Il ne nous manquait plus que ça! Moi, je voyais plutôt un petit truc pépère dans le genre annexion du Donbass sans effusion de sang vu qu’il y était déjà, mais non, pas du tout, il a fallu qu’il y aille carrément, ce cochon de Vladimir Putin, invasion générale de l’Ukraine, excusez du peu, l’enfoiré! Bon, je veux bien tout ce qu’on veut, les Amerloques et nous autres à leur suite, les démocraties occidentales en somme, d’aller encercler la Russie d’une espèce de cordon sanitaire à base d’Otan, voilà une idée à la con qui va nous coûter cher. Tenez, prenez le Général Pénisbrandi (enfin je crois, un nom comme ça), le consultant militaire de BFM TV s’il vous plaît, et qu’est ce qu’il dit celui-là? Ben voilà, accrochez-vous, je cite « …l’Otan n’interviendra pas sur le territoire ukrainien (encore heureux, flûte, la guerre atomique on préfère éviter) mais nous allons projeter nos forces dans les États Baltes et en Roumanie, parce que c’est notre devoir de protéger nos alliés et partenaires au sein de l’Union Européenne« . Bon, très bien, surtout qu’on ne va pas projeter grand chose, car si j’ai bien compris nous enverrions en tout et pour tout cinq-cents troufions en Roumanie -de quoi terroriser le big-boss du Kremlin, si vous voyez- mais tout de même! A mon humble avis ce n’est pas le moment d’aller chatouiller l’ours soviétique sous les roustons, les déclarations de type martial et les rodomontades me semblent à proscrire, vu la conjoncture. Avec ce fou furieux en pleine pulsion belliqueuse, la meilleure des choses me semble consister à s’écraser momentanément, et ce dans l’intérêt bien compris des pays que nous aurions la prétention de « protéger » comme dit le camarade Pénisbrandi. Toutefois Présipède, qui ne peut pas s’empêcher de l’ouvrir, prétend « soutenir la Moldavie et la Géorgie« , admettons que cela ne l’engage pas à grand chose, notamment s’il s’agit d’un soutien du geste et de la voix, mais tout de même, il évoque là des territoires considérés par Putin comme faisant partie de l’Empire. Sachant qu’il est parti pour réaliser son Union Territoriale, l’U.T. Russe, sachant qu’il entend installer des missiles nucléaires en Bielorussie, sachant aussi que, parti comme le voilà, pour le stopper il faudrait lui faire ingurgiter une ogive atomique et appuyer sur le bouton, je pense sincèrement qu’il convient d’arrêter de faire les malins.
Surtout qu’à bien y regarder, comme nous nous trouvons embarqués dans l’Otan, c’est à dire sous l’autorité écrasante des Etats-Unis, l’heure est à la prudence et à la circonspection. Le grand chef Amerloque se trouve être un gâtouillard lifté autant que botoxé qui n’a jamais rien fait d’intéressant dans toute sa vie de politicard véreux. Ce pauvre Robinette, alias Sleepy Joe possède toutes les qualités requises pour faire un bon pensionnaire d’Ehpad, certes, mais, s’agissant de se colleter avec un problème du genre Vladimir, sincèrement mieux vaut passer le tour, c’est râpé d’avance. D’ailleurs, il n’a pas insisté Joe, aussitôt que ses informateurs ont subodoré l’invasion probable de l’Ukraine, il s’est empressé d’en retirer les quelques troupes qu’il y entretenait…sage décision mais interprétée par l’affreux Putin comme une invitation, donnez-vous la peine d’entrer, je pars faire deux courses! Quant à l’ami Trump, avec son habituel esprit d’à propos, il profite de l’occasion pour souligner l’impéritie débile de son successeur et la stupidité des dirigeants occidentaux qui se sont fait rouler dans la farine, puis prendre de vitesse par ce vieux rusé de Putin. Les préoccupations de politique intérieure ne perdent jamais de leur importance essentielle pour les serviteurs de nos chères démocraties, c’est vrai en Amérique comme chez nous. Dans notre cas particulier franchouille, avec l’élection majeure qui s’approche à toutes blindes, ce constat apparaît particulièrement vrai dans la mesure où l’on n’en parle même plus. A croire qu’aux deux bouts de leur immense table de négociation, Vlady et Manu conclurent un pacte vicelard du genre prends l’Ukraine et fais durer le pastis le plus longtemps possible, pendant ce temps les casse-pieds qui voudraient me piquer l’Élysée me foutront une paix royale. Évidemment, ce serait faire beaucoup d’honneur à notre petit chef de guerre à nous autres que d’imaginer sérieusement pareil scénario mais en tout cas le résultat est le même: chaque jour de guerre qui passe occulte la campagne présidentielle, au point que personne ne traite plus le sujet sur aucun media digne de ce nom. Je ne nie pas, bien sûr, qu’en ce moment-ci les choses sérieuses se passent plutôt là bas, vers l’Est… mais, avouons-le, Macrounette ainsi réélu les doigts dans le nez ça sera dur à encaisser et encore plus délétère pour la suite.
Sans compter que la suite, au fond, bien malin qui pourrait dire la gueule qu’elle prendra. Pour le moment, l’ours a posé sa grosse patte griffue sur la bestiole ukrainienne, laquelle mordille comme elle peut pour essayer sans trop y croire de se dégager quelque peu. Cependant je ne prétends pas, bien sûr, que le gros animal ex-soviétique fasse patte de velours, mais on a l’impression d’une certaine retenue. Il pourrait engager son aviation de manière plus massive, histoire de faciliter le boulot sur le terrain, par exemple, mais non, il se contente manifestement d’avancer au sol avec des pertes non négligeables. Au lieu de s’enfoncer dans le pays comme un clou dans une motte de beurre, il y va mollo, Putin, il propose de négocier, bref on le dirait déjà moins sûr de son coup que jeudi dernier, quand il lançait l’opération Barbarossa à l’envers.
Et puis tout à coup, comme ça, ex-abrupto, le voilà qui se met à nous brandir sous le nez la menace nucléaire! Alors celle-là c’est la meilleure! Le type s’embarque dans une agression, puisqu’il faut bien appeler les choses par leur nom, s’embourbe un peu dans l’affaire, voit des pays comme l’Allemagne qui se mettent à doubler leur budget militaire, se prend dans la gueule des sanctions financières et, du coup, sans autre forme de procès, met en alerte la force de dissuasion! Et il fait ça à la télé, Putin, avec les généraux d’état major qui prennent les ordres sur le plateau, en -pseudo- direct! Bien sûr c’est de la télé-réalité savamment mise en scène, bien sûr…oui, enfin, pour tout dire on n’en sait rien, au fond. On ne plaisante pas avec ce genre de menace, c’est d’autant plus inquiétant qu’il a un peu changé de gueule, ce type, depuis quelques temps, bouffi par la cortisone, voyez vous, et nul ne sait en réalité de quoi il souffre exactement. En d’autres termes, d’ici que, sur un coup de tête de malade, il nous déclenche l’apocalypse nucléaire…bon, il y a encore de l’espace, mais qu’on le veuille on non, ça fait froid dans le dos.
Ainsi, il y a gros à parier que nous le laisserons plus ou moins tranquille sur l’Ukraine, en lui collant toutefois quelques sanctions européennes bien senties à la Von der Leyen-Borrel, histoire de marquer le coup. On ne va tout de même pas se fâcher grave pour si peu, pas vrai?
Certes, sauf qu’alors l’agression se trouverait validée, sinon légitimée et c’est là qu’un autre danger encore bien plus sérieux pourrait prendre le relais. Parce qu’un dictateur autocrate peut en cacher un autre, et qu’en pareille hypothèse l’énorme Xi Jinping ne se priverait sans doute pas longtemps de faire main-basse sur Taïwan. Grosso-modo c’est la même chose, d’un côté l’U.T. russe, de l’autre l’U.T. chinoise (même si dans le second cas ça perd son côté rigolo). Pour le dictateur de Pékin il s’agit de récupérer un bout de l’Empire du Milieu, il y songe depuis toujours. Seulement, dans le cas de Taïwan l’affaire se révèlerait encore plus grave: à moins de se perdre complètement les Amerloques ne sauraient rester sans réaction, les implications historiques, symboliques, stratégiques, économiques, apparaissent trop dramatiques pour laisser pisser le mérinos. Autant dire que si nous n’allons pas à la guerre nucléaire pour cause d’Ukraine, nous aurons une jolie chance de rattraper le coup avec Formose, comme on appelait de mon temps Taïwan, à l’époque de Tchang Kaï Chek, celui que les Occidentaux n’ont pas été foutus de délivrer des grosses pattes griffues du dragon Mao…on en voit bien les conséquences aujourd’hui! Pourquoi les Démocraties ne sont-elles jamais foutues de faire ce qu’il faut où moment où il le faut? Regardez donc un peu les tronches de Robinette et de Présipède, comparez à celles des deux dictateurs précités et vous aurez la réponse.
J’ai bien peur que nous ne soyons dans un beau pétrin.
Essayez tout de même de passer une bonne semaine!
Très amicalement.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN