Chambrées flatulentes

Voilà un sacré bail qu’il avait disparu de la circulation, celui-là! Plus de quatre ans, dites donc! La dernière fois, terrorisé par nos mœurs judiciaires et notre Pouvoir Socialo de l’époque, nous l’avions vu s’éclipser,  furtif et terrorisé, par l’arrière-cour du troquet. Chez un Allemand de l’Est, ce genre de comportement n’a rien d’extraordinaire, les ex-« Démocraties-populaires », comme ils disaient, choyaient leurs ressortissants au point de ne pas les lâcher d’une semelle afin, le cas échéant, de les remettre illico dans le droit chemin. En conséquence, il se méfiait comme de la chtouille de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à un marxiste et, la dernière fois c’est l’arrivée de Jean Trentasseur qui provoqua sa fuite éperdue… dame, un socialiste…
Mais, ayant appris le départ de Hollandouille et l’arrivée au pouvoir d’un gentil garçon bien sous tout rapport et prétendûment libéral, l’ami Gottlieb Grossmutterficken a finalement décidé de remettre le cap sur nos contrées. Ça lui manquait, comprenez vous, le soleil, la mer, les paysages de la French-Riviera, enfin tout ce qui fait défaut à Chemnitz, ex-Karl-Marx-Stadt, son bled d’origine bien connu de l’élite des lecteurs, ceux de DERRIERE NAPOLEON qui ont tenu au moins jusqu’au chapitre trois. Et justement, ces temps-ci elle défraie un peu la chronique, cette bonne ville de Chemnitz; figurez vous que ça grouille de Nazis, là bas, comme au bon vieux temps, paraît-il, une tripotée d’énergumènes qui protestent avec la dernière véhémence, contre l’envahissement de la Bochie par les hordes sans nombre venues du Monde Musulman!
-« Ach, foui! Nous zafons touchours quelques razzistes! Tommache! Mais ça feut dire des gens qui détesteunt les étranchers arrivés chez nous pour tuer et pour violer…les media trouvent ça pas bien, fous gombrenez… Peut être ils ont raison…mais aussi ça nous plairait pas si on tefient comme vous, avec des gens étranges-bizzares plein les rues – untermenschen (1) comme il titzsait mein grossvater l’obersturmbahnführer, paix à son âmeu et pas bossible faire un tour après dîner brofiter la fraîcheur du soir sans se faire couper la gorge…C’est vrai qu’à Chemnitz, à part entre le 1er et le 15 Août, la fraîcheur c’est tout le temps… pas un pays pour Africains, fous tzsavez, beaucoup mieux chez vous, naturlich! »
Sacré Gottlieb, va, il voit les choses à sa façon, lui aussi, comme un type qui a connu le régime communiste, et, comme il dit, « afec celui-là te réchime, on maigrissait bien plus sûrement qu’en s’abonnant à Comme J’aime! »
En revanche Maître Trentasseur, lui, il apprécie moyen.
-« Cher ami, démarre-t-il après une chouette gorgée de Mac Ron, ne le prenez surtout pas en mauvaise part mais je crois déceler dans vos propos quelques traces de racisme ordinaire. Dans un pays vieillissant comme le vôtre, le rejet du migrant apparaît comme une forme de suicide non assisté, voyez vous: refuser l’opportunité de rajeunir sa population équivaut à renoncer à tout avenir. Croyez-moi, saisissez votre chance au lieu de vous fermer comme une huitre, accueillir l’autre c’est s’enrichir! »
-« Eh oui, intervient Jean Foupallour, c’est comme nous avec les « Chances Pour la France », maintenant on en a plein les rues, plein les mosquées, plein les prisons, aussi…et puis plein les c…. surtout! Allez-y, amis Chleus, laissez venir à vous les petits migrants, vous verrez, ça résout tout, le chômage, les déficits, l’insécurité, le terrorisme islamique! La panacée, quoi, écoutez bien nos conseils éclairés à la torche Zylku et partez rassurés, les portes du paradis s’ouvrent devant vos pas, il ne vous reste plus qu’à y marcher du pied gauche et vous verrez comme elle est plus belle la vie! »
Et comme il commence à avoir du mal à suivre, Herr Grossmutterficken, Thérèse, armée de son chiffon à essuyer les verres et de son vieux bon sens paysan lui traduit le truc en termes universellement compréhensibles:
-« Chez nous, il y a deux écoles, ceux qui sont pour se laisser sodomiser et les autres, vous écoutez les deux et puis vous faites un tour dans le quartier de l’autre côté du pont;  si vous en revenez intact, vous vous formez votre idée à vous, c’est toujours mieux de penser par soi même.

Ce que je trouve étrange, personnellement, c’est qu’on se pose la question. A Chemnitz, en effet, les compatriotes du camarade Gottlieb qui manifestent, en tout cas ceux qu’on nous montre à la télé, on dirait les descendants directs de Himmler et de Goebbels. Des abrutis complets adorateurs enfiévrés du IIIème Reich. Seuls ces gens-là s’interrogeraient donc avec angoisse sur les conséquences des lubies humanitaroïdes qui taraudent la mère Angela depuis quelques années? … Vous y croyez, vous? Moi pas trop. Alors du coup, en même temps qu’une tournée de Ricard, je demande à notre pote germanique de nous éclairer sur ce point.

– « Ach so (hygiéniqueu), fait il en dégustant une lampée conséquente de petit-jaune, zette boisson fait chaud au cœur, técitément… Ach, vouyeu, vouyeu…alors moi che vais vous dire: dans ma ville, tout le monde ou presque, à part les fous masturbés des idées de gauche-mickey-mouse, ceux qui voient la vie comme un dessin animé de Walt-Disney, pense qu’il faut absolument arrêter les bétiseu migratoireus et tout de suite, raus! La seule discussion porte sur le point de savoir si ceux qui sont déjà arrivés, on les expulse ou on les colle dans la chambre à gaz. Ce sont les partisans de la secondeu méthodeu qu’on nous montre dans les media…ils ne sont pas très sympaticheu, yawohl! Mais le citoyen lambda, non, cent fois non, chamais de la vie! Y compris chez les descendants de Nazis –quatre-vingt-dix-pour cent de la population, tout de mêmeu–une telle infâmie leur est totalement étrangèreu, ils ont técha donné! Tout ce qu’ils demandent c’est qu’on leur fouteu la paix avec les affreux venus d’ailleurs…et s’il existeu, pour répondre à Herr Trentasseur (qui, Dieu soit loué, n’est plus socialiste) des besoins de rajeunissement de la population Prussienneu, nous avons les moyens d’attirer chez nous tout un tas de Polonais, de Tchèqueus, de Roumains et de Serbeus, bien élevés, instruits et formés, sans aller chercher des sauvageus violents, fainéants, ignorants, cradingues et infectés, au fin fond de l’Afriqueu! Foilà bourquoi, meine herren, il n’y a pas que les néo-nazis qui défilent à Chemnitz…le reste n’est que bourrage de crânes! »

-« Putain, bravo! fait le vieux Maurice dans un gros éclat de rire à s’en faire suinter le demi-pression, là au moins ça a le mérite de la clarté! Et dis moi un peu, Gottlieb, quand vous causez comme ça, chez vous, on vous laisse tranquille? La police de la bien-pensance ne vous défèque pas, ainsi qu’il se pratique chez nous, devant les tribunaux, comme le premier Zemmour venu? Parce que tout de même, ici et maintenant, parler de chambres à gaz c’est déjà se mettre la corde au cou, faut faire gaffe à ça, tu sais, mec, on a vite fait de te cataloguer révisionniste-raciste-antisémite-facho d’extrême-droite! Demande à Le Pen, tiens, au hasard…bon ça va, lui il l’a fait exprès, peut être même sur commande, va savoir, histoire de mettre un peu de sel dans la vie politique… mais ça craint grave, évitons de prendre des risques inutiles, d’autant que nous autres, comme chambres à gaz, on n’avait que nos bonnes vieilles chambrées, au régiment…ben oui quoi, surtout après les fayots servis au dîner… »

Et revoilà notre brave Teuton qui recommence à baliser. Pour lui les évocations du genre police de la pensée, ça le fout en transes; je le vois déjà qui zieute vers la sortie du fond, au cas où…Alors je le rassure, tout de même, faut pas déconner. Je lui explique les tenants et les aboutissants du discours tenu par le vieux birbe ci-dessus, comme quoi Derrière Napoléon ne recèle ni le moindre micro, ni le moindre indic barbouze de la bien-pensance, rien qui puisse nous mettre en danger de procès pour propos interdits. En France, lui dis-je, il existe encore quelques lieux sûrs où la liberté d’expression reste de mise. Ce qu’il faut surtout éviter c’est l’espace public, les lieux ouverts, les portables sortis qui traînent alentour…et surtout, ah oui surtout, s’abstenir de publier des trucs nauséabonds sur le web! La meilleure façon de finir au trou un jour ou l’autre…diable, mais je fais quoi moi en ce moment même? Oh punaise!

Bon allez les amis, vive Présipède le Grand fût-il un peu en perte de vitesse, vive Con-Bandit, peut être notre futur thuriféraire du climat reverdi, mais vive aussi Hulot, le démissionnaire bien aimé, un peu violeur peut être mais tellement sincère, et puis vive Stéphane Bern, vous savez, celui du patrimoine qui ne se trouve pas trop aidé…Et vive toute cette ribambelle de clowns qui nous abreuve de niaiseries quotidiennes, de billevesées récurrentes, de bêtises consternantes et de vétilles totalement dépourvues du moindre intérêt. Vive tout ça, quoi, tout ce gros patacaisse ruineux qu’on nous agite sous le pif comme un joli hochet, pour nous détourner l’attention des énormes tuiles qui nous choient en même temps sur la gueule. Vous en pensez quoi vous, du prélèvement à la source?… Non, je déconne!

Bonne semaine, conservez vous bien.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Sous-hommes…comme disait aussi le regretté socialiste Georges Frêche

21 réflexions sur “Chambrées flatulentes

  1. Pr Calguès 2 septembre 2018 / 17 h 04 min

    C’est vrai qu’il n’est pas très paidé, Minouche en ce moment.
    Mais, « suivez-moi », ce n’était qu’un petit mouvement d’humeur pour exister et pour que sa tante s’intéresse un peu plus à lui .

    Un régal ce billet.
    Baïèta.

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  2. G.Mevennais 2 septembre 2018 / 17 h 21 min

    Oh que je « plussoie » : Pour un régal, c’en et un, et puis…. « Derrière Napoléon », que du bonheur ! Je vais sûrement, quand les frimas seront de retour, m’en « refaire » une petite lecture afin de remonter un moral parfois défaillant. Merci pour ce billet, cher Nouratin, il me rappelle l’heureux moment où j’ai découvert votre prose et elle n’a pas « pris une ride » depuis.
    Amitiés et bonne semaine à tous/toutes.
    Gilles

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    • nouratinbis 2 septembre 2018 / 17 h 42 min

      Merci cher ami, c’est bon pour le moral du vieux cabot, ça!
      Amitiés.

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  3. Pangloss 2 septembre 2018 / 19 h 16 min

    Si l’Allemagne d’Angela commence à ressembler à ses voisins de l’Est ou à l’Italie, il y a un peu d’espoir de voir les « Refugee welcomers » la mettre un peu en sourdine.
    On peut rêver.
    Et bravo pour ce billet!
    Amicalement.

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    • nouratinbis 2 septembre 2018 / 20 h 28 min

      Merci cher collègue! Moi je crois que les Chleus ne se laisseront pas faire, les
      Corses non plus, même si l’autre pignouf veut ouvrir les ports…en revanche les
      Franchouilles sont cuits et archicuits!
      Amitiés.

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  4. Al West 2 septembre 2018 / 20 h 25 min

    Macron a fait flanelle avec Con Bandit, c’est déjà ça -je n’ai rien contre les compatriotes de herr Gottlieb Grossmutterficken, mais celui la me file vraiment des pustules à côté desquels les siens font piètre figure ! Et c’est la mistoufle pour présipède. Beau dimanche, même s’il n’en reste pas grand chose.

    Et bien à vous cher Nouratin.

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    • nouratinbis 2 septembre 2018 / 20 h 29 min

      Oui, tout de même il n’est pas allé jusqu’à Con Bandit, il n’est pas complètement
      fou, le Macrouille!
      Merci et bonne soirée dominicale!
      Amitiés.

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  5. Gérard 2 septembre 2018 / 21 h 08 min

    C’est étonnant que ces allemands de l’Est, qu’on a biberonnés pendant des années et des années à la rengaine de l’ « amitié entre les peuples » chères à Ulbricht, Honecker et autres républicains démocrates et populaires, retournent à leurs vieilles lunes racistes. Mais faut-il en être surpris de gens qui ont renoncé, pour leur ville, au beau nom de Karl-Marx-Stadt pour en revenir à cet horrible « Chemnitz » qui sent son IIIe Reich à plein nez ?
    Ils confondraient, ces brutes épaisses, les bienfaits de la musulmanerie internalionale avec les méfaits de la juiverie du même nom, que leurs grands parents redoutaient tant, que ça ne m’étonnerait pas plus que ça.
    Amitiés.

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    • nouratinbis 2 septembre 2018 / 21 h 21 min

      Il doit en effet y avoir de ça…des abrutis d’extrême droite, excusez le pléonasme!
      Amitiés.

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  6. Fredi M. 2 septembre 2018 / 21 h 23 min

    Dans les salles de rédac on passe les consignes :
    – bon. On ne peut pas faire l’impasse sur ces foutues manifs. Mais dans vos interviews vous me faites le tri : vous me choisissez les plus crades, ceux qui sentent fort la bière. Pas question de rendre ces gens là sympathiques, ce serait leur donner raison quelque part. Bien compris ?

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    • nouratinbis 2 septembre 2018 / 21 h 35 min

      Exactement, c’est très précisément comme cela que les choses se passent.
      C’est de l’information bien comprise, en somme.
      Amitiés.

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  7. Liz 3 septembre 2018 / 7 h 57 min

    Merci cher Nouratin pour ce délicieux billet sur les décolonisateurs de Chemnitz. Sachant que le néonazisme de masse n’existe que dans les salles de rédactions, sous perfusion de subvention à haute dose.

    Pauvre Cohn* ! Pro migrants, pour la cause desquels il évoque l’Aquarius… évidemment. Il a mis fin au suspens, c’est non pour le ministère du théâtre écologique. Il attouchera de belles mensualités dans une usine à gaz internationale. Ca tripote, ça tripote…

    * Voir le réquisitoire de Desproges, accusé Cohn Bendit, dans le Tribunal des Flagrants Délires.

    Bises à tous, une de plus pour vous Nouratin.

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    • nouratinbis 3 septembre 2018 / 10 h 11 min

      Pauvre Cohn, en effet! Et pour ce qui est d’attoucher, il a une grosse expérience!
      Quatre bisous.

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  8. Boutfil 3 septembre 2018 / 17 h 21 min

    On l’ a échappé belle avec le rouquemoute qui nous a fait un cinéma de diva à la téloche , du grand art !
    Que les Allemands sortent maintenant des panneaux virulents contre l’envahisseur me fait rigoler, il me souvient de pétasses brandissant des panneaux  » bienvenue chez nous » avec des bouquets de fleurs sur les quais à l’arrivée de sauvages venus renouveler la race aryenne-prussienne ,

    tout de même hein ! qui nous aurai dit qu’on vivrai des trucs pareils il y a un demi siècle ! dans le fond, quand on a pas envie de pleurer sur notre foutu avenir on peut aussi en rire !

    gros bisous , bonne semaine

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    • nouratinbis 3 septembre 2018 / 17 h 30 min

      C’est vrai qu’on peut aussi en rire, c’est la meilleure formule, et puis de toute
      façon il est clair qu’on est foutu, ça ne changera rien.
      Gros bisous.

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      • Gérard 3 septembre 2018 / 17 h 41 min

        Les migrants aussi, ils devaient bien rire quand ils lisaient « Refugees welcome ». Et j’imagine sans peine que dans leur for intérieur (dans un premier temps) ils se disaient : « Quel(le)s con(ne)s ! On va bien s’amuser ! ». Et pour sûr qu’ils s’amusent bien depuis lors. Apparemment ils ont parfaitement assimilé le « no limit ». A espérer que quelques-unes des refugeeswelcomeuses soient passées à la casserole (et plus si affinités) à Cologne et autres lieux, histoire de se faire une idée plus précise des bienfaits de l’invasion musulmanoïde.

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  9. Fredi M. 4 septembre 2018 / 16 h 44 min

    Dites moi Nouratin : je m’aperçois soudainement un peu dépité que vous n’avez jamais commenté mon blog. Est-ce un effet de ce trait de caractère que l’on prête volontiers (à tort à mon avis) aux Corses ou autre chose ?
    Vous pouvez me répondre… sur mon blog.

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