A bien y regarder, la question apparaît relativement simple: on arrête les conneries ou bien on continue comme si de rien n’était. La présidentielle de l’an prochain y pourvoira sans doute, et la seconde hypothèse semble tenir aisément la corde à ce jour. On ne rompt pas si facilement avec des habitudes de plus de quarante ans, c’est l’évidence, le corps électoral change trop lentement pour s’accommoder de ruptures aussi, brutales. Il faudra donc un véritable miracle pour échapper au second quinquennat de Présipède. On voit bien que ce dernier, fort de son capital social d’un quart des votants, récupèrera au second tour les voix de la gauche et du centre ce qui le conduit fingers into the nose à une confortable majorité. Cela dans le cas éminemment probable d’un second tour face à l’un des deux candidats nauséabonds. Opposé à un mollusque de la « droite modérée » genre Barnier ou Bertrand, il gagnerait tout aussi bien, le petit Manu, car les électeurs des deux fachos précités s’en iraient,, pour beaucoup d’entre eux à la pèche; d’autant que le 24 Avril offre souvent de belles journées de printemps, propices aux escapades dans une nature pimpante, joyeuse et pleine de vie revigorée. Ce ne serait d’ailleurs pas bien grave vu qu’à choisir entre un jeune fumiste et un vieux ramoneur de suffrages, le mieux consiste encore à les laisser se faire départager par les citoyens convenables, ceux qui pensent tout bien comme il faut, refusent l’aventure et préfèrent se faire tuer sur place du moment que c’est à petit feu.
Pour continuer à plaider en faveur d’un changement politique majeur, il convient donc de s’armer d’un optimisme en béton vibré capable de résister victorieusement aux assauts répétés de la sinistre évidence. Ce sera dur! Moi, je vous avoue bien humblement qu’après avoir voté avec constance (mais non, pas elle voyons, j’aurais mis un « C »!) pendant largement plus d’un demi-siècle, les déceptions répétées en cascade m’ont vacciné contre les illusions, bien mieux que mes trois injections de Pfizer-Biontech à l’endroit du coronavirus. Pour dire très franchement les choses, il m’a été donné d’assister à l’implacable, progression de l’invasion islamique, en même temps que je voyais mes chers concitoyens continuer obstinément à élire les mêmes, ceux dont tout le monde a toujours su qu’ils laisseraient pisser le mérinos ultramarin. N’étant ni psychologue ni sociologue je me perds en conjectures à tenter de décrypter l’énigme de tous ces braves couillons qui voient le danger à où il n’est pas et demeurent impassibles face à la catastrophe aveuglante qui leur pend au nez comme un sifflet de deux sous! Il est vrai que la couardise naturelle des peuples votants, celle qu’on a toujours vue à l’œuvre dans les pires occasions, se manipule fort bien par l’action médiatique. Nos entreprises de communication de masse, noyautées par la bien-pensance gauchiarde, s’emploient admirablement à bourrer les crânes et, jusqu’à présent, la combine s’est révélée imparable, d’une efficacité au dessus de tout éloge… je dis « jusqu’à présent » parce que depuis quelques temps certaines évolutions tendent à se faire jour dans le petit monde en question.
C’est par Vincent Bolloré que le scandale est arrivé. Dès qu’il a pris le pouvoir à C News, ce garçon a bousculé les bonnes vieilles habitudes. On n’est plus à gauche, on vire carrément réac, voilà! Et en plus on s’en flatte, vous vous rendez compte du sacrilège. Alors évidemment tous les gens bien intentionnés se sont employés à lui faire plein de misères. Il s’est notamment retrouvé mis en examen, car si les Juges n’aiment pas les milliardaires, quand en plus ils font ouvertement de la pub pour la droite, là ils les exècrent épouvantablement! Sauf qu’un milliardaire ça a la peau dure et que celui-là en particulier fait partie des plus coriaces, un vrai combattant, le mec. Et du coup qu’est-ce qu’il fait? Eh bien il embauche Zemmour, celui que la chaîne avait viré pour nauséabonderie en 2014, du temps où l’on y pensait comme il faut! Le plus chouette dans l’affaire c’est qu’il y a fait un tabac, le « polémiste » abhorré. C News, grâce à son apparition quotidienne, se retrouve première chaîne d’info, devant notamment BFM TV! Marc-Olivier Fogiel, bien-pensant comme pas un, qui assure la direction de cette dernière avec la tranquille assurance du type qui possède les orientations politique et sexuelle adéquates, s’en étouffe de sainte indignation! Par quelle invraisemblable aberration une saloperie de télé d’ekstraimdrouate peut-elle lui passer devant, à lui Fogiel, nom d’une pipe pré-sodomite? Il en pleurait jusque dans les bras de son petit mari, le pauvre bonhomme, c’est-y pas malheureux une avanie pareille? Une chaîne d’opinion vachement de droite, flûte alors! De gauche on n’eût rien dit, il ne s’agit pas d’opinion, c’est juste la norme.Mais de droite, misère et damnation! Dieu merci, cette année le CSA mit bon ordre à l’affaire: Zemmour interdit d’antenne pour cause de candidature sinon déclarée, du moins présumée à la présidence de la Répupu. Décision certes de type sino-soviétique mais devant laquelle Bolloré dut s’incliner car la raison du plus fort est toujours la meilleure, le plus fort en l’occurrence étant évidemment notre ami Présipède, par ailleurs très lié au sémillant Marc-Olivier. Notons toutefois qu’évidemment l’ami Macrouille, dont la candidature pourrait tout aussi bien survenir un jour ou l’autre, allez savoir, n’a fait l’objet d’aucune interdiction d’antenne, vu qu’il n’appartient pas à celui qui tient le manche de morfler le coup de massue en pleine gueule…et Dieu (encore Lui) sait qu’il le tient dans tous les sens du terme, le manche, notre bien aimé Chef de L’État.
Cependant, l’infâme Bolloré, animé d’une frénésie belzébuthéenne qui le pousse à assurer un peu de liberté d’expression dans la sphère médiatique, ne s’en tint pas à la télé. Il fit également main basse sur Europe 1! Il en a renouvelé pratiquement toute la rédaction! On y retrouve des gens de Valeurs Actuelles, vous vous rendez compte, l’horreur! Et des Mathieu Bock-Coté, des Dimitri Pavlenko, tout ça! En clair la bonne vieille radio qui respectait gentiment le dogme se trouve désormais en voie de zemmourisation accélérée! Patrick Cohen, Canteloup, Roumanoff tout ça, des personnes si convenables, dehors à coups de pied au cul! Un pur scandale! En conséquence, on peut aussi, désormais, écouter la radio sans se faire bourrer le mou par les stipendiaires appointés de la bien-pensance gauchiarde; au nez et à la barbe du susnommé CSA, en plus! Une télévision et une radio qui pensent mal, comme nouveauté ça se pose là, des décennies qu’on n’avait rien vu de tel, une révolution -oui, enfin, disons plutôt le retour de la Réaction, bouh caca! Personne n’aurait imaginé qu’une telle ignominie fût possible! Bolloré, à lui seul c’est une véritable peste brune!
Sans compter qu’il finit par donner des idées aux autres, le salopard. Je n’en voudrais pour preuve qu’un article publié -un peu en loucedé-tout de même- par Le Figaro d’il y a huit jours. Ça s’intitulait « A gauche toute:enquête sur la mainmise culturelle de l’audiovisuel public« . Avec un titre pareil, on imagine bien ce qui peut se cacher derrière: une attaque en règle contre le système propagandiste si bien installé chez nos chers camarades de France Inter, Info, Culture et autres chaînes inféodées! Tout le monde sait cela, évidemment, mais qu’un journal aussi discipliné que l’apôtre de la « liberté de blâmer » ose dénoncer, tout à coup, l’omnipotence gauchiarde sur les media financés par les tribuables, voilà qui fait novation! Mais que ce passe-t-il donc, cornebidouille, pour que la crainte révérentielle laisse tout à coup place à un peu de journalisme honnête? L’effet Bolloré, à mon avis, sans aucun doute! Il ouvre la voie, ce cher Vincent, et quand c’est ouvert, derrière ça suit, le phénomène est bien connu. Et si le vieil adage latin se vérifie, una via electa non datur recursus ad alteram (1) nous pouvons espérer des lendemains un peu moins univoques dans le domaine foisonnant de l’information franchouille…bon, là je crois que je m’emballe un peu, rien n’est jamais acquis à l’homme, il ne faut pas vendre la peau de l’ours, même bien léché et même soviétique, avant que de l’avoir proprement transféré de vie à trépas! Nous n’en sommes pas là, loin s’en faut, hélas.
Et le chemin reste encore long, semé d’embuches, avant qu’il soit mis fin au règne de la toute puissante doxa médiatique. Tenez, j’eusse apprécié que les media nous tinssent un peu mieux au courant des aventures judiciaires de notre vieille connaissance Sida Mehrd. Je ne l’ai pas oublié, ce sieur Ghlam, un « étudiant Algérien » (sic) qui projetait, voilà six bonnes années, un attentat contre des églises à Villejuif (ou peut être contre des synagogues à Vilchrétien, je ne m’en souviens plus très bien). Pour faire le coup il avait besoin d’une bagnole qu’il tenta de dérober à une charmante jeune femme, laquelle, s’étant rebiffée, il avait proprement zigouillée, tout en se tirant malencontreusement une balle du côté des siennes personnelles, ce qui le mit dans l’incapacité de réaliser son forfait. Cette épouvantable ordure avait pris perpète en première instance, avec une peine de sûreté de vingt-deux ans. Perpète confirmée il y a trois jours en appel, mais sans peine de sûreté (bien que l’individu n’ait pas daigné se présenter devant la Cour pour y entendre le prononcé). En conséquence, pour peu qu’il se comporte correctement, dans dix ans au plus tard il est dehors Sida Mehrd, à même pas quarante ans ça lui laisse des possibilités! Certes les juges l’ont interdit de séjour en France à l’issue de son emprisonnement…sauf que s’il se retrouve en liberté conditionnelle on va le garder encore un peu, vous savez, des fois qu’on soit obligé de le remettre au trou quand il aura commis son prochain crime.
Vous en avez entendu parler, vous, de cette affaire-là? Hé non, évidemment…bon, pour ce qui est de l’effet Bolloré il reste encore une jolie marge de progression, bien sûr…
N’en passez pas moins une excellente semaine, bonne fin de dimanche à tous et que la Toussaint ne se mue pas trop en Halloween!
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN
(1) « Une fois qu’on a choisi une voie on ne peut plus en changer » vieil adage du Droit Romain qui, bien entendu, n’a rien à foutre ici.