Je me demande bien ce qu’il va faire, Zemmour, à force de s’en prendre plein la gueule de tout côté. Moi, à sa place je fatiguerais. On a beau faire partie du Peuple Élu (tout en se faisant traiter d’antisémite), il arrive un moment où la question de savoir si le jeu en vaut la chandelle doit fatalement se poser. Voilà un garçon qui risque sa peau -parce qu’on sait bien comment, dans ce pays, s’exprime la haine- pour ne récolter qu’avanies (sans framboise), insultes, crachats et doigts d’honneur. Sur le dernier point, me direz-vous, il réplique, certes, sauf qu’alors il ramasse encore plus: indigne de la fonction à laquelle il prétend, l’ignoble salopard, malappris, grossier personnage, tout le toutim, quoi, un peu comme Sarko avec son inoubliable « casse-toi pauv’ con« . De mes yeux et de mes oreilles j’ai vu et entendu, hier après-midi, une interview à ce sujet du Maître Gilbert Collard, encore un salfacho, certes, mais bien pratique pour les journalopes de BFM TV. Il construit ses interventions de manière classique, en deux parties, balançant d’abord son antithèse pour en arriver ensuite à déballer le fond de sa pensée. En l’espèce cela donnait un truc du style « Zemmour n’aurait jamais dû brandir ce doigt d’honneur, mais tout de même on pourrait plutôt, sans doute, s’offusquer de la manière scandaleuse et anti-démocratique dont les gauchiards ont saboté sa visite à Marseille« . Moins d’une minute après, le bandeau de bas d’écran indiquait: « Gilbert Collard: Zemmour n’aurait jamais dû brandir ce doigt d’honneur« . Après quoi, évidemment, ils en ont remis une couche, vous pensez, on n’abandonne pas ainsi un filon de ce calibre. Et donc, après s’être encore fait titiller dans le même registre par le même interviewer vicelard, l’avocat grassouillet lui tint à peu près ce langage: « Oui, bien sûr, ce n’est pas impérial comme geste mais ça peut facilement se comprendre vu la pression violente subie par Zemmour« . Aussitôt le bas de l’écran s’est enrichi d’un second bandeau de ce style « Gilbert Collard à propos du doigt d’honneur de Zemmour: ce n’est pas impérial, comme geste« . En voilà un bel exemple d’information bien de chez nous, pas vrai? On vous en donne une partie mais pas l’intégrale; que voulez vous, on n’a pas la place de tout mettre, cependant, vous bilez pas, on publie l’essentiel…enfin ce que vous devez absolument gober, pas le reste. N’oublions pas que la chaîne en question fonctionne sous la direction de l’ineffable Marc-Olivier Fogiel dont on connaît les sympathies et les méthodes. Avec les chaînes du Service Public, ouvertement inféodées à la Gauche la plus fanatique, le crâne de l’électeur moyen se trouve suffisamment bourré pour éviter tout dérapage malencontreux dans l’intimité feutrée de l’isoloir.
Cela dit, il faut tout de même en revenir aux circonstances précises de cette affaire de doigts. C’est un jeune journaliste de C News qui nous l’expliquait ce matin avec force détails. « Il s’est trouvé, nous dit-il qu’une dame s’est approchée de la voiture…. » Attendez, minute, une « dame »? Quelle dame? On ne parle tout de même pas de la bonne femme au majeur érigé? Eh si! Bien sûr! Suis-je vieux jeux, tout de même, vous parlez d’un réac! Pour moi une dame ça ne fait pas de doigt d’honneur, que voulez-vous, mais pour un garçon d’aujourd’hui tout bien élevé et propre sur lui qui, par surcroît, exerce ses talents médiatiques sur la chaîne de Bolloré, oui! Donc aujourd’hui « dame » c’est synonyme de gonzesse, de meuf, de lopsa, de pisseuse, de tout ce que vous voudrez qui appartient plus ou moins à ce que nos arrière-grands-pères appelaient « le beau sexe ». Bien, mieux vaut le savoir, encore un mot qui a perdu son sens, la langue s’appauvrit un peu plus, certes, mais l’égalitarisme y gagne, c’est-y pas l’essentiel? Mais je m’égare. Donc le petit jeune homme poursuivait en expliquant que « la dame » s’est alors approchée du véhicule de la pensée zemourienne en faisant mine de souhaiter s’entretenir avec l’occupant d’icelui. Ce dernier, tout content qu’enfin quelque habitant de la cité phocéenne accepte de lui adresser la parole, baissa obligeamment la vitre (on ne lui demandait pas de rien baisser d’autre, bien qu’il fût en charmante compagnie). Et c’est alors que l’infortuné Zemmour se trouva nez à nez avec le doigt dressé de la « dame », deux objets longs et pointus en confrontation frontale! Sans autre forme de procès notre candidat-pas-encore-mais-cela-ne-saurait-tarder, rendit aussitôt la politesse à son interlocutrice mimétique, tout en ajoutant d’une voix captable par tous les micros alentours « et bien profond« . C’est sans doute cela que l’on nomme « faire un doigt de cour », en tout cas dans l’intention on voit bien qu’il n’y avait rien de méchant, juste une gaminerie badine, en somme. Manque de pot pour le pauvre Eric, tous ses faits et gestes font désormais l’objet d’interprétations malveillantes, afin qu’ils se retournassent contre lui. La campagne de dénigrement savamment orchestrée contre le monstre commence à porter ses fruits, il redescend dans les sondages, perd des appuis financiers… En fait il apparaît clairement que Présipède a choisi son adversaire de second tour, il préfère la Marine, sans doute plus facile à dézinguer. Et comme il se rend bien compte qu’avec la prochaine désignation du candidat des Ripoublicouilles mieux vaut assurer le score le plus élevé possible à la mémère en question; on ne sait jamais, des fois que prenne la mayonnaise proposée par l’heureux élu du Congrès…même si les chances de retrouver au soir du 10 avril prochain un Bertrand ou un Barnier apparaissent plutôt miteuses, une éventuelle confrontation de second tour pourrait tourner à leur avantage car ces gens-là ne font pas peur au Franchouille de base, lequel, on ne sait jamais, pourrait décider de changer de mollusque histoire d’essayer autre chose…donc flinguons le petit Youpin, finalement il vaut mieux le voir sortir du jeu, ce sera beaucoup plus clair sans lui.
Dans de telles conditions, je le trouve bien courageux, pour ne pas dire obstiné, ce brave Zemmour. Tous ces efforts harassants pour finir, en mettant les choses au mieux, second après la ligne d’arrivée! Si tant est qu’il parvienne à se hisser au second tour ce qui paraît fort incertain. Tout le monde lui tombe sur le râble avec l’énergie du piqueur qui sent venir l’hallali. Lui, il reste debout, impavide, et son âme abattue ne cède pas au coup qui le tue, bien qu’il ait au moins l’âge de Don Diègue. Son problème, à ce mec, c’est qu’il ne peut plus se déballonner, vouloir ou non il faut qu’il aille jusqu’au bout et qu’il se batte comme un lion dans la savane! Obligé, pas le choix, aucune alternative…ben oui, il est amoureux, le pauvre, je crois même qu’il faut y chercher la raison profonde et la cause première de son aventure hasardeuse autant qu’épuisante et risquée. Seulement quand vous avez dans la tronche -et sans doute ailleurs aussi- une petite nana née trente-cinq ans après vous, rien d’autre ne compte et votre seule et unique obsession consiste à lui en mettre plein la vue -bon, d’accord, pas seulement la vue- afin de briller aux yeux de la belle comme la supernova qui surpasse en éclat toutes les étoiles du firmament (d’autant que les campagnes atteignent des coûts astronomiques). Dans ce domaine, les Feuj et les Goyim ça fonctionne pareil, passé les soixante balais vous devenez totalement vulnérable à cette sorte de faiblesse. Pour peu que la propriétaire d’un joli petit derrière vous manifeste un minimum d’attention, vous risquez fort de tomber dans le piège mortel sans parvenir à choper la moindre branche propice pour vous freiner la chute. Une fois pris dans les filets de ce connard de Cupidon vous pouvez arriver à faire des trucs dont vous ne vous imaginiez même pas capable. Que voulez-vous, il faut bien essayer de compenser les divers handicaps de l’âge, tous plus déplaisants les uns que les autres, et donc se faire apprécier, sinon aimer, par la réalisation d’extraordinaires exploits, généralement inaccessibles aux concurrents plus jeunes.
Et si l’on en croit la rumeur publique, sa manœuvre aurait parfaitement réussi, à ce coquin d’Eric, la personne en cause serait désormais enceinte, et de ses œuvres encore! Avouez que ça vous la coupe, ça…enfin je veux dire ça vous épate, c’est un peu suranné mais ça colle mieux à la situation! Ce qui établirait en quasi-certitude que, pour le coup, il ne se soit pas contenté de lui faire juste un doigt de cour, à sa copine! Là franchement, félicitations, voilà au moins un candidat qui n’a pas peur des emmerdes, ça ferait tout de même un bon président, non?
Que le Ciel vous ait en Sa Sainte Garde et vous protège du variant Omacron… ou Omicron, je ne sais plus. A dimanche prochain si tout va bien.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN