Dans l’hypothèse d’une victoire du R.N. à la présidentielle

Les élections législatives vont suivre l’élection présidentielle. Trois résultats peuvent être envisagés :

  • Le RN n’obtient pas la majorité.
  • Les électeurs donnent au RN la majorité absolue à l’Assemblée Nationale. Simple hypothèse d’école a priori mais le précédent du résultat à cette même élection de la « République en marche » en 2017 doit inciter à ne pas l’exclure.
  • Le ralliement d’un certain nombre de députés appartenant à d’autres formations politiques permet au RN de constituer autour de lui une majorité parlementaire.

Le premier cas est celui dont les conséquences sont les plus faciles à tirer. Le (ou la) président de la République nomme un premier ministre qui devra prononcer sa déclaration de politique générale devant une Assemblée Nationale hostile. Cette déclaration ne sera pas approuvée. Le président se trouvera dans l’impossibilité de constituer un gouvernement. Il n’est pas vraisemblable que l’Assemblée Nationale ne pratique pas un blocage institutionnel obligeant le Président à la démission.

L’incertitude porte sur la manière dont les citoyens accepteront que le choix qu’ils auront exprimé soit invalidé par l’Assemblée Nationale. On objectera que cette invalidation procède de la décision de ces mêmes électeurs et de leur vote aux élections législatives. L’acceptation de cet argument dépendra de l’ampleur de la défaite du RN, d’éventuels arrangements d’appareils politiques voire de recours en annulation de certains résultats ou toute autre invention procédurale. Si l’inversion du résultat des élections présidentielles par les élections législatives apparaît comme le résultat d’une tricherie, la réaction populaire pourrait s’avérer brutale et il n’est pas certain que les forces de l’ordre ni même l’armée accepteraient d’y réagir. Ce serait alors la confusion et l’aventure dont nul ne saurait prédire l’issue.

Dans les deux derniers cas, le Président désigne un Premier Ministre qui obtient l’investiture, forme un gouvernement.

Si un gouvernement RN est constitué à quelles oppositions doit-il s’attendre, l’opposition politique étant a priori jugulée.

Les médias audiovisuels sont composés de personnels engagés à gauche à hauteur de 90% d’entre eux. On ne peut douter qu’une campagne de dénigrement systématique pire encore que celle que Nicolas Sarkozy a subi en 2012 serait menée, campagne à laquelle ne manqueraient pas de s’ajouter des opérations de désinformation et l’annonce de fausses nouvelles. A cela s’ajouterait sans aucun doute un déchainement de haine et d’injures sur internet et les réseaux sociaux.

La magistrature qui est de notoriété publique sous l’influence et même sous l’emprise du plus gauchisant de ses syndicats, ne manquera pas d’user de ses pouvoirs pour contrarier toutes les initiatives d’un gouvernement qui ne lui plairait pas, sans préjudice de actions judiciaires qui seraient engagés contre ses membres, ceux de sa majorité ou ses personnalités soit que le parquet trouve prétexte à se saisir d’office, soit que des opposants politiques engagent des actions à laquelle des magistrats assurément bien intentionnés s’empresseront de faire bon droit. Plus regrettablement encore on ne peut douter que les plus hautes institutions judiciaires de l’état ne prêtent leur concours à ces opérations visant à empêcher l’exercice du pouvoir par un gouvernement issu d’un processus démocratique incontestable.

La quasi-totalité des fonctionnaires d’état professe des opinions de gauche. Cela est tout particulièrement vrai en ce qui concerne l’Education Nationale. Il faudrait donc s’attendre à une volonté générale de bloquer la mise en application des lois votées, de compliquer ou d’empêcher le travail dans les ministères, de tout retarder ou rendre impossible. Quant aux membres du corps enseignant, il faut avoir en mémoire les professeurs persécutant des élèves dont les parents étaient adhérents ou sympathisants connus du Front National, les instituteurs qui organisaient des sorties de classes dont l’objet était d’arracher les affiches de ce même parti etc.

Il n’a jamais été question, à gauche, de respecter les résultats d’une élection quand les électeurs ont « mal voté ». On parle, sans honte et sans gêne de « troisième tour social », comme si grèves et manifestations de rue pouvaient se prévaloir d’une légitimité supérieure à celle des élections. Or quelle est l’état du droit en la matière ? Les principales dispositions régissant le monde du travail et le droit syndical datent de l’immédiate après-guerre. Leurs rédacteurs étaient pour la plupart communistes et bien persuadés que la France tomberait rapidement dans le giron communiste. Dans la perspective d’un coup de force, les dispositions ont donc été prises pour que la France puisse être totalement bloquée par des grèves massives dans les industries de l’énergie, EdF-GdF à l’époque, et des transports ferroviaire, maritime, aérien en permettant à la CGT, bras armé du Parti Communiste, d’être hégémonique, ou à peu près, chez les salariés de ces secteurs. Il ne faut donc pas s’étonner de ce que les dits salariés ne puissent pas faire l’objet de réquisition. On objectera que cette dernière mesure n’est guère efficace. Quand en mars 1963, le gouvernement Pompidou confronté à une grève des mineurs décide leur réquisition, ceux-ci allument ostensiblement leurs cigarettes avec leur ordre de réquisition. Naturellement, leur mouvement bénéficie du soutien des employés de la fonction publique, de l’éducation nationale, des salariés SNCF, EdF GdF et de grandes manifestations sont organisées. Le gouvernement doit plier. On trouve deux explication à cette faiblesse : la France sortait à peine- et dans quelles conditions ! – de la guerre d’Algérie, l’armée restait meurtrie et probablement peu désireuse de se prêter à des opérations de maintien de l’ordre en métropole pour le pouvoir gaulliste, d’autre part Pompidou, premier ministre, était hostile à toute forme de répression.

Pour la petite histoire, la France n’est pas devenue communiste parce que Staline y a renoncé. Il est vrai qu’à l’époque, les Etats Unis disposaient de l’arme atomique et non la Russie soviétique.

Alors, devant toutes ces menaces d’obstruction quels pourraient être les recours d’un gouvernement RN ?

Débarrasser l’audiovisuel de toute la gauche qui y campe y plastronne et s’y reproduit depuis plus de 50 ans. En 1969 Pierre Desgraupes nommé contre tout bon sens à la tête de l’ORTF par Chaban Delmas ne s’était pas privé de « dégager » les gaullistes qui y étaient jusqu’alors majoritaires. Dans ce cas de figure le plus difficile serait sans doute de trouver des journalistes de droite pour les remplacer.

S’imposerait la dissolution du Syndicat de la magistrature et la révocation de la magistrature de ceux de ses membres faisant le plus manifestement passer dans leurs décisions leurs préjugés politiques avant leurs devoirs de magistrats. Encore faudrait-il y parvenir à l’issue de procédures disciplinaires accélérées dont on distingue mal l’existence dans l’ordre administratif actuel.

Viennent les blocages organisés par les syndicats. Leur neutralisation pose des problèmes constitutionnels difficiles à résoudre. A supposer qu’ils le soient, on ne pourrait que s’attendre à des actions extrêmement violentes et à des sabotages organisés par la Cgt Ports, Sud, les cheminots etc.

Comme on l’a vu ci-dessus, l’administration ne serait pas en reste quant aux manœuvres de blocage.

Alors ??

Si le RN veut espérer exercer le pouvoir à supposer qu’il lui échoit, il devra commencer par s’assurer de la loyauté et même du soutien de l’Armée. Une suspension des libertés publique s’imposera pendant le temps nécessaire aux opérations de « déminage » consistant à en l’élimination des foyers d’opposition illégitime et brutale que nous avons énumérés. L’armée devra être dans les rues et il est évident qu’elle sera en situation de devoir tirer sur des compatriotes.

Après quoi, le pouvoir devra s’attaquer au « désordre public » provenant des populations étrangère ou d’origine étrangère.

L’armée ne serait donc pas près de retourner dans les casernes.

Cela est-il envisageable?

Faut-il le souhaiter?

Peut-on imaginer de laisser l’état du pays continuer à se dégrader jusqu’à la guerre civile qui se profile?

Et vive la France

Signé LEFRANC