Pour le moment, ça parle beaucoup, les rumeurs vont bon train, entre deux controverses de voilà le Covid et autres couillonnades relatives au pass-sanitaire ou bien encore à l’efficacité plus ou moins contestée des vaccins censés nous éviter un prochain confinement. Mais la présidentielle de l’an prochain s’invite de plus en plus fréquemment dans les media de tout poil qui nous arrosent sans pitié de leur baratin lancinant. Alors, évidemment, il va bien nous falloir tenter un point de situation, étant donné qu’aujourd’hui la fin des vacances marque pour de bon le début des vraies hostilités. L’échéance déboule à la vitesse du politicard au galop et non plus à un train de sénateur comme on pourrait le croire en observant Gérard Larcher, lequel est à la promptitude de mouvement ce que l’éléphant de mer est à l’anguille. Nous avons grosso-modo huit mois de déconnage à pleins tubes en perspective, commençons donc à nous y préparer.
Qu’on ne s’y trompe pas, ce coup-ci l’enjeu commence à peser lourd, même s’il convient de ne pas se faire trop d’illusion, hélas, sur une issue qui schlingue la réélection de Présipède à pleins naseaux. Parce qu’il va se passer quoi, somme toute?
Eh bien là, telles que se présentent les perspectives, le camp de la « Droite Républicaine » (l’autre façon d’être de gauche, vous savez…) voit s’opposer deux pointures manifestement sous-dimensionnées au regard de l’objet convoité. J’ai nommé, bien sûr, l’ami Xavier Bertrand, le maçonnique en rupture de ban, et la très chère Valérie Pécresse, illustre fondatrice du mouvement « Soyons Libres » dont quelques uns ont pu, à condition de se montrer particulièrement attentifs, apprendre l’existence avant de l’oublier définitivement. Deux bien-pensants représentant superbement cette tendance ventre-mou qui nous a conduits à l’extrémité dramatique où nous voilà rendus! La différence entre ces deux zigotos et Macrounette apparaît tellement ténue qu’on ne verrait même pas la différence, si par impossible ils se retrouvaient, l’un ou l’autre, propulsés à L’Élysée.
Je ne parlerai même pas des autres postulants de la soi-disant Droite, de ce pauvre Ciotti dont on se demande quel taon du Mercantour a bien pu le piquer, jusqu’au professeur Jouvin, lequel a tout autant de raisons de se retrouver candidat qu’un Ayatollah en chaire à Notre-Dame (quoi que ce dernier exemple soit plutôt mal choisi à l’allure ou l’islamisation progresse) en passant par le très-mou Michel Barnier avec sa tronche de chef de gare des années cinquante. Les braves-gens qui cherchent à gratter quelques suffrages à une primaire de plus en plus hypothétique méritent sans doute un peu de commisération, par charité chrétienne, mais certainement pas de plus amples développements, vu que nous avons autre chose à foutre que de disserter sur les causes perdues.
Si l’on passe rapidement sur les comiques-troupiers de service, genre la Merdeparis, Méluche, les écolos-rigolos, Philippot (au feu tous les samedis) et autres branquignols dépourvus du moindre intérêt, on en arrive tout de suite là où les choses sérieuses se passent, je veux dire, bien entendu, à droite, enfin vraiment à droite n’est-ce pas. Et là, les choses se compliquent. J’éluderai carrément Dupont-Gangnan, dont je doute qu’il dépasse ce coup-ci les deux points et demi et j’en viendrai directement à la question de fond, à savoir le duo Le Pen-Zemmour. Nous n’avons pas fini d’en entendre parler de ces deux-là, vous pouvez me faire confiance!
Pour résumer, sans l’intervention trublionnesque du petit juif en question, nous partions directement pour un remake du second tour de 2017. Les même causes produisant généralement les mêmes effets lorsque les circonstances demeurent à peu près constantes, les duettistes de choc se fussent retrouvés à la table du débat d’entre-deux et, la trouille du corps électoral jouant toujours parfaitement son rôle, nous eûmes obtenu un résultat sensiblement équivalent au précédent. On prend les mêmes, on recommence et Bribri continue à régner sous les ors de la Répupu.
Sauf que là, ça risque fort de changer de musique car la survenue du trouble-fête va singulièrement compliquer le jeu. Surtout qu’il attaque balèze, Zem, dès hier, à Mirabeau (c’est tout dire) il déniait carrément à la pauvre Marine, toute chance de se voir élue à la magistrature suprême et ce devant la forêt de micros et caméras venus tout exprès pour voir le phénomène monter au front.
Le problème avec Zemmour c’est qu’il dit la vérité, il y voir clair, analyse la situation avec une intelligence aiguisée et, du coup, appuie là où ça fait mal. Et comme il ne s’embarrasse pas du fatras politiquement correct qui émascule les velléités de ses concurrents, il se retrouve tout seul à soulever le couvercle de la marmite à couscous avarié. Plus précisément, il n’y a que lui sur le ring présidentiel à s’en prendre au grand-remplacement, vous mordez le topo? Là où les petits challengers précités de la soi-disant droite croient se dédouaner en évoquant à tout bout de champ l’immigration clandestine, le type en question explique que le cœur du problème réside dans les possibilités offertes par la loi aux immigrés eux mêmes d’organiser une immigration légale, bien plus redoutable encore que la clandestine. Par tous les biais qui existent, et notamment le regroupement familial et les époux/épouses importés du Bled, ceux qui sont déjà là détiennent les clés, et font entrer chez nous qui ils veulent, aussi facilement que dans une pissotière. Du coup, la candidature de ce garçon, dans la mesure où elle semble ne plus guère soulever de doute, pourrait bien faire l’effet du gros pavé dans la fosse à purin. Son idée se résume à une constatation simple: « je sais ce qu’il faut faire et je vais donc essayer de le faire ». Jacques Bainville annonçait la seconde guerre mondiale dès la signature du traité de Versailles en 1920, il savait ce qu’il fallait faire, il ne l’a pas fait, jugeant qu’un historien n’entre pas en politique active. Vu le désastre subséquent, Zemmour considère qu’au contraire, quand on sait il faut y aller. Il ira donc très probablement se mêler à la bagarre, reste à savoir ce qu’il pourra bien en résulter.
Pour être franc, je l’imagine mal jouer en 2022 le même coup que Macrouille en 2017. A moins qu’il ne dispose, comme ce dernier, du soutien de la grosse artillerie financière, il n’a évidemment aucune chance. Et même en pareille hypothèse, n’oublions pas que l’autre était bien lisse, bien clean, bien jeune, enfin bien sous tout rapport quoi, alors qu’en l’occurrence nous avons affaire à un personnage que toute la bien-pensance compisse et conchie depuis vingt ans. Le handicap sera dur à remonter! En d’autres termes l’arrivée de cette candidature hors-norme pourrait fort logiquement avoir pour principal effet, de priver la mère Le Pen de second tour. Zemmour apparaît largement en mesure de lui bouffer un nombre de points, conséquent, entre huit et dix au moins, selon toute probabilité, largement assez pour l’éliminer d’entrée de jeu. Reste à savoir si le nouveau venu pourrait alors se retrouver lui même face à Présipède le jour du fameux débat, imaginez donc un peu le régal! Il lui faudrait pour cela, toutefois, récupérer non seulement une grosse partie des voix du R.N. mais aussi un sacré paquet de suffrages républicouilles, tout en piquant au passage quelques électeurs de ci-de là aux Dupont-Philippot brothers… Il est très fort, l’israélite, mais ça représente quand même un sacré boulot!
Reste que l’intéressé tient un langage costaud. Lui, il annonce au bon populo que d’ici la fin du siècle la France sera devenue une république islamique. Il le dit très bien et il argumente d’autant plus aisément qu’il s’agit d’une vérité qui saute aux yeux, il suffit à chacun de regarder autour de soi. Du coup peut être pourrait-il provoquer une prise de conscience au sein de l’électorat blancos, les victimes potentielles du désastre annoncé. Sachant que d’autre part il exposera les solutions qu’il préconise et qui passent à l’évidence par une série de referenda (ou referendums, je ne sais trop), des tas de gens vont peut être comprendre l’idée générale qui consiste essentiellement à sauver ce qui peut encore l’être. En revanche, il dit aussi, Zemmour, qu’en cas de réélection de Macron nous sommes foutus, qu’il n’y a plus de temps à perdre et que nous en avons assez perdu comme cela depuis plus de quarante ans.
Pour conclure, si vous voulez le fond de ma pensée, lequel vaut bien celui de votre pantalon, je ne vous cache pas que cette candidature m’intéresse beaucoup, même si je ne crois guère, hélas, à ses chances de succès. Il reste qu’un clampin de ce calibre aura au moins le mérite de porter le vrai débat sur la place publique, ce que personne jusqu’à présent, au moins depuis la disparition médiatique du père Le Pen, n’aura eu le courage de réaliser. Même si le pessimisme reste forcément de rigueur, ce sera toujours ça de gagné, un petit îlot de vérité dans un océan de bullshit! Ce n’est pas l’ami Hank Hulley qui me contredirait…
Avec mes remerciements et mes amitiés bien sincères à tous ceux qui auront lu ça.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN