossis jetés sur le juteux marché d’un baby boom en pleine expansion. Dès le début des années soixante, les petites merdeuses et les petits merdeux nés en masse depuis le retour des prisonniers de guerre, se précipitèrent sur leur Teppaz, offert par un Père Noël plein d’astuce commerciale, afin de se trémousser en cadence sur les chansons à la con proposées par les marchands israélites de petits rockers des deux sexes -voire plus- singeant leurs homologues amerloques avec, en général, une grosse bonne volonté qui leur tenait lieu de talent. Quelques un de ces produits, par construction éphémères (d’alors) trouvèrent une ouverture inespérée et demeurent aujourd’hui encore sur le marché, tels Eddy Mitchell, Sylvie Vartan et quelques autres de moindre notoriété. Cependant la marque phare, le champion toutes catégories des vieux- jeunes idolâtrés par les foules sentimentales, ce fut évidemment et sans conteste ce brave feu Johnny dont la mémoire restera gravée dans les cervelles rockailleuses jusqu’à disparition du dernier des adorateurs johnniques, laquelle n’interviendra pas avant plusieurs décennies en raison de l’étendue pluri-générationnelle de la clientèle en cause.

Nous autres ce matin DERRIERE NAPOLEON, bien abrités derrière nos flutes, fêtons les quatre vingt treize balais de notre ami Blaise Sanzel (voir aussi ici…notamment) et ça se fête au grand champagne, un carat de ce calibre, d’autant qu’il a beau porter beau, le mathusalem, nul ne saurait garantir qu’il fût encore parmi nous l’an prochain. Cependant, me direz vous à juste titre, ce qui se révèle exact pour Blaise l’est quasiment autant pour nous autres, tous plus ou moins nés dans la première moitié du siècle dernier…demandez donc à Johnny, tiens, au hasard! Alors justement, ce dernier s’invite dans une conversation dont le côté joyeux se trouve quelque peu tempéré par un temps qui ne l’est guère…tempéré veux-je dire, suivez un peu enfin! Non seulement il pleut comme vache qui pisse, mais encore un froid pénétrant autant qu’inhabituel nous glace les extrémités…mais non, pas celle-là, c’est dûment protégé le secteur stratégique! En revanche le père Blaise a-t-il enfilé ses mitaines afin de bien saisir son verre tout en limitant au max les risques de cyanose. La prudence apparaît comme un gage de longévité, ce mec l’a bien compris depuis fort longtemps et je vous invite tous, mes chers amis, à vous imprégner de cette sorte de sagesse car l’intérêt de mourir comme un con avant d’avoir atteint le moment où l’on commence à souhaiter le repos éternel, me semble largement surestimé. Ah qu’il eût été bien inspiré de la jouer raisonnable, Halliday! Comme Aznavour, tiens, par exemple, en voilà un qui tient encore debout et parvient même à vocaliser un peu tous les matins afin de rester en mesure de donner, de temps à autres, un petit récital télévisé histoire d’entretenir la flamme dans les yeux des petites vieilles qui persistent dans leur amour inconditionnel pour le chanteur au gosier voilé. Comme quoi, les mecs de nonante trois piges tiennent souvent mieux le choc que leurs cadets, surtout quand ces derniers ont beaucoup tapé dans la gourde…mais non, voyons, je ne faisais aucune allusion déplacée à Lætitia, m’enfin! je causais bouteille, zut! A cet égard, nous aurons pu remarquer avec tristesse et inquiétude l’absence de Jacques Dutronc aux obsèques de son vieux pote…Heureusement qu’il nous reste Adamo, d’autant que celui-là on ne l’entend plus…deux raisons de boire Contrex!

Je vous disais donc qu’il alimente la conversation, ce cher vieux Jean-Philippe, et parfois dans un registre inattendu. Ainsi, le vieux Maurice, lui, trouve du positif dans les cérémonies d’hier à La Madeleine:
-« Vous réalisez, les mecs, la mandale qu’ils se prennent, les soi-disant libres-penseurs, ceux qui exigent la disparition des croix dans les espaces publics et des crèches dans les écoles et les mairies? Les dhimmis qui mettent le catholicisme au rencart pour qu’il abandonne sa place toute chaude aux serviteurs d’Allah? Au moins Johnny Halliday, on peut en penser ce qu’on veut mais il s’en est allé en grandes santiags…enfin je veux dire pompes, avec tous les sacrements idoines, le Curé revêtu des ornements ça sert d’auto et la nef de l’Église des Parigots truffés de pognon, pleine à craquer de tout un tas de gens qui n’y foutent jamais les pieds. A commencer par Macrounette, le copain en chef des Muz, le pourfendeur des Pieds-Noirs criminels contre l’humanité, le roi de l’esquive, il a cependant trouvé la combine pour limiter les dégâts, discours sur le parvis et pas de signe de croix, faut pas déconner tout de même! En attendant il y était, hé, le moyen de faire autrement, pas vrai, vous avez vu le nombre d’électeurs que ça représente feu Johnny? Un macchabée capable de faire descendre dans la rue plus de monde que tous les syndicalistes et mélanchonniens vivants réunis? Incontournables, la messe, les bondieuseries, les chants d’inspiration catholique style Ave-Maria de Schubert! C’est con, mais ce coup-là ça ne se passait pas à la mosquée, merde! Alors le Rocker, tant qu’à faire, on va le remercier pour son tour d’honneur, parce qu’après lui, ce sera fini. Les grandes vedettes d’aujourd’hui, s’il y en a encore, ce sont des rappeurs, des slammeurs, des Omar Sy et des Djamel Deux-Bouses! A supposer qu’ils restent aussi longtemps que le papa de Jade -la probabilité me semble faible- tous ces gens-là ne se feront jamais obséquiser à l’Eglise; l’archiprêtre peut ranger les burettes et le saint-chrème, c’est la dernière fois qu’il verra un enterrement de cette envergure ! L’Imam récupèrera le bizness, forcément, l’ordre des choses est ainsi établi, les envahisseurs finissent toujours par prendre le dessus…En somme, feu Halliday c’est un peu notre dernier des Mohicans…tu peux dire tout ce que tu veux, Nouratin, les braves gens ne s’y sont pas trompés: il n’avait rien de Victor Hugo, évidemment, ce n’est pas le génie qui l’étouffait, bien sûr, mais il représentait d’une certaine façon l’Occident…ils vont l’enterrer aux Antilles. Sauf tsunami, il a plus de chances là-bas d’éviter la profanation qui nous pend au pif, à tous, dans une terre chrétienne qui ne le restera pas longtemps! »

Voilà en somme une façon de voir les choses qui m’avait un peu échappé…il n’a pas tort, Maurice; quelque chose, incontestablement, faisait défaut à la foule sans nombre qui, ce samedi, inondait les portiques de la Madeleine: il lui manquait la diversité! L’idole des franchouilles de souche, Jojo la guitare! Avec lui, un monde s’en va, pour toujur, comme il gueulait, afin de rimer avec l’amur!
Cela méritait bien un « hommage national », après tout.
Et pour finir sur la minablerie du jour, je vous retranscris le propos de Jean Foupallour, bourré au rôteux avec les dents du fond dans les bulles: « Merde alors, j’espère qu’y vont pas l’incinérer, là bas, à Saint Barth…vous vous rendez compte, le croque mort: allez, allumeeeeeez le feu, allumez le feueueu Johnny! »

Passez tout de même une bonne semaine dans la paix du Christ, du Macron et du Johnny…qui sait, si ça se trouve demain ce dernier ressuscitera, allez savoir. Oui, vous avez raison, j’aurais dû l’éviter celle-là…
Allumeeeeeeeeez le feu…
Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN.

 

 

Les tribunaux de la pensée conforme

Un colosse à tronche burinée de vieux baroudeur, barbu, chenu, immense, face à de petits minables, des ronds de cuir en toge rouge, des fonctionnaires de justice grassement appointés pour juger des affaires auxquelles ils ne comprennent rien. Le Tribunal Pénal International chargé de liquider les scories de l’ex-Yougoslavie! Il se tient debout, le grand vieux, il écoute le petit crevard de président lui débiter, avec une indifférence d’aide comptable, sa condamnation à vingt ans de taule pour crimes de guerre, contre l’humanité, et tout le toutim. Et puis il parle, le géant à la blanche barbouze, il tonne « je ne suis pas un criminel, votre jugement je le méprise! » Ce sur quoi il sort une espèce de fiole de sa poche et se la verse dans le corgnolon, d’un seul coup, cul sec!
Air benêt du président, surpris…ben quéqu’y fait çui-là, y s’en jette un derrière la cravate? A votre santé, mon général…enfin presque…Il met du temps à comprendre, le magistricule, avec son air chafouin et son regard péteux…mais la caméra reste braquée sur lui…tout à coup on sent qu’il commence à capter, sans doute vient-il de voir s’écrouler le condamné… dame une bonne rasade de cyanure ça vous secoue son clampin, mesurât-il un mètre nonante pour cent-vingt kilos bien pesés. Et puis, panique sur le banc des avocats, ça se précipite vraisemblablement vers le box des accusés histoire de n’en point perdre une miette. Quelques heures plus tard il claquait à l’hosto, le général Slobodan Praljac, ex-chef des Croates de Bosnie. On peut en penser ce qu’on veut, de ces derniers, ils ont à l’évidence commis les pires saloperies pendant leur guerre contre des Serbes qui, eux non plus, ne se laissaient pas faire sans contrepartie. En tout cas, ce Tribunal Pénal à la mords moi le verdict a plus ou moins indirectement causé, au cours de près d’un quart de siècle d’existence, un nombre hallucinant de morts, soit « inexpliquées » soit par suicide.
Voici donc le palmarès de ladite Juridiction, la plupart des de-cujus, évidemment, étaient des Serbes, estampillés super-salauds-officiels. On y trouve cependant quelques Croates comme ce brave Praljac, dernière victime en date de cette Juridiction si estimable aux yeux de la bien-pensance internationale.
Petite liste, donc: Slavko Dokmanovic, suicidé en 1998, Milan Kovacevic, mort  la même année d’un « éclatement de l’aorte », Vlajko Stofilkovic suicidé en 2002, Milan Babic suicidé en2006, Slobodan Milosevic trouvé mort peu de temps après dans sa prison, Mile Mrkic et Ljubisa Beara décédés dans leurs cellules respectivement en 2015 et 2017.
S’y ajoutent Goran Hadzic, mort d’une tumeur au cerveau suite au refus du fameux Tribunal de le faire hospitaliser, ainsi que Djordje Djukic et Momir Talic, tous deux mis en liberté juste à temps pour pouvoir claquer à domicile, ce qui fait tout de même plus clean qu’au trou.
Sans parler de la longue liste des témoins morts dans des circonstances pour le moins problématiques… Il est chouette leur Tribunal Pénal, pas vrai? La gloire de nos Démocraties Occidentales, indubitablement!
Voilà pourquoi elle m’a particulièrement frappé, cette scène de suicide qui confrontait un vieux général Croate, mort pour dire merde à tout ce cirque, et un président minable, avec son air con et sa vue basse, incapable de capter ce qui pouvait bien se passer dans la tête du premier. C’est réellement tout un univers qui sépare le grouillot juridique à carrière bien douillette et bien fignolée à l’ombre des sacro-saintes Institutions Internationales, du type qui s’est durement colleté à la vraie vie, avec ses contraintes, ses servitudes et ses horreurs. A soixante-douze ans, il ne se voyait pas, le vieux soldat, supporter l’ignominie d’une condamnation à vingt ans de taule par une bande de pauvres trou du culs errant à côté de leurs pompes. Je le comprends fort bien. Paix à son âme!

Ce genre de misère, me direz-vous, fait partie de tout le reste, de toute cette comédie lamentable à laquelle nous assistons quotidiennement, inlassablement rapportée par nos media de tout poil. Le manichéisme bébête qui nous fait détester les méchants genre Trump, Orban, Le Pen, et adorer les gentils, comme Macrounette ou, surtout, le merveilleux Barack-Hussein dont le divin règne devra se perpétuer dans les siècles des siècles, un peu comme le Bienheureux Nelson Mandela dont le souvenir reste si vivace qu’il continuera longtemps d’émerveiller des générations de gogos simultanément nourris à la tronche encigarée du commandante Che Guevarra avec sa barbouze et son béret.
Ainsi donc, a-t-il débarqué à Paris, le Saint Obama. Juste pour une petite conférence à quatre-cent-mille dollars la plombe (ça vaut bien ça, vous savez, pas comme Sarko et ses pauvres cent-mille balles si unanimement réprouvés) devant une bande de profiteurs de la Répupu connus sous le nom bizarrement récupéré des « Napoléons ». Ils l’ont pris où, ces petits Bonapartes manchots, le pognon pour s’offrir l’heure prohibitive du premier blackpast-president? Ben on n’en sait rien, voyez vous, mais finalement tout le monde s’en fout et c’était si beau, si réconfortant, d’entendre notre délicieux messie amerloque, dire finement tout le mal qu’il pense de son successeur, élu, certes démocratiquement mais par erreur, comme le coup du sort funeste qui peut parfois frapper les plus méritants, à seule fin de servir la cause du Malin! Une punition du Ciel, cet immonde Donald, mais ne vous bilez pas, y a des braves gens qui s’en occupent et finiront par lui avoir la peau comme ils obtinrent, aux temps jadis, celle de l’affreux Nixon de sinistre mémoire.

Alors, pour ce qui concerne les affaires d’Amérique, moi vous savez j’ai ma source privilégiée en la personne de notre vieux copain Hank Hulley. L’ayant contacté sur Skype -on n’arrête pas le progrès- je souhaitais connaître son sentiment au sujet de l’affaire Flynn, celle qui défraie la chronique de ce côté-ci de l’Atlantique, avec notamment des prédictions, délectables pour nos folliculaires, d’effondrement total du Président abhorré. On nous avertit en effet sur tous les tons des nuages noir qui s’accumulent au dessus du machin bizarre qui sert de caboche à l’abominable Trump. Le gendre de ce dernier se trouve directement mis en cause et bientôt le boss lui même se verra placé sur le gril…l’impeachment commence à montrer le bout de son petit nez mutin, ça vient, bonnes gens, le monstre va bientôt rendre gorge!
M’en étant ouvert à l’ami Hank, celui-ci me rétorqua tout à trac: « Well, on s’en torche old fellow des tribulations du procureur à la con payé par toute une bande de motherfuckers pour emmerder le big boss. Ce qui compte ici c’est la réalité, pas le rêve en couleurs des bloody bastards qui voulaient nous refiler la mère Hillary (comme un bossu). Et la réalité, mon pote, c’est la réforme fiscale que le camarade Trumpy vient de faire passer contre vents et marées. Ça c’est du lourd, old timer, autre chose que les saloperies de coulisse montées par ces shitty faggots de mes deux. Figure toi qu’après les Représentants, le Sénat vient de diminuer la taxation des bénéfices de trente-cinq à vingt pour cent, en même temps qu’il votait la baisse des impôts pour l’ensemble des contribuables et la simplification des formalités de déclaration comme jamais avant Trump personne n’avait osé s’y attaquer. Vous pouvez en dire autant vous, avec votre joli minet? Et parallèlement, le type se débrouille pour faire sauter l’obligation de s’affilier à la sécu de merde inventée par son illustre prédécesseur Bamboula Premier! Par dessus le marché, l’air de rien, il autorise dorénavant les forages pétroliers en Alaska. Avec tout ça, tu vas voir le boom économique! Ça va repartir comme au temps de Reagan, et les doggy bags qui cherchent à foutre la vérole en seront pour leurs frais! Avec tous les bâtons qu’on n’arrête pas de lui coller dans les roues à Donald, comme résultat ça se pose là, non? Enfin moi je trouve; d’autant que dans la foulée il nous sort du piège obamien qui résultait du Pacte de New York sur les réfugiés et les migrants, combine visant à nous laisser envahir tout en nous obligeant à dépenser des montagnes de dollars pour payer la vaseline. En somme, vois-tu, old chap, entre les migrants, l’Unesco et le climat, rien qu’en envoyant péter toutes ces foutaises Trump nous a déjà fait économiser une partie des sous que nous ne paierons plus en impôts. La croissance fera le reste et les enfoirés qui nous cherchent des poux dans la tignasse en seront pour leurs frais…Voilà, old frog, comment je vois les choses, et je te garantis que, du côté de par chez moi, je ne suis pas le seul! »
Que voudriez vous répondre à cela? Moi, en tout cas, je lui ai dit au revoir et merci, à Hank Hulley. Du coup, je ne sais plus trop que penser, n’est-ce pas, il semblerait en effet que l’Amérique profonde persiste à contrarier l’élite de la pensée mondiale en soutenant ce type nauséabond qu’on nous prescrit sur tous les tons de détester, si ça continue presque autant que feu le Fürher! Dommage qu’il soit cul et chemise avec les Israélites, Trump, sans quoi, petit à petit, les tribunaux de la pensée conforme aurait pu lui coller la « shoah » sur les endosses. En attendant, il enquiquine tout le monde et poursuit son petit bonhomme de chemin.

Quant à nous autres, ma foi, question impôts ce serait plutôt vers la hausse que ça s’orienterait, voyez vous…mais bon, quand on a la chance de disposer d’un Président que le monde entier nous envie, il faut bien en payer le prix, n’est-ce pas? Et encore, très franchement, je vous assure ça pourrait être pire…ça va être pire, d’ailleurs, alors profitons-en bien!

Tout en formant des vœux afin que les élections se passent au mieux pour mes potes de l’Ile de Beauté,
Je vous prie d’agréer mes souhaits de bonne semaine et mes amicales salutation.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN