Les grosses pattes griffues

Il ne nous manquait plus que ça! Moi, je voyais plutôt un petit truc pépère dans le genre annexion du Donbass sans effusion de sang vu qu’il y était déjà, mais non, pas du tout, il a fallu qu’il y aille carrément, ce cochon de Vladimir Putin, invasion générale de l’Ukraine, excusez du peu, l’enfoiré! Bon, je veux bien tout ce qu’on veut, les Amerloques et nous autres à leur suite, les démocraties occidentales en somme, d’aller encercler la Russie d’une espèce de cordon sanitaire à base d’Otan, voilà une idée à la con qui va nous coûter cher. Tenez, prenez le Général Pénisbrandi (enfin je crois, un nom comme ça), le consultant militaire de BFM TV s’il vous plaît, et qu’est ce qu’il dit celui-là? Ben voilà, accrochez-vous, je cite « …l’Otan n’interviendra pas sur le territoire ukrainien (encore heureux, flûte, la guerre atomique on préfère éviter) mais nous allons projeter nos forces dans les États Baltes et en Roumanie, parce que c’est notre devoir de protéger nos alliés et partenaires au sein de l’Union Européenne« . Bon, très bien, surtout qu’on ne va pas projeter grand chose, car si j’ai bien compris nous enverrions en tout et pour tout cinq-cents troufions en Roumanie -de quoi terroriser le big-boss du Kremlin, si vous voyez- mais tout de même! A mon humble avis ce n’est pas le moment d’aller chatouiller l’ours soviétique sous les roustons, les déclarations de type martial et les rodomontades me semblent à proscrire, vu la conjoncture. Avec ce fou furieux en pleine pulsion belliqueuse, la meilleure des choses me semble consister à s’écraser momentanément, et ce dans l’intérêt bien compris des pays que nous aurions la prétention de « protéger » comme dit le camarade Pénisbrandi. Toutefois Présipède, qui ne peut pas s’empêcher de l’ouvrir, prétend « soutenir la Moldavie et la Géorgie« , admettons que cela ne l’engage pas à grand chose, notamment s’il s’agit d’un soutien du geste et de la voix, mais tout de même, il évoque là des territoires considérés par Putin comme faisant partie de l’Empire. Sachant qu’il est parti pour réaliser son Union Territoriale, l’U.T. Russe, sachant qu’il entend installer des missiles nucléaires en Bielorussie, sachant aussi que, parti comme le voilà, pour le stopper il faudrait lui faire ingurgiter une ogive atomique et appuyer sur le bouton, je pense sincèrement qu’il convient d’arrêter de faire les malins.
Surtout qu’à bien y regarder, comme nous nous trouvons embarqués dans l’Otan, c’est à dire sous l’autorité écrasante des Etats-Unis, l’heure est à la prudence et à la circonspection. Le grand chef Amerloque se trouve être un gâtouillard lifté autant que botoxé qui n’a jamais rien fait d’intéressant dans toute sa vie de politicard véreux. Ce pauvre Robinette, alias Sleepy Joe possède toutes les qualités requises pour faire un bon pensionnaire d’Ehpad, certes, mais, s’agissant de se colleter avec un problème du genre Vladimir, sincèrement mieux vaut passer le tour, c’est râpé d’avance. D’ailleurs, il n’a pas insisté Joe, aussitôt que ses informateurs ont subodoré l’invasion probable de l’Ukraine, il s’est empressé d’en retirer les quelques troupes qu’il y entretenait…sage décision mais interprétée par l’affreux Putin comme une invitation, donnez-vous la peine d’entrer, je pars faire deux courses! Quant à l’ami Trump, avec son habituel esprit d’à propos, il profite de l’occasion pour souligner l’impéritie débile de son successeur et la stupidité des dirigeants occidentaux qui se sont fait rouler dans la farine, puis prendre de vitesse par ce vieux rusé de Putin. Les préoccupations de politique intérieure ne perdent jamais de leur importance essentielle pour les serviteurs de nos chères démocraties, c’est vrai en Amérique comme chez nous. Dans notre cas particulier franchouille, avec l’élection majeure qui s’approche à toutes blindes, ce constat apparaît particulièrement vrai dans la mesure où l’on n’en parle même plus. A croire qu’aux deux bouts de leur immense table de négociation, Vlady et Manu conclurent un pacte vicelard du genre prends l’Ukraine et fais durer le pastis le plus longtemps possible, pendant ce temps les casse-pieds qui voudraient me piquer l’Élysée me foutront une paix royale. Évidemment, ce serait faire beaucoup d’honneur à notre petit chef de guerre à nous autres que d’imaginer sérieusement pareil scénario mais en tout cas le résultat est le même: chaque jour de guerre qui passe occulte la campagne présidentielle, au point que personne ne traite plus le sujet sur aucun media digne de ce nom. Je ne nie pas, bien sûr, qu’en ce moment-ci les choses sérieuses se passent plutôt là bas, vers l’Est… mais, avouons-le, Macrounette ainsi réélu les doigts dans le nez ça sera dur à encaisser et encore plus délétère pour la suite.
Sans compter que la suite, au fond, bien malin qui pourrait dire la gueule qu’elle prendra. Pour le moment, l’ours a posé sa grosse patte griffue sur la bestiole ukrainienne, laquelle mordille comme elle peut pour essayer sans trop y croire de se dégager quelque peu. Cependant je ne prétends pas, bien sûr, que le gros animal ex-soviétique fasse patte de velours, mais on a l’impression d’une certaine retenue. Il pourrait engager son aviation de manière plus massive, histoire de faciliter le boulot sur le terrain, par exemple, mais non, il se contente manifestement d’avancer au sol avec des pertes non négligeables. Au lieu de s’enfoncer dans le pays comme un clou dans une motte de beurre, il y va mollo, Putin, il propose de négocier, bref on le dirait déjà moins sûr de son coup que jeudi dernier, quand il lançait l’opération Barbarossa à l’envers.
Et puis tout à coup, comme ça, ex-abrupto, le voilà qui se met à nous brandir sous le nez la menace nucléaire! Alors celle-là c’est la meilleure! Le type s’embarque dans une agression, puisqu’il faut bien appeler les choses par leur nom, s’embourbe un peu dans l’affaire, voit des pays comme l’Allemagne qui se mettent à doubler leur budget militaire, se prend dans la gueule des sanctions financières et, du coup, sans autre forme de procès, met en alerte la force de dissuasion! Et il fait ça à la télé, Putin, avec les généraux d’état major qui prennent les ordres sur le plateau, en -pseudo- direct! Bien sûr c’est de la télé-réalité savamment mise en scène, bien sûr…oui, enfin, pour tout dire on n’en sait rien, au fond. On ne plaisante pas avec ce genre de menace, c’est d’autant plus inquiétant qu’il a un peu changé de gueule, ce type, depuis quelques temps, bouffi par la cortisone, voyez vous, et nul ne sait en réalité de quoi il souffre exactement. En d’autres termes, d’ici que, sur un coup de tête de malade, il nous déclenche l’apocalypse nucléaire…bon, il y a encore de l’espace, mais qu’on le veuille on non, ça fait froid dans le dos.
Ainsi, il y a gros à parier que nous le laisserons plus ou moins tranquille sur l’Ukraine, en lui collant toutefois quelques sanctions européennes bien senties à la Von der Leyen-Borrel, histoire de marquer le coup. On ne va tout de même pas se fâcher grave pour si peu, pas vrai?
Certes, sauf qu’alors l’agression se trouverait validée, sinon légitimée et c’est là qu’un autre danger encore bien plus sérieux pourrait prendre le relais. Parce qu’un dictateur autocrate peut en cacher un autre, et qu’en pareille hypothèse l’énorme Xi Jinping ne se priverait sans doute pas longtemps de faire main-basse sur Taïwan. Grosso-modo c’est la même chose, d’un côté l’U.T. russe, de l’autre l’U.T. chinoise (même si dans le second cas ça perd son côté rigolo). Pour le dictateur de Pékin il s’agit de récupérer un bout de l’Empire du Milieu, il y songe depuis toujours. Seulement, dans le cas de Taïwan l’affaire se révèlerait encore plus grave: à moins de se perdre complètement les Amerloques ne sauraient rester sans réaction, les implications historiques, symboliques, stratégiques, économiques, apparaissent trop dramatiques pour laisser pisser le mérinos. Autant dire que si nous n’allons pas à la guerre nucléaire pour cause d’Ukraine, nous aurons une jolie chance de rattraper le coup avec Formose, comme on appelait de mon temps Taïwan, à l’époque de Tchang Kaï Chek, celui que les Occidentaux n’ont pas été foutus de délivrer des grosses pattes griffues du dragon Mao…on en voit bien les conséquences aujourd’hui! Pourquoi les Démocraties ne sont-elles jamais foutues de faire ce qu’il faut où moment où il le faut? Regardez donc un peu les tronches de Robinette et de Présipède, comparez à celles des deux dictateurs précités et vous aurez la réponse.
J’ai bien peur que nous ne soyons dans un beau pétrin.
Essayez tout de même de passer une bonne semaine!
Très amicalement.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

Si nous écoutions un peu nos grand-mères…

L’avez-vous remarqué, aujourd’hui tous les jeunes-gens qui ont suivi leur cursus scolaire au sein de l’École de la République s’expriment en un français plus ou moins balbutiant assorti d’intonations très caractéristiques de cet accent « beur » qui fleure si bon les cités sans-cible? Cela s’avère même en des lieux où la tradition ancestrale imposait des accents, certes à couper au couteau, mais sans rapport aucun avec cet enrichissement fabuleux apporté par nos nouveaux compatriotes y-suent-de-l’immigration. Ainsi, à Marseille, les générations dites « millénium » éructent-elles un sabir fortement inspiré de l’arabe avec l’accent correspondant, fût il légèrement mâtiné de sonorités à caractère crypto-provençal. Cela se vérifie sans doute à peu près partout en France, vu que l’invasion touche tout le monde à des degrés divers, à l’exception, sans doute, des hauts-plateaux quasi désertiques dont nous conservons quelques exemplaires à peu près vierges de toute occupation exotique. Le phénomène en question s’accompagne généralement d’une absence à peu près totale de civilité, dont l’origine se trouve pour une part significative dans la manière dont l’Éducation Nationale éduque les jeunes générations. Il est intéressant, à ce propos, d’observer la disparition quasi totale de l’éducation depuis que nos écoles s’appellent ainsi, alors que, parallèlement, tout une ribambelle d’éducateurs appointés par nos impôts se répand sur les quartchiers, telles des colonies de morpions dans les intimités de putes low-cost. Plus il y a d’éducateurs plus nous sommes mal éduqués, voyez-vous, d’autant que les intéressés eux même s’avèrent souvent encore plus malappris que les gamins placés sous leur houlette. Il est surprenant, dans de telles conditions, que des tas de gens bien-intentionnés s’étonnent de l’ensauvagement du pays. Je trouve au contraire que cela pourrait se révéler encore bien pire, l’importation massive de populations bizarrement morigénées s’accompagnant d’une action publique de nature à en accentuer les conséquences plutôt que de chercher à les atténuer. J’aime à croire que nos fondamentaux culturels demeurent encore partiellement efficaces, sans quoi la société eût dores et déjà atteint un état en comparaison duquel le Far-West de la « Ruée Vers l’Or » apparaitrait comme merveilleusement policé. Toutefois, au train où vont les choses, l’affaire sera pliée à l’horizon de la décennie, et pour peu que nous soyons encore de ce monde il nous faudra sortir équipés d’imperméables rembourrés pour nous prémunir autant que possible des crachats et autres coups de pied pour rire. Voire pire si l’on s’en réfère au pauvre vieux récemment traîné par la bagnole d’un jeune gentleman en peine d’amusements. Il en est mort quelques jours après, le malheureux, sans compter qu’il se prénommait Ali… vous vous rendez compte des avanies que pourraient subir nos copains Jean-Claude, Gérard, Alain, Monique et autres baby-boomers à la face de craie? Faut pas moisir en vie, croyez-moi, ça va puer grave dans pas longtemps!

Bien sûr cela pue déjà considérablement. Nous avons vu les braves-gens stupéfaits devant le fameux reportage sur Roubaix avec ses poupées sans visages et autres gadgets plutôt dépaysants, « l’Afghanistan à deux heures de Paris » a-t-on pu lire ici et là. Certes, il y a de quoi s’inquiéter, sauf qu’il n’est pas nécessaire d’aller chercher si loin, on l’a en plein Paris, l’Afghanistan, un petit coup de métro direction le 18 ème et vous y êtes…façon de parler, bien sûr car je ne saurais trop vous déconseiller le voyage. Sauf que dans ces coins-là avec un peu d’abnégation et de goût du risque on peut encore y aller. Mais dans les cités périphériques, celles du neuf-trois notamment, vous pouvez toujours vous fouiller, c’est le voyage sans retour, à tous les coups! Les courageux reporters de « Zone Interdite » l’émission qui n’avait jamais si bien porté son nom, eussent été mal inspirés de tenter un reportage dans certains lieux de La Courneuve, de Bobigny ou de Bondy. En admettant qu’ils soient parvenus à y entrer, leurs chances de se prendre sur la gueule un objet du quotidien genre machine à laver ou frigo, voire scooter, balancé du plus haut des tours HLM, se fussent révélées de l’ordre de 99,999 %, le 0,001 restant correspondant au cas, peu probable au demeurant, d’un tabassage immédiat par les équipes locales de droguistes. Le journaliste, en effet, on le laisse entrer, étant admis qu’il lui sera bien difficile de ressortir en un seul morceau, sauf à accepter de raconter une jolie histoire à base de pauvres petits-jeunes martyrisés par la flicaille et stigmatisés par notre société post-coloniale.

Il faut donc essayer de prendre la mesure de la situation. Ce pays comporte désormais une stratification sociale proprement inédite. Les générations nouvelles, disons les moins de trente ans, se répartissent grossièrement entre, d’une part, les éduqués, ceux qui s’expriment correctement en français et surtout en anglais vu qu’à défaut c’est la loose assurée; d’autre part les petits-blancs formés à la communale, puis dans le collège unique, puis au lycée, voire un peu à la fac et qui n’y ont pas appris grand-chose; et, enfin, les derniers arrivés, black-beur, issus eux aussi du parcours éducation nationale dont ils ont retiré, outre une ignorance abyssale, un profond mépris pour la France et une haine cordiale pour les français « de souche ». La première catégorie, peu nombreuse et totalement isolée du reste, appartient à l’internationale des riches parfaitement en phase avec l’économie mondialisée, ceux-là resteront de moins en moins dans leur pays natal en voie de déclassement rédhibitoire. Demeurent les deux autres populations qui se voient contraintes de « vivre ensemble », selon l’expression consacrée. Les uns parlent plus ou moins notre langue, les autres s’expriment souvent en un arabe approximatif et parfois en un français qui l’est encore plus; les deux ont cependant un point commun: mal éduqués, mal instruits et mal dégrossis ils contribueront de concert à la poursuite inéluctable de notre déclin. En dehors de cela, bien entendu, les deux sous-ensembles en cause disposent de tous les éléments nécessaires à un sévère antagonisme qui ne pourra que prospérer sur les décombres de notre civilisation.
D’un côté les indigènes, je veux dire les descendants de franchouilles ou d’européens chrétiens assimilés, qui chercheront à fonctionner grosso-modo comme leurs parents et qui, en conséquence, paieront pour les autres. Et les autres, justement, produits d’habitudes de vie importées de pays ultramarins manifestement incapables de se sortir de leur caca, qui vivront aux dépens des premiers avec l’idée sous-jacente de les réduire en dhimmitude, puis, si possible, en esclavage.
Bon, d’accord, je schématise à l’extrême, mais au fond, vous savez, entre ce que je vous raconte-là et la vérité de notre futur, j’ai bien peur qu’il n’y ait pas beaucoup de différence. Pour que cette abomination n’arrive pas pour de bon, il faudrait désormais un miracle, une prise de conscience subite assortie d’une levée en masse des Souchiens en vue d’exiger que nos gouvernants arrêtent les conneries, qu’ils cessent de nous emberlificoter dans des combinaisons tordues à base de règlementations européennes, de jurisprudences perverses et d’humanitarisme mal ficelé en voie de wokisation. En un mot qu’on foute tout en l’air et qu’on en revienne à l’égoïsme salvateur de ceux qui refusent de se faire dévorer tout crus. Charité bien ordonnée commence par soi-même, alors que les chemins de l’enfer apparaissent pavés des meilleures intentions. Voilà: ne cherchons pas midi à quatorze heures, nous trouvons, dans le gros thésaurus des lieux-communs légués par nos grand-mères, tout ce qu’il faut pour arrêter la dégringolade et repartir gaillardement vers un avenir, sinon idyllique, en tout cas moins affreux que celui dont nous pressentons aujourd’hui la prochaine survenance. Le hic c’est que depuis très longtemps nous n’écoutons plus nos braves aïeules: le miracle, hélas, n’aura donc pas lieu.
N’en passez pas moins une bonne semaine, en attendant les jours meilleurs qui ne viendront jamais.
Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

Le Convoi qu’on voit plus

Figurez vous, que ce matin, la soif l’ayant emporté sur la prudence, notre bien aimée copine Marlène (la femme du peintre (1), vous savez, celle qui se livrait, dans le temps, à des privautés maritimes sur ma personne), déboulait DERRIERE NAPOLEON avec la ferme intention de se faire offrir au moins une ou deux coupettes. Bien sûr, on ne se refait pas, je l’accueillais avec tous les honneurs dus à son rang de franche salope, en offrant pour l’occasion une tournée générale de ce Roederer dont la cave du bistrot regorge à titre quasiment inépuisable. On ne la voyait plus depuis le premier confinement, Marlène. La terreur qu’inspire chez certains le virus chinetoque a pu induire, parfois, des comportements irrationnels susceptibles de confiner à l’agoraphobie. C’était précisément son cas; elle voyait en tout être humain (enfin plus ou moins) apparaissant dans un rayon de cent mètres, un contagieux potentiel prêt à lui inoculer la maladie du pangolin aux yeux bridés. Certaine de finir intubée dans une salle de soins intensifs directement branchée sur la morgue, la donzelle se retrancha pendant deux bonnes années au sein de ses appartements, résolue à ne laisser personne l’approcher, à commencer par son époux, lequel n’en demandait pas tant et s’en accommoda parfaitement, grâce notamment aux petits modèles venues at home lui inspirer le pinceau. Du coup, évidemment, elle s’est brossée de vaccin, notre copine, convaincue, par dessus le marché, de la nocivité potentielle des Pfizer, Moderna, et autres Astra-machin, ce qui la rendit encore plus circonspecte au regard d’une éventuelle sortie en terrain découvert. Sauf qu’aujourd’hui, après avoir fait un tour de la question qui l’amène à penser qu’après tout on n’en meurt plus, elle s’est carrément décidée à profiter du temps radieux qui caractérise notre hiver, pour se hasarder à nouveau dans le monde réel. Thérèse l’ayant dispensée de présentation QRcodale, la voilà donc à nouveau par toutou, je veux dire parmi nous, veuillez m’excuser.
Et, comme à son habitude, cette virago ne manque pas de se montrer aussi désagréable que possible à l’endroit de nous autres, pauvres mâles blancs hors d’âge autant que réacs.
– « Ben dites-donc, les mecs, qu’est-ce que vous trimballez comme coup de vioque! On ne dirait pas mais une paire d’année ça plombe son monde, hein! Faut dire aussi qu’on n’a pas changé d’habitudes, pas vrai? La flotte c’est seulement pour mouiller le pastaga! Bon appétit Messieurs et à votre bonne santé qui tient du miracle…en tout cas vous ça serait Tous anti-covid par désinfection à usage interne, plutôt. Mais quand même, entre les rides et les valoches sous les gobilles, on se croirait plus facilement à l’ehpad qu’au concours de Monsieur-Univers! La vache, les dévastations du temps qui passe! »
-« Non mais écoutez moi la charogne, réagit Jean Foupallour ulcéré, ça ressurgit du néant après une éternité pour se faire payer le coup par des gentlemanes comme nous autres et ça trouve le moyen d’insulter avant même d’avoir dégluti son premier verre, dites-donc! Non mais des fois, faudrait voir à apprendre un peu la politesse, la grosse, sans quoi ça serait encore dans mes cordes de te filer la fessée cul nu, crois-moi sur parole! »
-« Mais quoi? Mais qu’est-ce? Z’avez dit quoi, là, ducon? D’abord je ne suis pas grosse, abruti! Et pour la fessée, cul nu ou pas, vous repasserez, espèce de vicelard mal lêché! Vous savez que pour moins que ça on en a envoyé en taule, tête de nœud!… Et puis va te faire foutre, salfacho, ça me surprend que t’aies pas encore chopé la cirrhose mais t’en fais pas, tout vient à point à qui sait attendre, je te verrais bien des obsèques avant l’hiver prochain, pauvre loque! »
Diable, elle n’a rien perdu de sa faconde, dirait-on, cela se serait même pas mal aggravé, sans doute l’effet confinement. Cela dit, l’ami Jeannot ayant décidé de briser-là, histoire d’éviter les dégâts collatéraux, le calme revient dans le troquet, et la paix des braves renaît avec les bulles légères du vin divin.
-« Y a pas à tortiller, qu’est-ce qu’il est bon, reprend la nana également apaisée et, après s’être enfilé trois ou quatre amuse-gueules à la file: ben au fait où y sont passés les deux autres zouaves, là, Maurice et Grauburle, pas crevés tout de même, j’espère? »
Jeannot manque d’en avaler sa coupe de travers!
-« Oh putain! Mais jamais de la vie, tu vas chercher quoi, là, ce n’est plus du pessimisme, à ce point là on flirte avec le défaitisme catastrophique. En pleine forme tous les deux! Et d’ailleurs il leur a pris idée de s’embarquer avec le Convoi de la Liberté pour monter à Paris histoire d’emmerder Présipède. Et aussi sec, après avoir fait le plein de sauciflard, de fromage et de pinard, ils ont fait aussi celui de la 4L, avec de l’essence en l’occurrence, les voilà partis sous les hourras de la foule en délire qui les a désignés comme les Papy résistants de la liberté inoculatoire. »
-« Oulah, admire la « Femme du Peintre », ah ben eux au moins ils trimballent de sacrées couilles! Des hommes, oui, pas comme certains-j’vise personne, évidemment- qui ne décarrent pas du bistroquet à taper tranquillement dans la gourde! »
-« Parle pas trop de gourde, rétorque Foupallour, moitié rigolard-moitié furax, comme gourde, ici, je remarque un spécimen de première bourre…bon, calmons le jeu, faisons l’amour, pas la guerre…oui, d’accord, façon de parler bien sûr. Bref, en tout cas je ne sais pas s’ils ont tant de burnes que ça, nos potes, surtout qu’à leurs âges c’est plutôt la prostate qui rafle le premier rôle, mais à Paris, ils ont juste failli y arriver. Vu qu’aux abords de Montélimar ça s’est interrompu brutal avec la rupture du joint de culasse. Quand ils ont aperçu de la fumée à l’avant, ils ont cru a du brouillard…bref pour les arrêter il a fallu qu’ils coulent les bielles. Eh oui, les bruits bizarres, pour les durs de la feuille mal appareillés ça passe un peu inaperçu vous savez, c’est seulement quand le moteur a bloqué qu’ils ont compris leur douleur! Bon, la marche triomphale vers la Capitale, passe encore, ils ont fait contre mauvaise fortune bon cœur. En revanche c’est le pauvre Maurice qui se trouve emmouscaillé à mort. Ben oui à cause de Mémaine, Mme. Grauburle (2) vous mordez le topo? Hyper en rogne, la vieille, elle te lui a passé un savon téléphonique du genre vachardissime, à son jules, que c’est rien de le dire, en lui vociférant que les quasi-cadavre comme lui et son pote ça ferait mieux d’aller briquer le caveau de famille en prévision de l’avenir proche, plutôt que de partir jouer les cavaliers de l’apocalypse à la remorque des bas de plafond antivax et gilets-jaunes. En somme l’expédition punitive, pour nos potes elle a tourné court. Le Convoi de la Liberté a poursuivi son chemin vers le Nord; le convoi qu’on voit plus, en somme. Quant à nos potes, en attendant la réparation du véhicule ils se sont rabattus sur un hôtel-resto de routiers, Au Nougat Couronné ça s’appelle -ben oui, on est à Montélimar, logique- où, paraît-il, on bouffe comme des rois pour trois francs six sous, comme disait Mémé, une belle adresse, quoi. On se console comme on peut, n’est-ce pas, sauf que Maurice, la branlée qu’il va se ramasser à son retour ça lui gâche un peu la joie. Faut dire que depuis quelque temps, les manches à balais elle les prend en métal renforcé, Mémaine, on dirait qu’elle en pressentait vaguement l’utilité! »
-« Toutes choses égales, intervient le père Blaise, qui n’avait pas eu jusqu’à présent voix au chapitre et rongeait manifestement son frein, mieux vaut pour eux, sans doute, qu’ils aient raté l’arrivée à Paris. On les imagine mal se faire malmener par la flicaille au milieu des gaz lacrymogènes et sous les coups de tonfa. Sans compter qu’ils avaient emporté un drapeau, les deux couillus (comme vous dites Marlène), et qu’hier, sur les Champs, les trois couleurs de la France se trouvaient fort malvenues; les Forcedelordres comme on les nomme dans les media, se jetaient férocement sur leurs porteurs et jetaient au sol la glorieuse bannière de nos aïeux! Sans être vraiment cocardier, j’avoue que cela m’a un peu démoralisé! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie? »
-« Ben oui, conclut Foupallour, sur les Champs Élysées, conseil d’ami, si vous voulez qu’on vous foute la paix baladez-vous avec un drapeau algérien… moi je dis ça pour votre sécurité, pas vrai…au cas où… »
-« Décidément, fait Marlène, vous ne changez pas! Toujours aussi dégueulassement racistes! Si vous vivez assez, vous finirez tous pendus là devant, vous voyez, à côté de la statue de Napo l’esclavagiste! »
-« Okay, Marlène, je souscris pleinement…à condition qu’ils te suspendent à mes côtés, on se sentira moins seuls, comme ça ».

Allez, que la semaine vous soit douce et conservez vous bien.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN


(1) Cf. DERRIERE NAPOLEON chapitre II
(2) Ibid. Chapitre III

Mais où sont les neiges d’antan?

Une très belle jeune femme, dotée d’un charme particulier, rien qu’à elle, tout en douceur délicieuse, une de celles qu’on voudrait prendre dans ses bras et couvrir de petits bisous, comme ça, presque chastement, une merveille, un cadeau du ciel…et puis un beau jour, comme ça, ex-abrupto (voire même « ipso bruto » comme disait cet ancien collègue que nous surnommions Brutavinée), plutôt un jour moche, ça se prête mieux, vous apprenez qu’elle vient de passer l’arme à gauche dans l’année de ses quatre-vingt-onze balais! C’est naze, vous savez, ça fout les jetons! Comment des horreurs pareilles peuvent-elles se produire ainsi, vicieusement, comme la perversion de la condition humaine qui vous fout sous le pif des vessies que vous prenez pour des lanternes jusqu’à ce qu’elles vous pissent dessus sans préavis. Voilà, une de plus, une de moins, c’est ainsi que les choses fonctionnent. Cette fois c’était Monica Vitti. Elle est passée, comme d’autres avant elle, et d’autres qui suivront. Les anges, les vrais, ne durent pas éternellement, ils finissent toujours par disparaître, allez-donc savoir où? Villon se posait déjà la question au XVème siècle époque à laquelle on mourait souvent jeune, c’était son cas, évidemment, on ne sait trop ce qu’il est devenu celui-là, mais c’est à trente ans qu’il écrivait Les Dames du Temps Jadis. Ils comprenaient la vie plus vite que nous, par la force des choses. Mais les nôtres, de dames, celles qui nous faisaient rêver vers les années soixante/soixante-dix, nous les voyons partir après des décennies de vieillesse discrète, il faut comprendre et apprécier: pour qu’on ne les oublie pas mieux vaut qu’elles se fassent oublier. Dans le cas contraire, le présent brouille le passé, on ne les adore plus…moins sans doute, c’est dommage mais ainsi va la vie. François Villon, jeune, se posait des questions auxquelles il ne savait répondre, nous autres, vieux, peut être y voyons nous un peu plus clair, les dames et les neiges d’antan demeurent seulement dans nos souvenirs, elles disparaîtront avec nous, bientôt, à tout jamais!
De nos jours, époque abominable, les neiges d’antan nous ne les trouvons même plus au Jeux Olympiques d’hiver! Les neiges de maintenant sont artificielles, vous vous rendez compte? On fait des jeux d’hiver sans vraie neige et des Coupes du Monde de fouteballe dans des stades hermétiquement clos et climatisés à mort, au Qatar, en plein désert! Plus con que ça tu meurs! Et dans le même temps vous avez des hordes de pastèques ahuries qui posent culotte dans des toilettes sèches et qui se refusent à bouffer de la vache parce que ces bestiaux pètent du méthane, gaz à effet de serre s’il en fut jamais. Alors, comment voulez-vous que ça marche, je vous le demande? On nous traite de sales réacs, voire de vieux cons, parce que nous prétendons que c’était mieux avant… Ma foi je crois bien qu’au regard de l’évolution sociétale, comme on dit aujourd’hui, il se pourrait quand même que nous n’ayons pas tout à fait tort.
Regardez donc un peu cette campagne électorale dont on nous rebat les oreilles à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Regardons bien, que voyons nous? Rien que du creux et du vide! Non que la démocratie ait empiré au fil des décennies, pas du tout, elle a toujours été ce qu’on voit aujourd’hui, une sinistre mascarade, un cirque grotesque, une suite éperdue de pantalonnades débiles avec, au bout du compte, des types qui sitôt installés au pouvoir se font cracher dessus parce qu’ils se révèlent incapables de tenir leurs promesses à la con. Mais là, en ce moment, c’est autre chose, une situation assez nouvelle, curieuse, pour tout dire…même un peu absurde par certains côtés. Un petit malin à l’Élysée qui n’a fait que des conneries depuis son arrivée et personne, je dis bien personne, n’est sérieusement en mesure de lui piquer son fauteuil! Pécresse c’est Présipède en jupons avec le charisme d’un balais O’ Cédar, Marine on la connaît, elle n’y arrivera évidemment pas, et Zemmour, le seul qui fasse un peu le poids, ne dépasserait pas les trente pour cent au second tour. Je ne parle même pas des autres prétendants, bande de nullards tous plus hurluberlus les uns que les autres. En foi de quoi, ce bouzbir, ce bordel arabe, aboutira à prendre le même et à recommencer pendant cinq ans avec la bande d’andouilles qui nous empoisonne la vie depuis 2017! C’est bien cher payé pour en arriver là, ne trouvez vous pas?
Alors, pour se résumer, même pas la peine d’en parler. C’est foutu, on est foutu à l’évidence puisque nous aurions bien besoin de tout changer et très vite, le récent reportage sur Roubaix envahie le prouve de la manière la plus éclatante. Mais nous garderons Macrouille, le grand remplacement, les musulmans plus ou moins fanatiques, et tout cela avec des impôts que nous ne manquerons pas de grave sentir passer, vu que trois mille milliards de dette ça va tout de même finir par se remarquer un jour ou l’autre.

En d’autres termes, tout cela pue considérablement! L’avenir ressemble à une cuvette de chiottes sénégalais! Si j’avais cinquante ans de moins, je crois que je foutrais mon camp pour essayer de trouver ailleurs un pays moins idiot que celui-ci… ce qui ne doit pas être bien difficile…
Mais où sont les neiges d’antan?

Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN