Aujourd’hui Derriere-Napoléon ça carbure à la bière corse. Une fois n’est pas coutume mais risque bien de le devenir car Thérèse en a reçu un fut (il faut écarter les caisses pour apercevoir le trou du fut, dirait l’ami Suri) lequel remporte manifestement un gros succès populaire. Changement de boisson réjouit le pochetron, pas vrai? Et puis, vu le nom du rade c’est bien le moins que de picoler corsico, surtout qu’en même temps on a droit au lonzu et à diverses charcutailles insulaires authentiques, aussi délicieuses que le pays même de l’illustre Tutucelli et du regretté Tino Rossi, celui qui faisait mouiller les nanas rien qu’en susurrant « tchi-tchi »…un maître! Alors évidemment, comme on n’échappe plus à l’actualité telle que les media nous la font gober tout bien comme ils veulent, les conversations roulent autour de l’accident de car de Puisseguin… j’ai failli titrer « Quand va le car à fond, le car pète« . Cependant je me suis ravisé… comme quoi, voyez vous, bien je m’en défende je prends un sacré coup de vieux!
Une manne, ce malheureux accident! Deux jours qu’on ne parle que de cela. A croire qu’il ne se passe plus rien d’autre! Les chaînes « d’information continue » nous informent continument…d’un tas de balivernes déversées à grand renfort d’experts, de témoins héroïques et de rescapés miraculés… dont nul n’a que foutre, ça ne fera pas revenir les quarante trois morts d’un plantage qui met en lumière les côtés sombres du transport en commun. Comme dit notre ami Maurice entre deux gorgées de « Pietra » : « Moi, on me fera jamais croire qu’au pays du Saint-Emilion les mecs y conduisent à jeun! Et c’est pas leur couillonnade d’éthylotest anti démarrage-bourré qui me fera croire le contraire, le chauffeur il a eu qu’à faire souffler le nonagénaire du premier rang et hop que je te démarre comme une petite fleur de printemps! ». Quand on connaît la vie on ne peut pas lui donner tort, à ce brave vieux. Toutefois ça reste un peu sommaire comme exécution et Grauburle ne manque pas l’occasion de lui en faire remontrance. « Comment tu peux savoir, hé Du Schnock! Déjà rien que l’heure! A sept heures du mat’, dites donc, qu’y z’avaient chargé leur cargaison de vieux pour les emmener visiter la « Maison du Jambon » : ça les occupe, ça les fait bouffer paisible vu qu’on avait affaire qu’à des catholiques (pratiquants pour certaines mémés) et après on les envoie acheter plein de cochonneries pour faire marcher le commerce local. La stratégie gagnant-gagnant, en somme. Seulement les gens de là bas, je les connais moi, j’ai fait facteur à Libourne pendant quatre ou cinq ans…y boivent, d’accord, mais y z’attaquent pas au petit dej’, faut pas déconner, jamais avant le casse-croûte de dix heures, ou alors un petit coup de blanc pour se réveiller les papilles, grand maximum et basta. Non, par contre, tu me diras, de ce que j’ai compris le chauffeur du camion qui a collisionné il était Normand, lui…bon là je reconnais ça pourrait mieux expliquer… »
Bon, maintenant je vais vous dire : moi, les vieux ça m’emmerde! Je ne devrais pas, certes, pour d’évidentes raisons mais que voulez vous, quand je vois tous ces gâtouzards dégobillés par leurs gros bus qui se trimballent en colonnes grégaires derrière une tordue à fanion ou à parapluie multicolore, ça me colle le bourdon. Tout une vie de cons et d’abrutis qui se poursuit encore, au delà de toute raison, inutile, encombrante, nocive même, vu que ça rejette plein de saloperies dans l’atmosphère, sans parler du reste… avec les quantités que ça bouffe histoire de profiter à bloc du dernier vrai plaisir qui reste quand tous les autres ne subsistent même plus à l’état de souvenir… Nom de Dieu l’abomination! D’accord, je ne vais pas jusqu’à espérer la multiplication des camionneurs Normands sur les routes d’Aquitaine mais j’aimerais autant changer de conversation, voyez vous, et c’est Jean Foupallour qui nous en sert l’occase sur un plateau.
-« Dites les amibes (une vieille habitude de l’époque où il bossait comme brancardier au pavillon des maladies tropicales), à propos de vieux, vous avez vu pour le docteur Maisonneuve: deux ans avec sursis! Dites donc, ils ne l’ont pas loupé le pauvre gamin…c’est vrai qu’en même temps si on laisse les toubibs zigouiller les gens sans demander la permission où que c’est qu’on va, pas vrai? Surtout qu’il s’y est pris comme un manche, ce con, vu qu’avec les techniques modernes on peut vous expédier chez Saint Pierre qu’on dirait une mort naturelle…d’autant qu’un claquard quand il passe l’arme à gauche faut vraiment des soupçons pas possibles pour penser qu’un zigoto à blouse blanche lui aurait refilé le coup de main. Vous croyez pas vous? »
Bien sûr nous branlons tous le chef, question de déférence, à l’exception notable de Maître Trentasseur, lequel croit bon de rajouter la petite touche sentencieuse dont il dispose toujours dans cette sorte d’occasion médiatico-judiciaire. « Soyons précis, nous sort le Socialo du Barreau en brandissant sa tranche de lonzu comme s’il se fût agi du code pénal édité par le très estimé M. Dalloz, avec la loi dite Léonetti, les médecins disposent dores et déjà du droit de vie et de mort sur leurs patients. Encore faudrait il que lesdits praticiens en usassent à bon escient et avec la rigueur qui sied en la matière, nous parlons de vies humaines, que diable, on ne saurait traiter la chose sans un minimum de respect et de retenue. Or, vous trouvez malheureusement tous les cas d’espèce possibles, depuis le médecin réac, objecteur de conscience, qui se réfugie derrière ses convictions profondes et invoque à tout bout de champs le serment d’hypocrite…pardon, d’Hippocrate, jusqu’au jean-foutre dont le principal souci consiste à ne pas louper le rendez-vous que lui a fixé sa maîtresse et qui, afin d’assurer le coup, vous envoie ad patres le moribond dont il a la charge sans même disposer de la certitude que l’intéressé eût claqué de lui même dans un délai raisonnable. Mais si, mais si, je vous assure, ces choses là existent et se pratiquent même couramment…à tel point qu’on peut s’interroger, comme notre ami Jeannot, sur le modus operandi de ce pauvre ahuri de Maisonneuve, lequel semble s’y être pris tellement comme un gland qu’il en justifie sa condamnation! Voyez vous, mes amis, croyez en ma fabuleuse expérience, ce n’est jamais le crime que punissent les tribunaux mais bien la maladresse et l’impéritie…Maisonneuve était juste un pauvre con, toutefois aujourd’hui il s’est mué en con célèbre, il vendra très bien son bouquin! Maintenant il lui reste à se débrouiller avec sa conscience…je ne lui souhaite pas d’être bon chrétien : pour peu qu’il fût divorcé il n’échappera plus à la confession…je n’ose imaginer le nombre de Pater Noster et d’Ave Maria qu’il lui incombera d’ânonner sur le prie-dieu pour tenter d’effacer la tache indélébile… »
Eh bien voilà t-il pas ce vieux Franc-Maçon anticlérical (passez moi le pléonasme) qui nous fournit la transition, dites donc, pour une fois qu’il sert à quelque chose ce gauchiard de mes deux! En effet son allusion directe au texte finalement voté-à une courte majorité- par le Synode sur la Famille et le Mariage, nous offre l’occasion d’aborder ce passionnant sujet…quoique, disons le sans ambages, les media n’ont rien rapporté de la décision des évêques à l’exception notable de l’épineuse question des divorcés remariés, laquelle pourra désormais faire l’objet d’un examen au cas par cas sur la base d’un certain nombre de critères prédéfinis. Pourtant l’affaire dépassait largement le point en cause puisqu’il s’agissait d’établir le primat de la conscience individuelle face à la loi morale, ce qui constitue en soi une révolution d’une audace inouïe,étant donné que si l’on connaît parfaitement le contenu de la seconde, bien malin qui pourrait deviner ce qui se dissimule au creux de la première…le bordel assuré, en quelque sorte! Abordant le sujet en ces termes, je ne manque pas de me heurter à la mécréante impatience de mes commensaux de biture. Comme le dit si bien Yves Rognes « oh tu sais, nous on s’en bat les couilles d’une force que tu n’imagines même pas! La sodomisation des infusoires par les Curés ça n’intéresse plus personne, quant aux divorcés remariés, qu’ils aillent ou non boulotter leur hostie le Dimanche tout le monde s’en tape, y compris les intéressés eux-mêmes, lesquels ont bien compris depuis longtemps qu’il s’agit juste de se mettre d’accord avec sa propre conscience…ça presque tout le monde y arrive sans la moindre difficulté, pas de quoi en faire un fromage! Il ne reste plus que les catholiques enragés qui persistent à se chercher les morpions pour se grattouiller…grand bien leur fasse si ça peut leur donner du plaisir… Thérèse tu nous remets ça, c’est la mienne. » Alors si l’on ne peut même plus parler un peu Droit-Canon, il nous reste juste à tirer l’échelle!
Ce sur quoi, fort heureusement, notre ami Kipettrovici, le cousin de Moscou-Vessie (vous savez, le Commissaire Européen aux Finances, l’homme qui démontre qu’au sein de l’Union on peut coller n’importe qui à n’importe quel poste sans même qu’on s’en aperçoive car, de toute façon, ça ne pourrait pas être pire) prend la parole sur un autre genre de sujet. « Vous avez entendu parler, vous, de l’histoire du Grand Mufti de Jérusalem? Apparemment non, à ce qu’il semble…alors si vous le voulez bien je vous raconte : voilà deux jours Benjamin Nettanyaou eut le malheur de rappeler que pendant la Seconde Guerre Mondiale le Grand Mufti de Jérusalem, général honoris causa de la Waffen-SS et accessoirement grand ami de Hitler, suggéra à ce dernier, plutôt que d’expulser les Juifs et de les expédier de facto en Palestine, de tous les brûler afin d’en débarrasser le monde entier une bonne fois pour toute…Que n’avait-il pas dit là, ce sacré Benjamin…tout le monde s’empressa de lui tomber dessus à bras raccourcis en glapissant « dérapage-dérapage » tout azimut et sur tous les tons…et puis on s’aperçut que l’histoire était vraie…voilà pourquoi vous n’en avez pas entendu parler! Black out et media-cousus! Même les Juifs bien pensant de l’Europe Occidentale choisirent d’écraser le coup…diable, ce n’est pas le moment d’aller taxer les Musulmans d’antisémitisme… d’ailleurs ce n’est jamais le moment de taxer les Musulmans de quoi que ce soit, n’est-ce pas? »
Il parle d’or ce Kipettrovici…et ça explique bien pourquoi dans nos banlieues on révère plus que jamais la mémoire des potes du Grand Mufti…Allahou Akbar, Adolf Rassoul Allah!
A la semaine prochaine, avec mes amicales pensées.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN