Vive les Pie!

Petite précision comme suite à la remarque d’une fidèle autant que bien aimée lectrice, à propos du prénom, quelque peu inusité, de mon pote Sassi. Pie sent son vieux temps, bien sûr, cependant à mon époque on le trouvait encore porté par des jeunes-gens de bonne famille chrétienne, mon ami Sauli, par exemple, un natif de l’île de Beauté, et aussi l’illustre Cedeboue, bien connu dans les cercles interlopes pour sa manière personnelle d’arroser la Canebière et autres lieux propices. Mais surtout, Pie était l’appellation contrôlée des Souverains Tompifes de la grande époque, celle où l’on ne rigolait pas avec la Religion, toujours attaquée mais jamais abattue (poil où vous voudrez). C’était au temps où nos Pie numérotés de Un (ça remonte tout de même au deuxième siècle) à Douze, ce dernier ayant laissé des souvenirs précis dans mon esprit, ainsi que des traces dans l’histoire, surtout celle écrite par les béotiens qui l’accusent de collusion avec les légions d’Adolf lorsqu’elles occupaient Rome. C’était l’époque où le Pape se faisait trimballer à dos de curetons (San Antonio dixit), parmi les foules de fidèles extatiques. Reconnaissons-le, cette fameuse Sedia Gestatoria, ancêtre grandiose de la Papamobile, finissait par faire un peu rigoler! Un trône coruscant, incrusté d’or et de pierreries, hissé sur les épaules de quatre ecclésiastiques, choisis pour leur musculature puissante assortie d’une taille standard, le mètre quatre-vingt-dix plus ou moins deux centimètres maxi pour ne pas déséquilibrer la charge, je veux dire l’Évêque de Rome, vieillard mitré, cacochyme et podagre, balancé tout en haut, selon le rythme de la déambulation des porteurs à soutane. Il lui fallait un estomac en béton armé, au Pie, pour résister au mal de chaise… De temps en temps il devait probablement dégueuler tripes et boyaux, le pauvre mesquin! Il disposait sans doute d’un petit sac, comme dans les avions, c’est tout de même mieux adapté que la mitre pour éviter les fusées gestatoriales. Autre temps, autres papes, celui d’aujourd’hui se balade dans une camionnette en plastique anti-balles! Même plus Rital, le mec, reste à savoir s’il demeure toujours catholique avec sa façon de lécher sans arrêt le derche aux Musulmans.
Ils produisaient tout de même un autre effet, les Pie! Le célèbre Pie VII, tenez, en voilà un qui ne se faisait pas dessous, comme son nom l’aurait pu laisser croire. Tenir tête à Napoléon Premier quand celui-ci dominait l’Europe et bouffait tout le monde au passage! Fallait avoir grave les testiculos bene et panentes (1) règlementaires! Je vous parle à peine des autres, sans quoi on n’en finirait plus: Saint Pie V, l’inventeur de la messe qui ressemblait à quelque chose, celle de Mgr. Lefèbvre, Saint Pie X, le pourfendeur de la Loi Combes, l’ennemi juré de la Répupu anti-cléricale, canonisé pour miraculisation de deux bonnes sœurs! Rien que des pointures, ces Pie, pas l’oiseau genre la tête de liste des Macronnistes aux Européennes…Oui, je sais, Nathalie Loiseau ne saurait susciter la moindre confusion papale et n’eût jamais, vraisemblablement, ne serait-ce qu’effleuré la queue de Pie! C’est juste manière de causer, quoi, le passage à l’heure d’été ça éprouve!

Comme je le suggérais un peu plus haut, nous gagnerions sans doute à revenir au temps des Pie, ce serait en tout cas moins vache pour nous autres Catholiques Européens! Ces Papes-là défendaient leur beefsteak, c’est à dire, en gros, la Chrétienté. L’actuel, lui, se porte au secours des envahisseurs; son dada c’est les Migrants! Il vient encore d’en remettre une couche par un discours bien senti prononcé au Maroc devant un parterre de sub-sahariens judicieusement sélectionnés. Il a signé le Pacte de Marrakech, François, et, contrairement à nos gouvernants qui en minimisent la portée, il lui trouve des palanquées d’avantages. Pour Bergoglio ce texte va permettre la mise en application de son programme, lequel tient en quatre verbes: accueillir, protéger, promouvoir et intégrer. On les reçoit comme de vieux potes, on les met à l’abri bien pépères, on propage l’idée que les nouveaux arrivants constituent une richesse pour l’Europe -comme les « chances pour la France » de l’époque regroupement familial- et puis on fait de la place pour leur « culture » afin de leur permettre de s’adapter en souplesse à notre civilisation. Voilà ce qu’il pense, Francesco Bisounoursico! Un pur rêveur ou bien un salopard absolu? Je ne saurais me prononcer. On pourrait lui accorder le bénéfice du doute, par charité chrétienne, sauf que lui il zappe complètement la charité bien ordonnée, celle qui commence par soi même! Il veut quoi, l’Argentin, la Charia en Europe? Comme ça on transfère le Vatican à Buenos Aires et le tour est joué?
Bien sûr oui, je sais, Jésus disait à ses Apôtres un paquet de trucs comme quoi nous sommes tout frères, qu’il ne faut laisser personne sur le carreau, qu’il convient d’aimer son prochain comme soi même…ce qui, au passage, suppose de s’aimer soi même à égalité, ni plus ni moins! Et puis enfin, bordel de dieu, les temps ont changé depuis l’Époque Christique! Le monde comptait alors grosso-modo entre cinquante et soixante millions d’habitants, sans l’Amérique, bien entendu, dont on ignorait l’existence, et une Afrique sub-saharienne où personne n’avait encore mis les pieds, hormis les naturels du pays qui devaient se compter par quelques dizaines de milliers à tout péter. Ils pouvaient y aller sans état d’âme, Jésus et ses disciples, à ce compte-là vous accueillez, vous protégez, vous promouvez, vous intégrez tout le monde si ça vous chante, ça ne mange pas de pain ou si peu… Mais de nos jours, vous vous rendez compte du monstrueux tsunami qu’il nous prépare, le Représentant de Dieu sur terre? On fait quoi, nous, avec les deux milliards d’Africains qui vont nous débouler sur les endosses dans les trente ans qui viennent si on écoute le Pape? Un fou, ce type, manifestement! Ou bien alors une cinquième colonne musulmane à lui tout seul!
En tout cas si vous comptez sur le pasteur pour veiller sur ses brebis, vous pouvez toujours vous brosser! François ce serait plutôt le protecteur du loup, vous voyez? Il l’accueille, le loup, il le protège, il le promeut et même il essaie de l’intégrer…et d’une certaine façon ça marche, il enrichit le troupeau, Canis Lupus, il le dévore et ça lui fait ventre, une brebis par ci, un agneau par là, rien de tel pour garder la forme! Bon appétit Ysengrin, Dieu reconnaîtra les siens…
Dans la vraie vie de notre époque, vous trouvez des tas d’amis du loup, des bobo-gauchos-écolos bien installés à côté de leurs pompes, des citadins hors-sol, donc, qui ne connaissent les moutons que par oui-dire. En revanche, pour trouver un berger ami du loup, vous pouvez toujours vous fouiller! Moi j’en connais, pour eux le bon loup c’est celui à qui ils viennent d’administrer une infusion de chevrotines et qui pourrit sagement sous les branchages au creux du vallon. Normal, ils aiment leurs bêtes ces types, ils ont à cœur de les protéger, l’indemnité qu’on leur refile sur nos impôts pour pallier les coups de dents du fauve dans la bidoche ovine laisse intacte leur colère contre les bien-pensants sus-mentionnés.
Le seul berger qui se fout de ses ouailles, qui les envoie se faire bouffer avec le sourire du Jésuite satisfait du devoir accompli, c’est le pasteur des âmes, le camarade François!

Voilà pourquoi je les regrette, les Papes Pie, ceux-là faisaient leur boulot. Ça s’est arrêté brutalement avec Pie XII, dont le successeur, Jean XXIII, ne trouva rien de mieux  à faire que de désacraliser l’Église en la plongeant dans la vulgarité triviale. Après cela, bien sûr, rien ne pouvait plus fonctionner comme avant. Jean-Paul II, avec sa personnalité écrasante, réussit quelque temps à jouer son rôle avec talent et efficacité, mais la machine était grippée, elle ne pouvait plus que partir en quenouille, d’où le Pape François, l’ami du loup!
Au Maroc, nouvelle route de l’invasion depuis la fermeture des ports par l’abominable Salvini, le salaud qui protège les Ritals au lieu des Africains, il a donné sa pleine mesure, le Pape, son message est clair: laissez venir à nous les petits Muz, elle est bonne fille l’Église, elle se laissera égorger comme l’agneau pascal, sans moufter!

Vive les Pie, comme disait la vache!
Bonne semaine et amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) La proclamation du nouveau Pape exige un certain nombre de conditions dont une paire de baloches « bien pendantes » et ce depuis le regrettable incident de la Papesse Jeanne; l’Église ne fait pas encore dans la parité mais au train où vont les choses, cela ne devrait pas tarder.

Le monologue à bulles de Pie Sassi

Notre ami Sassi, Pie de son prénom, n’a pas manqué l’occasion de nous rendre une petite visite protocolaire. L’arrivée de Xi Jinping impliquant de sa part une descente vers chez nous, un détour du côté de DERRIERE NAPOLEON s’imposait, forcément, car ce politologue de renom fait partie des amis d’enfance, ça remonte à la Communale, c’est vous dire si ça nous remet loin… Politologue, certes, mais mal pensant, je veux dire vraiment de droite, bien sûr, donc un peu obligé d’aller respirer ailleurs un air plus salubre que celui de notre chouette Pays des Droits de l’Homme de Gauche. Fils d’immigrés ritals, débarqués ici après-guerre histoire d’amasser un gros max de pognon en bossant dix-huit heures par jour comme des bestiaux, Pie Sassi s’en est retourné aux origines, il se partage entre Milan et Rome, entre la presse et l’édition, entre l’Université et les conférences grassement rémunérées. Il semble, en effet, que la vie intellectuelle transalpine (de cheval) tolère les opinions, si diverses fussent-elles, du moment qu’elles se trouvent exprimées par des personnes de qualité… nous, ce serait plutôt le contraire!

Toujours est-il que nous voilà, tous, le ban et l’arrière ban des piliers du zinc de Thérèse, réunis en cette jolie matinée de printemps, autour d’un nombre assez considérable de roteuses, propres à faciliter les pourparlers internationaux. A la troisième coupe notre invité, personnage prolixe autant qu’attachant, nous fait part de son sentiment sur les questions fondamentales qui constituent généralement le fond de conversation indispensable à la vie bistrotière.

-« Vous savez, attaque-t-il en réprimant habilement le rot consécutif à l’ingestion d’une grosse gorgée, la démocratie c’est un peu notre problème à tous. Pour filer la métaphore audacieuse, je la comparerais à une superbe bagnole, genre Ferrari, équipée d’un moteur de 2 CV, avec une direction qui tourne dans le vide et quatre pneus à plat. C’est beau tant que c’est à l’arrêt, après, forcément, ça se gâte.
Regardez les Anglais, par exemple, voilà même pas trois ans ils décidaient…non, en réalité ils ne décidaient rien du tout, simplement un peu plus de la moitié des types qui glissèrent un bulletin dans l’urne se prononça en faveur d’une sortie de l’Union Européenne. Le fameux Brexit ainsi acté, une espèce de tragi-comédie débutait qui allait peu à peu virer en eau de boudin. Personne n’est foutu de se mettre d’accord sur les modalités du divorce! La démocratie représentative coince complètement, les députés votant systématiquement contre le plan du Premier-Ministre pourtant issu de leur majorité, la mère May. Quant à la démocratie directe, le populo descend dans la rue pour réclamer un nouveau referendum, comme si une première connerie ne suffisait pas et qu’il convenait d’en rajouter une seconde…y a pas de raison que ça s’arrête! D’ailleurs, les centaines de milliers de clampins déboulés hier dans les rues de Londres ne représentaient qu’une infime partie de ceux qui naguère votèrent « non » au Brexit; autant dire qu’on nage en pleine foutaise!
« Cela posé, mes chers amis, vous n’êtes pas non plus en reste. Nous, devrais-je dire puisqu’en vertu d’une nationalité qui me fut attribuée à l’insu de mon plein gré, dès ma venue au monde, je reste français et certainement plus que vos nouveaux concitoyens Mohamed et Mamadou. Toutefois, reconnaissez que dans le genre démocratique la France, malgré ses Lumières, sa big Révolution et tout le décorum clinquant qui les porte aux nues, ce serait plutôt le bordel arabe genre Panier Fleuri de Sidi Bel Abbès dans les années vingt. Voilà même pas deux ans, une écrasante majorité d’entre nous élisait un président de la République si joli, si jeune, si cultivé, si intelligent, si dynamique, si tout, quoi, que le monde entier et ses environs nous l’enviait. Une pure merveille! Élu, cependant, sans que les électeurs se soient donné la peine de chercher à comprendre à qui ils avaient affaire… il eût pourtant mieux valu car la partie obscure du personnage et sa survenance subite au plus haut sommet de la machine à suffrages, laissaient présager du pas normal, voir de l’inquiétant. Mais bon, c’est passé comme lettre à la poste. Une fois le candidat de la Droite molle dézingué à grands coups de pénéloperies costardisées, ne restait plus en face de lui que l’épouvantail d’ekstraimdrouatte, la pauvre Marine avec ses tares familiales et ses insuffisances de matrone fourvoyée sur le ring des gros-bras. Donc, sacre triomphal du freluquet dans la liesse générale et l’adoration universelle, un peu comme lorsque les Amerloques élurent l’illustre Barack-Hussein, promesse d’une transcendance effervescente de l’Humanité tout entière et, en même temps, prédécesseur de l’affreux Donald… va comprendre, Charles!
 » Pour en revenir, donc, reprend Pie Sassi après engloutissement d’une nouvelle rasade appuyée d’un claquement de langue appréciateur, le petit Macrounnet si joliment intronisé, se retrouve désormais honni par les trois quarts du pays. Ils ont fini par comprendre, ou tout au moins par réaliser, que les miracles se produisent seulement à Lourdes, et encore pas bien souvent. Nous avons donc -collectivement s’entend, la « volonté générale » comme disent les philosophes à la con- joué un coup démocratique imbécile. Sauf que lorsque le vin est tiré il faut le boire -à votre santé- ce qui implique en traduction juridico-politique, de garder le petit galapiat jusqu’à la fin de son mandat. Vous n’en voulez plus? Eh bien il fallait y penser plus tôt! Maintenant tout ce que vous pourrez faire contre lui sera marqué du sceau de l’illégalité anti-démocratique! Et ces soi-disant « citoyens » qui se lamentent devraient prendre au moins conscience de leur responsabilité. On ne peut pas avoir simultanément le beurre et l’argent du beurre! Tous ces rigolos qui demandent plus de démocratie devraient évaluer ce qu’elle leur a coûté la démocratie! Ce qui se passe aujourd’hui n’est que le produit de décennies de décisions prises par la Nation à l’occasion d’élections parfaitement régulières. A partir du moment ou vous acceptez de jouer, vous validez la règle du jeu et si vous perdez vous n’avez à vous en prendre qu’à vous même! Par votre participation « citoyenne » vous avez tout validé, depuis le regroupement familial jusqu’aux mesures sociales à la con qui vous coûtent, aux dires mêmes de votre Présipède, un pognon de dingues. Alors quand les « Citoyens » prennent leurs airs de pucelle effarouchée pour venir demander à ce dernier, des sous, des baisses d’impôt, plus de services publics et tout le toutim, avec comme seule contrepartie le rétablissement d’un ISF qui ne rapporte même pas le centième des exigences revendicatives, excusez moi mais c’est à la fois irresponsable et stupide. Les « Citoyens » se sont collés dans la panade avec l’aide de leur sacro-sainte démocratie, c’est leur responsabilité qui est en jeu, pas seulement celle des corniauds qu’ils ont choisis pour les représenter! Je ne dis pas que c’est notre faute, je dis simplement que les foules sont encore plus bêtes que les individus qui les composent, elles ne réfléchissent pas, et celui qui sort une grosse ânerie bien enveloppée dans un joli paquet cadeau prendra toujours le pas sur le raisonnement étayé de l’observateur lucide. En d’autres termes, il ne faut pas exiger à la fois une saine gestion des affaires publiques et la démocratie, c’est rigoureusement antinomique.
« Bien sûr, il peut y avoir des exceptions, des coups qui marchent, des opérations électorales à valeur ajoutée non négative. Ça arrive parfois. Les Italiens, en portant Salvini au pouvoir, ont réussi à résoudre leur problème d’envahissement, c’est assez remarquable pour être signalé comme un succès. Les Hongrois semblent plutôt satisfaits d’Orban puisqu’ils l’ont élu trois fois à une large majorité, ce qu’on n’a jamais vu en France. Mais les cas que je vous cite constituent des anomalies, des gens qui ont les pieds sur terre et ne s’embarrassent pas de principes humanitaro-gauchiards; d’ailleurs, aussi bien Orban que Salvini se font cracher à la gueule par tous les autres politicards, les bien-pensants de l’Europe convenable.
A part ça, vous trouvez aussi des démocraties qui fonctionnent à peu près, la suisse…mais les Helvètes sont un peuple à part, doté d’un sens civique à peu près sans équivalent; l’américaine, aussi, d’une certaine façon, parce qu’elle repose sur de vieux principes auxquels personne n’ose toucher, notamment la règle selon laquelle l’État n’a pas à fourrer son nez dans les affaires privées, ce qui évite bien des couillonnades.
« Mais d’une façon générale, ça ne fonctionne pas. Si vous voulez un pays qui marche bien, confiez le à un despote, c’est à dire la version noble du dictateur. Tant que vous chercherez à grattouiller dans le démocratique vous irez à la catastrophe, c’est particulièrement vrai pour la France, condamnée à la démagogie de gauche depuis au moins l’Affaire Dreyfus, c’est vous dire si ça fait longtemps… on est là dans l’indélébile…
Je vous remercie, c’est gratuit pour vous…versez moi juste une petite coupette assortie d’une ou deux tranches de ce divin saucisson et ça fera la rue michel! »

Que voudriez vous ajouter à cela, pas vrai?
Alors bonne semaine à tous, que la paix soit avec vous et surtout qu’on me la foute!
Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

La récré de Castapiane

Les plaisanteries les plus courtes sont les moins longues, affirmait un disciple de La Palisse au temps de ma jeunesse folle. C’est ma foi vrai, sauf que là, après le dix-huitième épisode de révolutionnette parigote, on commence à trouver qu’elle a suffisamment duré, la plaisanterie. Qu’est-ce-que c’est, en effet, que cette pantalonnade qui consiste à offrir, aux Black-Blocs, Antifas, Anars et autres trotskos de tout poil, l’occasion de foutre le bordel chaque Samedi que Dieu fait? Ils ne comprennent pas, les quelques pauvres andouilles qui s’obstinent à trimballer leur tenue de bord d’autoroute, qu’ils se déconsidèrent tout en servant la soupe à leur ennemi juré, le camarade Présipède? Parce qu’un coup comme celui d’hier, c’est pain bénit pour les media  macronophores, l’occasion de bien expliquer aux populations médusées le côté un peu criminel sur les bords des défileurs du samedi. Ils foutent le feu, désormais! Hier il s’en est fallu d’un poil de ce que vous voudrez qu’ils n’assassinent une jeune maman et ses petits, sauvés de justesse par d’héroïques sapeurs pompiers tout pleins d’abnégation et de dévouement sans limite. Pendant ce temps-là il skiait paisiblement, Macrounette, le temps et les exactions des manifestants travaillant pour lui, il aurait bien tort de ne pas les laisser faire.  Bien sûr, maintenant il écourte son séjour à la Mongie, abnégation et sens des responsabilités obligent! Et puis surtout, peu à peu, l’opinion publique commence à basculer, sinon en sa faveur, au moins contre les fauteurs de trouble assimilés vite fait aux « gilets jaunes ». Tout s’accorde à diaboliser un Mouvement qui s’éternise dans des soubresauts de grenouille décérébrée. Ça part en sucette! Pour réussir, ce genre de coup exige de la décision et de la vitesse, il n’y a plus désormais ni l’une ni l’autre, seuls les activistes gauchiards et les racailles de banlieues sauront tirer profit du gros bordel hebdomadaire. Il n’est que temps d’arrêter les conneries!

Tranquilles, cependant, les organisateurs du Grand Débat, le gros concours d’âneries pour gâtouillards en rupture d’Ehpad, se préparent à organiser je ne sais trop quelles conférences citoyennes à la con, pour extraire du tissu de billevesées récoltées, une substantifique moelle visant à anesthésier le bon populo. Une foutaise de première grandeur, forcément! Un certain Nicolas Lecaussin, un Roumain d’origine qui connut le régime de Ceausescu, déclarait récemment que ça lui rappelait les premiers temps après la chute du Conducator: tout le monde voulait de la démocratie et ça palabrait de tous les côtés, chacun disait la sienne, d’où une cacophonie de niaiseries sans queue ni tête. Ici c’est pareil…sauf qu’en plus les débats sont truqués! En substance le résultat final se révèle d’une simplicité biblique: on veut du pognon, faites payer les riches! Somme toute, exactement l’objectif que les media prêtent aux résidus de gilets jaunes qui continuent leur lutte dérisoire sans voir à quel point ils se foutent le doigt dans l’œil. Moi, je veux bien que le Peuple soit un peu limité dans sa compréhension du monde où nous évoluons comme des cafards sur du goudron fondu, mais tout de même! Pas un mot à propos de l’énorme malheur qui nous frappe, qui saute aux yeux et qui constitue la quasi-totalité du problème: l’invasion. Vous ne trouvez pas étrange, vous autres, que pas une question, pas une ligne de doléance, n’ait trait aux conséquences épouvantables de l’immigration massive qui nous est infligée depuis quarante-cinq ans? Faut tout de même pas déconner, tout le monde le connaît ce désastre, même le plus naïf des bisounours de beaux quartiers! Alors, le fait même que personne ne l’évoque, ne serait-ce qu’au détour d’une petite question relative aux dépenses publiques, retire toute légitimité à cette grossière diversion macronnienne. Pourtant, je me répète, il y a plus de milliards à récupérer par la remise à plat de ce qui se passe dans les quartchiers sans-cible, qu’en essayant de faire raquer tous les plein de sous de la création, GAFA compris. Naturellement le récent massacre de Nouvelle Zélande vient à point nommé nous rappeler à l’ordre: les salauds ce sont l’extrême-droite, les adeptes de Renaud Camus d’Eric Zemmour, voire de Michel Onfray, l’extrême-droitiste de gauche . Gare à celui qui parle ouvertement d’invasion ou de grand remplacement! Sous prétexte qu’un psychopathe des antipodes vient de cartonner un max de mahométans en faisant référence à l’envahissement de la France par leurs coreligionnaires, nous voilà, nous autres sales nauséabonds, encore mis un peu plus à l’index, comme le préservatif du Pape! Évitons surtout d’observer que deux mosquées à Christchurch  c’est aussi saugrenu, au moins, qu’une cathédrale à La Mecque; nous ne ferions qu’aggraver notre cas.

Encore, donc, un bon coup de « conférences citoyennes » et nous morflerons en pleine gueule le résultat de tout ce patacaisse bien de chez nous. En gros, si j’ai bien suivi, tout cela devrait se traduire par une admirable augmentation d’impôts. On nous y prépare gentiment depuis des mois, sous couvert de « justice fiscale »… En d’autres termes ceux qui paient déjà paieront encore plus. Échapperont seulement au super-ratiboisage les très riches et les très pauvres. Les premiers parce qu’ils se révèleront toujours intouchables, les autres parce qu’ils vivent des impôts payés par les copains. Ah, pardon, j’oubliais une catégorie qui s’en tirera aussi: les petits futés qui bossent au black, ceux-là récupèrent toutes les aides sociales, à commencer par le RSA et en même temps se gavent tranquillement sans refiler le moindre kopeck au percepteur; les mêmes d’ailleurs qui vocifèreront contre la faiblesse de leurs retraites… pour lesquelles ils n’auront jamais cotisé!
Voilà donc le résultat attendu de la grosse révolte populaire qui partait du prix du gazoil. On aura du mal à me faire gober le bon côté de la chose, d’autant qu’à force de foutre le souk, ça commence vraiment à se voir et à faire assez mauvais effet. L’étranger nous regarde en rigolant creuser le trou dans lequel nous finirons par nous ensevelir. Il serait donc temps de siffler la fin de la récré. Oui mais non! Il n’est pas pressé Présipède, comme je vous le disais plus haut, son intérêt consiste à laisser perdurer pour qu’on finisse par l’implorer. Il l’a laissé entendre: « moi ou le chaos »! La voila sa stratégie. Du coup, après avoir fait voter sa fameuse « Loi anti-casseurs », il se dépêche de la déférer au Conseil Constitutionnel. Comme il est à sa main, le Concon, surtout depuis l’arrivée du brave Juppé, on va bien constater ce qu’il en sortira, pour le moins un retard dans la mise en place de mesures indispensables au maintien de l’ordre. Pendant ce temps-là, la chie en lit se poursuit de plus belles et, si les poulets arrivent à arrêter quelques Black-Blocs un peu moins rapides que leurs complices, on peut faire confiance à leurs camarades Magistrats pour les rendre aussitôt à la liberté. La déconsidération des « Gilets Jaunes » finira ainsi par être totale et le mignon de l’Élysée se sortira du pétrin mortel dans lequel il s’était mis comme un petit con prétentieux, ce qu’il est sûrement encore. En revanche, pour ce qui nous concerne, nous ne sommes pas près d’en sortir, on s’enfonce, on s’enfonce!

Et puis, pour terminer sur une note optimiste, on va jeter un coup d’œil du côté de Castapiane, notre bon Ministre le l’Intérieur. Alors lui, dans son genre, il parvient à porter encore plus loin les bornes du couillonnisme afin d’étendre son domaine, lequel le dispute en immensité et en désolation aux plaines de la Taïga sibérienne. Figurez vous que l’autre Samedi, histoire de se changer les idées après la dix-septième des Gilets, le type a décidé d’aller en boîte. Pas n’importe-où, au Noto, un lieu super-branché pour VIP friqués. Et là, tout tranquillement, notre estimé Ministre, un peu éméché, a retrouvé Clara, une bonne copine de la Répupu qui Marche, la trentaine bandante et le bisou facile. Les deux illustres marcheurs n’ont cessé pendant un bon bout de temps de se bécoter en se tripotant tendrement sur la piste de danse, faisant ainsi le bonheur de tous les smartphones alentour, lesquels n’en ont pas raté une miette. Un sacré tempérament, notre Premier Flic de France, lui au moins il maintient bien haut le flambeau de notre légendaire galanterie! En comparaison tous ses prédécesseurs, depuis Chevènement jusqu’à Gnafron de Lyon en passant par Pasqua et Cazevide, ont l’air d’impuissants prostatiques! Comme quoi, le combat sans merci contre les méchants en jaune criard, n’exclut pas le repos du guerrier. Dieu merci! Il a bien droit à sa petite récré, ce brave Castapiane… tout ce qu’on peut lui souhaiter c’est de ne pas s’en choper une pour de bon, il ne lui manquerait que ça!

Que la paix de la République qui marche (un peu en crabe) soit avec vous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

Péril jaune

Qui s’en souvient encore? Quelques vieux de mon espèce, peut être…même pas sûr, les grosses vedettes laissent des marques indélébiles dans les tronches du populo, les petites, plus confidentielles, finissent toujours dans les oubliettes du temps qui fout son camp avec une constance méprisante. Celui-là je l’aimais bien, il m’amusait beaucoup avec son air de ne pas y toucher. Il racontait des histoires un peu loufoques mais pas tant que ça, désopilantes, en tout cas, et en français, qui plus est, de quoi estomaquer tous les humoristes à la flanc de notre époque de merde! Écoutez moi donc la panse de brebis farcie vous m’en direz des nouvelles! Jacques Bodoin possédait une inestimable richesse  qui s’est bel et bien perdue depuis un bon demi-siècle: l’esprit au sens ou, alors, on employait ce mot. Il a beaucoup d’esprit disait-on de quelqu’un qui savait faire rire avec élégance, sans en rajouter ni basculer dans cette vulgarité odieuse qui se vend si bien de nos jours. On ne parle plus ainsi, forcément, vous imaginez prononcer, à propos de Djamel Deux Bouses « il a de l’esprit« ? Totalement antinomique, pas vrai? Et ce que je vous sors là, ce ne sont pas des souvenirs de bourge, quand j’étais petit la classe moyenne parlait un français plutôt châtié et l’écrivait sans fautes -ou presque-  parce que l’École de la Répupu parvenait encore, tant bien que mal , à enseigner le plus gros . Je vous parle des années cinquante/soixante… après,  Soixante-Huit à accompli son œuvre et le regroupement familial a fait le reste.
En voilà encore un qui s’en est allé bouffer les pissenlits par la racine, comme on disait au temps dont je vous parle. Il avait traversé un sacré désert, le brave Jacques Bodoin, depuis quarante ans -au bas mot- on n’en n’avait plus du tout entendu parler… passé de mode, que voulez vous, et probablement pas en odeur de sainteté auprès des nouveaux patrons du PAF, pas baptisé au sécateur, plus bankable sans compter qu’on ne capte rien à ce qu’il raconte le vieux boloss, allez, poubelle, y a Arthur qui attend! Et voilà qu’on apprend sa mort, enfin la vraie, l’autre c’était déjà un peu fait. Remarquez, il s’apprêtait à entrer dans sa quatre vingt dix neuvième année, en pareil cas il est de bon ton de s’éclipser, d’aller se reposer pour de bon.
Cependant, son petit Philibert, victime expiatoire des adultes, de même que Chausseillon , son cancre à l’accent de Montélimar, superbe et inspiré, désormais septuagénaires, doivent se sentir un peu abandonnés, c’est le sort commun des anciens qui voient leur monde partir en quenouille, tout doucement, sans faire de bruit, comme le temps sépare ceux qui s’aiment dans les « Feuilles Mortes », mais sans pitié, sans rémission… Quand Robert Lamoureux, voilà déjà quelques années, passa discrètement l’arme à gauche, j’eus à peu près la même impression, le train de la vie qui laisse les gens sur le quai; on les voit un moment, puis on ne les voit plus, ils disparaissent et bientôt on les oublie, on passe à d’autres gens, à d’autres choses… Ça vaut pour tout le monde mais parfois c’est plus douloureux, parce qu’il s’agit de petits morceaux de nous mêmes qui tombent et qui ne reviendront jamais.

Jean Foupallour, lui, cette sorte de considération, il s’en balance comme de sa première paire de sandales à lanières, celles qui s’accordaient si bien à ses jolies chaussettes à rayures rouges et jaunes. Son problème, à Jeannot, consiste pour le moment à essayer d’apercevoir la petite culotte de Pompy. Cette dernière, perchée sur un haut tabouret devant le comptoir de Thérèse, sirote un chouette cocktail à base de jus de fruits variés additionnés de tout un panel d’alcools divers avec une dominante gin bien marquée. Il l’a attirée au bistrot par ce moyen, Jeannot, la trouvaille du breuvage divin qu’il ne faut surtout pas louper et hop, embarquée la nana! Sauf que, bien sûr, elle n’en a rien à foutre du camarade Foupallour, qu’il le sait lui aussi pertinemment…et c’est pourquoi son plaisir consistera à mater, avec l’espoir que ce soit le jour du string transparent, voire de rien du tout. En attendant, il bave, le brave garçon, Dieu merci dans son verre de pastaga, ça fait tout de même moins négligé que sur le zinc.

Grauburle, en revanche, très attentif à l’actualité politique internationale, prononce en ce moment même une conférence sur la nécessité absolue, selon lui, d’arrêter les Chinois dans leur avancée irrésistible vers la domination universelle.
-« Vous comprenez -annonce-t-il en dévorant une poignée de cacahuètes dont la majeure partie finit, du coup, dans la tronche de Blaise Sanzel qui, en face, déguste son Martini sans rien demander à personne- si on les laisse faire, ces magots, ils vont carrément nous bouffer jusqu’à l’os! Ils sont partout, vous savez, tenez, regardez donc ce machin là, fait-il en brandissant un rutilant smartphone, figurez vous qu’il est piégé! Là bas à Pékin ils savent tout ce que je fais, à tout moment, vous vous rendez compte? »
-« Ben oui, admettons, réplique le vieux Maurice, mais qu’est-ce qu’ils en ont à foutre les Pékisnoient? En quoi ça pourrait les concerner, les Jaunes, les aventures fantastiques de Marcel Grauburle? Faut pas déconner tout de même, c’est pas parce que tu t’es payé un téléphone de jeune à bon marché que ça va leur faciliter la guerre commerciale avec Trump, ni même la conflagration nucléaire, si jamais ça leur prenait! Tu peux dormir sur tes deux oreilles, ma poule, s’ils doivent s’intéresser à quelqu’un, faudrait qu’ils soient devenus complètement abrutis pour que ça tombe sur toi…ou alors des spécialistes du comportement animal, peut être, histoire de comparer avec les pandas… »
-« Oui, fous toi bien de ma gueule, rétorque Marcel, vexé, en attendant, vous verrez ce que je vous dis, ils grouillent de partout, ces magots, ils rachètent à tours de bras tout ce qui leur tombe sous la pogne! Un jour, si ça se trouve, on voudra venir boire un canon chez Thérèse et ça s’appellera « Derrière Mao » et on y bouffera des nems arrosés à l’alcool de jasmin, ce qui doit probablement se révéler dégueulasse! »
Même si l’éventualité fait marrer la brave Thérèse qui a du mal à se voir céder l’affaire à des bistrotiers venus d’extrême-orient, il y en a au moins un qui prend la menace très au sérieux: Goràn Avaltàtric!
-« M’escuse demander pardon vous, Massieurs, fait le Franco-Serbe en décollant deux secondes le cul de sa vieille chaise tout au fond de la salle, vous parler vrai quand dire Chinetoques très redoutables dangereux saloperie. Communistes à la con avec méthodes capitalistes dures comme pines de négros, terrible péril jaune, finir partout, même ici, et nous autre baisés en canard, pas voir venir sale coup, comme Russes après guerre d’avant dernière de merde! Très malins, vous pas savoir, vous l’introduisent tout doucement, avec vaseline et quand vous réaliser, trop tard, l’avez où ça que je pense et très profond! Peut être Madame Patronne, jamais vendre à sales mandarins, peut être pas…des fois on croive commercer à chrétiens et puis, derrière c’est autre, pas savoir souvent se cachent derrière homme blanc et après il sort le jaune, sans crier aérogare! Devez méfier, tous, un seul il a raison faire gaffe, Trump! Lui pas fou, construire murs pour protéger pays…encore idée sortie de Chinois, à la base, Grande Muraille extraordinaire, vingt et un mille kilomètres et pas besoin bloquer administration avec shutdown! Vu hier soir sur Arte, moi; très vieux Empereur Chine grand précurseur et pas emmerdé par démocratie, pareil que successeur d’aujourd’hui Xi Jinping, fait quoi il veut, personne rien dire…et nous autre foutus, un jour l’autre! Vous croire moi, nécessité habituer petit à petit, bientôt nous autres colonisés et devoir bosser esclavage, jusque crever comme cochons! »
Et ces paroles définitives prononcées de sa voix de mêlé-cass galvanisée, comme disait San Antonio, l’ivrogne des Balkans retombe dans son mutisme habituel, baigné par la Slivovitsa (1).

Alors personne ne moufte. Médusés, tels un radeau delacroixien, les habitués du rade! Il faut dire qu’en tout et pour tout on l’aura entendu deux fois, le Goràn en question, mais on ne l’attendait pas sur la dénonciation des visées hégémoniques de l’Empire du Milieu.
Pompy ayant, pendant ce temps, décroisé et recroisé les cuisses, Foupallour, satisfait semble-t-il de la qualité du spectacle et soudainement inspiré en raison d’une absence manifeste de tout sous-vêtement, trouve illico la conclusion.
-« Bon ben alors, si je comprends bien, le danger à ç’t’heure c’est le smartphone Chinois…faudrait quand même pas oublier de se méfier aussi du téléphone arabe, vous croyez pas? Et, regardant avec insistance son verre de Ricard, juste avant de se l’envoyer dans le corgnolon… parce que vous savez, le péril jaune ça n’a pas que des mauvais côtés! »

Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1)Alcool de prune balkanique.

Boutez Flika…?

Certains Algériens, sans doute frappés par la Grâce mahométane, ont entendu des voix, un peu comme Jeanne en son temps se sentit appelée par Monsieur Saint Michel et Mesdames Saintes Marguerite et Catherine, lesquels l’engageaient grave à « bouter les Anglais hors de France« . Chacun peut en penser ce qu’il veut, en tout cas la pauvre petite s’est débrouillée pour remplir la mission, si regrettables qu’en puissent résulter aujourd’hui les conséquences, le Brexit n’en constituant à peine que le petit bout de la partie émergée. Alors évidemment, pour ce qui concerne nos amis d’Outre-Méditerranée, l’identification des héleurs présumés apparaît bien plus difficile, et d’ailleurs on s’en fout comme de l’an quarante avant le Prophète; cependant le fait est là et le message clair: il faut « bouter Flika hors du pouvoir« . Plus vulgairement exprimé: dégage vieux débris! Voilà qui, une fois encore, soulève le problème crucial de la démocratie confrontée aux sinistres réalités socio-politiques.
On se souvient, bien sûr, enfin pour ceux qui étaient déjà là et qui ont de la mémoire, des élections législatives de 1991, lesquelles se traduisirent par l’écrasante majorité obtenue par le Front Islamique du Salut raflant 82% des voix au premier tour…il n’y eut donc jamais de second tour! L’armée, bien obligée d’entreprendre à ce moment-là quelque chose pour sauver les meubles, fit le nécessaire en vue d’éviter la prise de pouvoir par les musulmans fanatiques. Un pareil déni de démocratie aurait dû, en principe, provoquer un tsunami de protestations bien-pensantes, une prise de position ferme et implacable des Démocraties Occidentales, une déferlante de protestations médiatiques sans précédent, bref tout ce qu’une ignominie aussi évidente aurait dû entraîner. Une telle spoliation du suffrage universel, une abomination innommable au regard des Doidlom et tout ce qui s’ensuit, semblait  à l’évidence de nature à faire trembler la planète entière et ses environs immédiats. Or il n’en fut rien. Tout le monde, sur ce coup-là, ferma sa gueule, seul l’Ayatollah émit une fatwah pro forma, tout en rigolant dans sa barbouze du mauvais coup porté à ces saloperies de Sunnites de malheur. Le soulagement l’emporta partout, en tout premier lieu en Répupu Franchouille Mitterrandienne, étant entendu que la démocratie c’est sacré, sauf quand ça se menace tout seul! Là, évidemment, l’instauration de la Charia comme principe de gouvernement et la reconnaissance d’Allah comme le seul vrai patron du bizness politique, entraient directement en conflit avec l’intangible laïcité qui seule autorise, dans l’esprit des maçonno-gauchiards de chez nous, la Liberté, l’Égalité et la Fraternité, en un mot la Démocratie bien comme il faut. Sans compter le bordel que pouvaient apporter les Islamistes de là bas (dis) dans cette France, déversoir privilégié des trop-pleins démographico-politiques du Maghreb.
Le viol caractérisé des droits les plus élémentaires du bon peuple Algérien, tout le monde s’est, à l’époque, assis dessus. Tant mieux, sauf que de toute façon, pour nous la suite ne se révéla guère différente de ce qu’elle eût été avec des Mollah au pouvoir à Alger.
Mais depuis lors cet étrange pays connaît une absolue stabilité. Surtout depuis l’arrivée du fameux Bouteflika, voilà vingt ans déjà. Ce brave Abdelaziz, serviteur zélé du Prophète, s’est arrangé pour mettre plein d’huile dans les rouages, à coup d’amnisties et surtout grâce à la paix civile et à l’ordre qui règnent partout, l’armée ayant à cœur de s’y employer. Le revers de la jolie médaille laisserait apparaître une appropriation du pays par la coterie détentrice du pouvoir, ainsi qu’une corruption fabuleusement institutionnalisée…mais nul n’est autorisé à la retourner, la médaille, alors finalement tout baigne. Juste un petit problème lié à l’état de santé du Président qui, depuis des années, fait montre d’une vigueur physique et intellectuelle à mi-chemin entre le poireau et le chou de bruxelles. Sa dernière élection, en 2014, se déroula sans lui, vu qu’il se révélait déjà manifestement incapable d’en décoincer une, ce qui n’empêcha pas un succès triomphal, tel que seules les démocraties dûment pilotées se révèlent capables d’en produire.
Et ce coup-ci, alors que ce pauvre Flika se trouverait, selon certains milieux plus ou moins bien informés, en état de mort cérébrale, l’Algérie, toujours pour des raisons de démocratie bien organisée, s’apprête à reconduire ce qui reste dudit vieillard pour une nouvelle période de cinq ans. Vu de l’extérieur, vous en conviendrez, c’est extrêmement rigolo, ça présente incontestablement un côté théâtre de boulevard à faire tordre les salles, sans occulter complètement les aspects shakespeariens d’une tragi-comédie dont le maître de Stratford upon Avon eût sûrement fait un éclatant chef d’œuvre. En revanche, vu de l’intérieur, c’est une autre paire de quenouilles!
Relativisons, tout de même. Certes les jeunes intellos d’Alger soutiennent mordicus, grosses manifs à l’appui, qu’il faut absolument bouter Flika. Primo parce qu’un président, selon eux, se doit d’être vivant, secundo parce qu’ils souhaitent, comme tous ceux qui ne comprennent rien à la vie, une accession pleine et entière à la démocratie. Le premier point apparaît tout à fait contestable, je puis vous en administrer illico une preuve absolument irréfragable: prenez nos six derniers hôtes de l’Élysée, il me semble tout à fait évident que morts ils eussent fait beaucoup moins de tort à la France. Celui qui soutiendrait le contraire ferait preuve d’une mauvaise foi proche de la haute-trahison! Quant à la seconde assertion, tout le monde pourra constater que les pays bien sous tout rapport  sont ceux qui maîtrisent leur démocratie, cela va de la Chine, qui l’a parfaitement en main, jusqu’aux États-Unis dont on sait qu’ils tiennent encore le truc, vu leur expérience pluriséculaire et leurs spécificités capitalistiques, mais pour combien de temps, nul ne saurait se prononcer là dessus.
Toutefois, en dehors des élites de la pensée algéroise sus-mentionnées, le reste du pays s’en balance. Et je vous fous mon billet que le quasi-cadavre Abdelaziz, fera l’objet d’une réélection tout aussi sympathique que les fois précédentes. En effet, seuls les peuples repus aspirent au changement, ceux qui crèvent un peu la dalle hésitent toujours à se lancer dans des aventures susceptibles de leur vider encore plus la gamelle. Sans compter que le FLN ça reste une valeur sûre dans le bled… et puis on sait qu’il y a intérêt à voter comme il faut, ceux qui l’avaient négligé se sont parfois retrouvés sans oreilles ni pénis, cela incite à privilégier la stabilité…et la stabilité c’est Bouteflika, même empaillé!

Et vous, que feriez vous à leur place? Ah, d’accord, vous vous en battez les aumônières jusqu’à leur imprimer  un mouvement hélicoïdal! Moi je veux bien, vous savez, mais si vous réfléchissiez un tout petit peu, sans doute changeriez vous diamétralement votre vision des choses. Regardez bien: il reste encore plein d’Algériens en Algérie, encore plus que chez nous et ce n’est pas peu dire. La seule différence c’est que, là bas (dis), ils se tiennent bien, vaquent à leurs occupations et, quand ils n’en ont pas, en cherchent histoire de pouvoir se mettre quelque chose sous la dent. Un pays normal, en somme, avec bien entendu des profiteurs du régime… mais à mon humble avis, beaucoup moins que dans notre Répupu hexagonale! Alors, si vous bouleversez tout ce chouette équilibre en boutant Flika, vous savez ce qui vous pend au nez…ben oui, pardi, un surcroît nouveau d’invasion! Et ne comptez par sur Présipède et ses sbires pour mettre le holà, bien au contraire on nous sortira les bonnes vieilles raisons humanitaristes, la France terre d’asile (de fous) et, résultat des courses,  nous verrons déferler sur nous la vague immense des cousins et des copains de ceux qui sont déjà là. Si vous trouvez qu’il n’y en a pas encore assez, libre à vous de vociférer comme quoi il conviendrait absolument de bouter Flika. Dans le cas contraire, je recommande a minima une bienveillante neutralité.
Et puis, vous savez, s’il fallait pour de vrai bouter quelqu’un hors de quelque chose, en cherchant bien on pourrait facilement trouver, du côté du Faubourg Saint Honoré, ou de la Rue de Varenne, ou bien encore de la Place Beauvau, voire du Palais Bourbon, l’embarras du choix, en somme…le mieux consisterait encore à ne pas faire de jaloux…
Alors, longue survie artificielle au camarade Bouteflika!

Abdelaziz dans son cercueil,
Bandait encore comme un chevreuil,
Avec sa bite en arc de cercle,
Il a soulevé le couvercle!

Ah oui, à oui vraiment, Abdelaziz tiendra bien encore cinq ans, il ne risque même plus de trépasser, il a fait le plus gros en tout cas!

Que le souvenir de la Bienheureuse Jeanne vous ait en sa Sainte Garde, nonobstant Fachoda, Mers El Kébir,  le plum-pudding et le Hard-Brexit!

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN