Le dialogue des vieillardissimes

Maurice, son problème ce n’est pas tellement l’âge, il s’en accommode; sa théorie personnelle, fondée sur l’expérience et la consommation invétérée de bière à la pression, établit en principe qu’une fois passés les quatre-vingts sans encombres, même si la carrosserie laisse à désirer, le moteur tiendra le choc indéfiniment. Les bagnoles se comportent ainsi, après cent-mille kilomètres il ne peut plus rien leur arriver de fâcheux…en tout cas c’est ce qu’il prétend, Maurice, il en est convaincu…mais, comme disait l’autre, il aura sa revanche! Non, là ou ça coince grave c’est sur l’absence totale et absolue de politiquement correct, ce qui le caractérise plus que tout autre défaut, alors même qu’il en regorge, qu’il en est pétri! Il n’a même que ça, des défauts, le vieux birbe, à ce point là ça se transforme carrément en qualité. En tout cas, il ne pense pas comme tout le monde, ce qui présente des risques dans un pays comme le nôtre où la liberté d’expression varie en fonction de ce que l’on exprime. Oui, j’entends par là ( je sais, par là j’entends pas grand chose) qu’une opinion marquée du sceau de la facho-nauséabonderie ne doit rigoureusement faire l’objet d’aucune expression sous peine de poursuites pénales; demandez à des types comme Soral ou Zemmour, ils vous expliqueront clairement la liberté d’expression, faites confiance! La liberté d’expression c’est comme la démocratie, propriété exclusive de la Gauche. La soi-disant Droite Républicaine (l’autre façon d’être de gauche) étant admise à en user de temps à autres mais sous condition expresse du strict respect des règles souverainement édictées par le proprio.
Et justement, c’est à ce niveau là que ça grippe un peu chez le vieux Maurice. Jugez plutôt, ce matin, autour du zinc -les distances de sécurité et les gestes barrières faisant l’objet, je vous l’assure, du respect le plus scrupuleux- le zigomar en question nous développait le raisonnement suivant:
– » Ce pauvre type, je veux dire le prof, là, çui-là qu’à perdu la tête, ben moi, si vous voulez mon avis c’est pas un héros. Pour moi, quand vous avez bobonne et un morpion de cinq ans à la maison, si vous en possédez un minimum dans le cigare, vous évitez la prise de risques inconsidérés. Mais c’était quoi cette affaire d’aller réveiller les histoires de prophète devant une classe d’aujourd’hui, je veux dire majoritairement composée de petits Muz? Vous ne croyez pas qu’il y aurait des moyens plus adaptés d’aller leur expliquer les Valeurs de la République à ces merdeux? Sans compter que le mec, tel que je le ressens -paix à son âme, j’m’excuse- c’était forcément un homme de gauche, dans le cas contraire la question ne se posait même pas. Pour aller faire une ânerie pareille, fallait qu’il y croive dur, aux débilités du folklore gauchiard. Qu’il soit persuadé qu’en expliquant tout bien comme il faut on pourra les récupérer, les petits jeunes en question, que c’est juste la question de leur montrer cékoi la République, comment c’est chouette, comment c’est génial, et comme ça, les transformer en bons petits citoyens, conscients et libérés! Pauvre type! C’est pas sa faute, vous savez, on ne peut pas lui jeter la pierre…souvenez-vous du théorème de Nouratin il y a deux catégories de gendegôche, les lucides et les sincère; les premiers sont des criminels, les seconds leurs victimes! Voilà tout! L’ennui c’est que les victimes en produisent d’autres, les collatérales! Vous imaginez que ces salopards, les mêmes qui nous ont fait avaler des millions d’immigrés, encouragent maintenant les enseignants à les insulter publiquement dans ce qu’ils ont de plus cher au monde, leur religion, leur Prophète, leur Allahou akbar! Mais il sont complètement irresponsables, tous ces enfoirés qui tressent des louanges tire-en-bique (comme le bouc) à un illuminé bisounoursique qui a transformé son gosse en orphelin pour apprendre à des Musulmans comment se foutre de la gueule de Mahomet! Non mais vous imaginez!.. »
Et à ce moment précis, son regard effleure le demi-pression à moitié vide abandonné sur le comptoir, ça le déconcentre à bloc au point qu’oubliant le discours il s’enfile son reste de bière à grandes lampées gouleyantes.

Ce sur quoi, l’ami Blaise Sanzel, toujours prompt à s’emparer de la tribune, décide de placer la sienne, au grand dam de l’autre vieillard, son cadet toutefois de plusieurs années, qui en avale de travers et s’embarque dans une de ces quintes de toux qui vous séquestrent sur le ban de touche pendant plusieurs minutes.
Maurice hors-jeu (j’aime bien l’ablatif absolu, même s’il trouble parfois un peu le lecteur), il y va carrément, le nonagénaire.
 » Vous devez avant tout comprendre l’opportunité que représente pour nos gouvernants cette regrettable affaire de Conflans. Jusqu’à présent, comme vient de le souligner Maurice, la Gauche imposait ses diktats. L’impérialisme de la pensée unique n’offrait aucune échappatoire, pas la moindre brèche susceptible de percée, que dalle, voyez-vous, le dogme rousseauiste du bon sauvage fermait la porte à toute tentative d’insérer un coin dans la palissade. Et voilà-t-il pas qu’en l’occurrence survient un petit Muz doté d’un statut de réfugié manifestement usurpé (comme c’est presque toujours le cas) qui s’attaque de la manière la plus barbare, la plus inacceptable, aux symboles éminemment adulés de la mythologie gauchiarde: l’École de la Répupu, le prof genre hussard-noir, et la liberté de compisser et conchier lourdement une religion au nom de la sacro-sainte laïcité. Alors là, pour le coup, ils peuvent y aller, Macrounette et ses coadjuteurs, s’engouffrer dans le trou béant, foncer carrément sus à l’ennemi, pas les Muz, bien sûr, juste l’Islamisme et son fidèle dhimmi, l’islamo-gauchisme! Du coup le camarade Méluche, avec son air con, sa vue basse et son dentier mal ajusté, se retrouve marginalisé par le jeu à la con qu’il a joué depuis des années. Quant aux Socialos, percés jusques au fond du cœur d’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle (il raffole de placer ses réminiscences, Blaise, à près que quatre vingt-quinze balais ça vous pose son homme), ils n’ont plus qu’à suivre le mouvement et appuyer le petit Présipède dans sa démarche contre le séparatisme, doux euphémisme qui, jusqu’à Conflans, ne passait même pas la rampe de l’Assemblée Nationale, trop connoté raciste, paraissait-il… Désormais la question ne se pose plus, on parle même ouvertement de l’Islamisme et des Islamistes, désignés comme ennemis jurés de la Nation, marqués au fer rouge de l’opprobre républicain! On notera l’évolution, tout de même, souvenez vous qu’il y a peu ces gens n’osaient même pas prononcer « État Islamique« , ils disaient « DAESH« , ces poules mouillées, ce qui n’a aucun sens mais évite toute référence à l’Islam. Maintenant, on parle d’Islamistes, d’Islam politique, ce n’est pas encore ça mais on sent que ça vient! Bien entendu, on continue à préciser « padamalgam« , il ne faut tout de même pas trop en demander d’un coup, n’est-ce pas… »

-« Oui mais alors, reprend Maurice, lequel s’est calmé les étouffements par l’absorption successive autant qu’accélérée de deux demis avec faux-col, on va continuer à tourner autour du pot, faut pas se berlurer! Moi, je vais vous dire, je les connais pas tous, ces mecs, les Tchétchènes, les Bosniaques et compagnie, j’en ai jamais vu. Les Marocains, les Tunisiens, comme ils ne m’ont rien fait de spécial j’aurais pas grand chose à en dire. Par contre, les Algériens ça, pour les connaître je les connais, ceux-là! Bon, d’accord, il faut éviter de généraliser mais les Fellouzes, comme on disait quand on se mettait sur la gueule avec eux, fin des années cinquante, je sais à quel point ils nous aiment…ils nous aiment saignants! Moi je m’en suis sorti mais j’ai plein de copains qui ont fini enterrés vivants avec la bite dans la bouche et les oreilles coupées…alors je m’en méfie, vu que les types qui faisaient ça, on les a retrouvés après, chez nous, les fumiers, embauchés par Bouygues, pour venir construire les HLM dans lesquels ils ont fini par s’entasser! Ce sont leurs descendants qui nous pourrissent la vie, maintenant…vous croyez vraiment qu’ils nous adorent, vous? Alors padamalgam, je veux bien, mais vaudrait mieux faire gaffe tout de même… »

Bon. Vous savez, on peut en penser ce qu’on veut mais les très vieux, finalement, tant qu’ils fonctionnent à peu près du ciboulot peut être qu’on ferait bien de les écouter un peu…surtout quand on est comme Présipède, plus près du berceau que du cercueil…oui, enfin, c’est tout le mal que je lui souhaite…espérons qu’il ne morflera pas trop vite une fatwah, ce gamin, parti comme le voilà ça lui pend au nez comme un sifflet de deux sous! Espérons qu’Erdogan et consorts ne s’offusqueront pas outre mesure…

Bonne semaine à tous et rentrez vite à la maison, le soir les virus rodent…et pas seulement les virus…
Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

Histoire du tigre Alfred

Qu’est-ce que vous voulez, j’aime bien, moi, la métaphore du tigre, je trouve que ça fait image pour caractériser la situation aujourd’hui de notre chouette pays des Droidlom. J’ai déjà eu l’occasion de vous faire le coup mais j’y reviens, ça s’impose.
Alors voilà, incité par la mode des NAC, je veux parler des « nouveaux animaux de compagnie », vous décidez d’adopter un tigre. Attention, un beau spécimen, n’est-ce pas, un jeune adulte en pleine forme avec toutes ses dents, tous ses vaccins, enfin un beau tigre, quoi, parfait sous tout rapport. Comme vous vivez en appartement, forcément vous le prenez chez vous, normal c’est ainsi qu’on procède pour tous nos petits compagnons à poils (sauf les singes, eux on peut les habiller, ça se fait). Et ça se passe plutôt bien au début. Bon, d’accord, l’animal, appelons-le Alfred, pourquoi pas, a tendance à pisser et chier un peu partout, avec une prédilection marquée pour le lit conjugal et aussi, parfois, le canapé du salon, mais bon, on ne saurait lui en faire reproche, la pauvre bête venant d’un pays d’usages très différents du nôtre. Il conviendra donc de l’habituer, progressivement, sans le traumatiser surtout, à respecter en la matière les valeurs de la République, à savoir les règles d’hygiène qui ont cours par chez nous. Certes cela prendra des années mais on n’a rien sans rien, pas vrai… Cela dit, avec un peu d’astuce on arrive à s’y faire, il suffit de s’adapter, dormir sur la terrasse dans un bon sac de couchage en duvet d’oie, finalement ce n’est pas si désagréable, et puis c’est sain, n’est-ce pas, vivifiant et tout, pas de problème!
Évidemment, vous vous trouvâtes tout de même un peu plus embêté, le jour où Alfred décida de boulotter le chat. Ça faisait un moment que vous le sentiez venir, certes, mais comme vous lui refiliez douze kilos de filet de bœuf tous les jours vous n’imaginiez pas que, repu jusqu’au trognon, il s’avise de passer à l’acte. Oui mais vous vous gouriez complètement! Il faut tenir compte de leur culture, à ces bestioles venues d’ailleurs afin de nous en enrichir. Un tigre dans la maison, ne l’oubliez pas c’est une chance pour la France, enfin je veux dire pour le taulier, lequel ne peut qu’y trouver avantage car la diversité, en matière de NAC, vous élargit l’horizon et vous dope l’intellect, ce n’est pas contestable. Sans oublier le vieil adage « pas deux félins chez Lustucru » (1) dont vous auriez dû vous douter que, s’il vaut pour un fabriquant de nouilles, il s’applique forcément à votre cas personnel vu qu’à l’évidence vous en êtes un plat à vous tout seul! Avec un peu de jugeote vous vous débarrassiez de Minou avant l’issue fatale, mais tant pis, que voulez-vous, après tout ça lui aura fait un petit divertissement, à Alfred, le pauvre, les grands espaces lui manquent, forcément, alors ne le privons pas d’un petit plaisir, la chasse aussi s’enracine au plus profond de sa religion ancestrale.
Là où vous avez grave accusé le coup c’est la fois où ce cher Alfred s’est jeté sur Népomucène, votre bon vieux Toutou! En deux bons coups de dents sont sort était réglé, à votre clébard, mince alors, vous ne vous y attendiez pas à cette vacherie, ils avaient pourtant l’air de bien s’entendre, ces deux-là, le chien étant toujours soumis et bien obéissant, il satisfaisait sans rouspéter à tous les désirs du fauve, lequel, en manque de femelle, l’utilisait aussi pour se décongestionner les amygdales-sud. Oui, sauf qu’il puait comme trente-six cochons, Népomucène! Alors vous comprenez bien qu’un nauséabond, à la fin ça ne pouvait que l’irriter, Alfred, vous eussiez gagné à prendre les devants en le faisant purement et simplement euthanasier le corniaud-facho! Mais, là encore, le tigre y aura pris quelque plaisir, c’est toujours ça de gagné et puis ça vous aura évité le déplacement et les dépenses de véto.
Tout allait donc très bien, le calme social régnait, à peine troublé par les petits mouvements d’humeur qu’Alfred manifestait de temps à autres, histoire de vous rappeler à la nécessité de veiller en permanence à son bien-être. A cet égard, la moindre contrariété, la tendreté du bœuf qui laisse à désirer, une parole un tant soit peu brutale, un pied malencontreux sur la queue, déchaînaient la grosse colère d’Alfred qui démolissait méthodiquement tout ce qui tenait encore debout dans l’appartement. Mais rien de méchant, vous voyez, de simples manifestations de mauvaise humeur bien légitimes, après tout, l’animal se sentant souvent profondément blessé par des attitudes ressenties comme méprisantes ou bien encore hostiles. Mais rien de dramatique, vous savez, Alfred est fondamentalement un tigre de paix et d’amour, il convient simplement de ménager sa susceptibilité et de le laisser fonctionner conformément aux mœurs héritées de ses aïeux, c’est ainsi qu’il vous apportera beaucoup, vous rendra au centuple les misérables efforts consentis pour lui adoucir une cohabitation qui, au fond, lui pèse atrocement. Et puis, tout de même, pensez-y, c’est une victime, Alfred, ne l’oublions pas. D’accord vous le nourrissez, le réchauffez, le logez dans un confort sans rapport avec ses conditions de vie dans la brousse, certes. Mais cependant, vous le ghettoïsez, ce pauvre animal, sans parler des discriminations, il se sent très souvent stigmatisé, vous savez, le simple fait, lorsque vous tentez de le sortir, en laisse, que vous vous voyiez verbalisé et refoulé par le premier flic de rencontre! Délit de sale gueule, voilà! Mettez vous donc un instant à sa place, à Alfred, vous le prendriez comment, vous, un ostracisme de ce calibre, hein? Alors!!!!
Cependant, la vie continuait sans incident majeur. Il faut bien rappeler que seule une infime partie d’Alfred pose problème. Dans son immense majorité il est fondamentalement bon et ne demande qu’à s’intégrer à votre petite société familiale. Surtout donc, pas d’amalgame, ne mélangeons pas tout et sachons distinguer le bon grain de l’ivraie. Jusque là, en définitive, la vie en compagnie d’Alfred se déroulait paisiblement, exception faite des petits ennuis précités, rien de grave convenons-en. Ça c’est gâté méchant le jour où Grand Mère regardait un documentaire sur les fêtes traditionnelles en Mandchourie extérieure. A un moment donné notre brave Mémé s’écria « ho que c’est beau voilà les tigres de papier! » et, en effet le petit écran montrait à cet instant précis le machin en question, multicolore et très réussi dans l’ordre de l’esthétique chinoisante. Manque de pot cela déplut souverainement à notre brave Alfred. Son sang ne fit qu’un tour, « quoi, des caricatures? » s’écria-t-il ulcéré (en langage tigresque évidemment, mais à force nous comprenions un peu l’idiome) et, joignant le geste à la parole il se précipita sur la télé qu’il mit en pièce avec une rage effrayante. Hélas il ne s’en tint pas là et s’en prit ensuite à Mère Grand, lui sauta à la gorge et arracha la tête! Vous vous rendez compte? L’horreur absolue!
En réponse vous décidâtes d’organiser une marche blanche tout autour du salon et d’allumer plein de bougies afin de protester contre la barbarie inacceptable de la bête féroce. Or, pendant la marche en question, comme votre petit dernier, pour jouer, s’empara d’une des bougies qu’il promena malicieusement sous les testicules d’Alfred…le reste cesse totalement d’être racontable, je préfère donc m’arrêter là.

La morale de cette petite histoire d’Alfred? Bof, c’est un peu ce que disait Présipède l’autre soir, à Gonflant Sainte Honorine, « Ils ne passeront pas! » No pasaran comme disaient les Communistes Espagnols à propos des troupes de Franco… Ils sont déjà passés, quoi, mais rassurez vous, ils ne repasseront pas dans l’autre sens, même à grands coups de marches blanches et de rassemblements sur la Place de la Répupu!

Je vous souhaite à tous une bonne semaine, faites gaffe où vous mettez les pieds et, même si vous tenez à défendre une liberté d’expression qui de toute façon ne s’applique pas aux Salfachos, surtout évitez d’aller chatouiller le Prophète sous les roustons, laissez donc cela à ceux qui ont toujours voté à gauche.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Une pub célèbre des temps révolus…ou peut être était-ce pas d’œufs fêlés chez Lustucru, je ne m’en souviens plus très bien…

La controverse de voilà le Covid

« Vous en connaissez, vous, des gens qui ont chopé le Covid? Moi pas, fait-il sans attendre une éventuelle réponse, pas la queue d’un, dites-donc! Faut croire qu’on a affaire à une maladie médiatique, vous mordez le truc? Une denrée réservée aux gus de dedans la télé, si vous voyez ce que je veux dire, pas pour la piétaille… finalement ça serait plutôt un virus de luxe, non? Y a qui voir qui l’attrape, que des mecs de la Haute, le Prince de Monaco, Trump, Boris Johnson, le Prince de Galles, Bolsonaro, Estrosi, excusez du peu! Sans parler de Haricot Macias, Anus Bertrand, Madonna, tout ça! Et puis les cannés, les pauvres, comme feus Devedjian et Goasgen! Je vous dis même pas les autres, qu’on connaît moyen, genre les petits merdeux cousus d’or du foutreballe, là, comment c’est déjà, oui, M’Bappé, et Jean Neymar aussi, bref, que des gens archi-connus, le gratin… mais pas dauphinois, par là bas on n’en connaît pas un seul, allez savoir… Tiens c’est vrai ça, au fait, les péquenots on les dirait immunisés, vous expliquez ça comment, vous Maître? »
Les conversations entre le vieux Maurice et Maître Jean-Trentasseur, surtout un petit moment après démarrage de l’apéro dominical, réservent toujours de jolies surprises, vu le décalage intellectuel entre l’ancien balayeur en chef des Comptoirs de Lombez-Lanusse (1) et le choriste (comme ténor il manquerait un peu de coffre) du Barreau, ex-député mitterrandien de l’épisode scrutin de liste. On n’est pas du tout dans la même catégorie, le plus con des deux n’étant pas forcément celui qu’annonceraient leurs palmarès respectifs. Du coup c’est toujours un enchantement de suivre leurs disputationes comme on disait au temps de Cicéron (c’est point carré, si vous y tenez vraiment), ça vole toujours assez haut dans la stratosphère des idées de la politique bistrotière et de la philosophie de comptoir. En général les prises de bec se soldent par la victoire du vieux schnock, lequel trouve toujours le moyen d’enfoncer le pif du socialo macronnisé dans son caca bien pensant. Là, tout de même, le cave se rebiffe et prend le dessus.
-« Depuis que je fréquente cet estaminet, veuillez m’excuser chère Thérèse, j’ai entendu des tombereaux d’âneries, d’imbécillités, d’inepties et de niaiseries en tout genre! Mais alors là, Maurice, je crois que vous tenez le pompon! Çà c’est bien la meilleure alors, déclare-t-il rigolard en se collant de grandes claques sur les cuisses, le virus des riches, dites-donc, elle vaut bien une tournée générale, celle-là, allez, chère amie, champagne pour tout le monde, nous allons trinquer à la Covid marxiste, celle qui rétablit l’égalité sociale! Mais mon pauvre ami, sauf le respect dû à votre âge excessif, je crains que désormais vous ne glissiez gentiment vers une sénilité que je souhaite exempte d’Alzheimer même si la probabilité sur ce dernier point ne soit pas à écarter a priori! Pardonnez moi mais vous déconnez à pleins tubes, grave comme on dit de nos jours (c’est bien ça, grave, une belle trouvaille du langage d’aujourd’hui, ça sonne juste et ça ponctue à merveille) je n’en voudrai pour preuve que notre camarade Goràn Avaltàtric, vous savez, celui qui picole les poisons de ses terroirs personnels au fond du bistrot, vous voyez qui je veux dire? -Devant la branlée de chefs générale, il poursuit- Eh bien voilà, ce garçon, un prolétaire de la plus belle eau, vous en conviendrez, on ne le voyait plus depuis une bonne quinzaine, au point que nous le croyions retourné dans sa Serbie natale. Que non point, jamais de la vie! Le malheureux se trouve actuellement à l’Hôpital, je l’ai su par mon ami le Professeur Courpénisse du C.H.U. (2), un cas très sérieux, voilà pourquoi il en parlait, il a bien failli passer l’arme à gauche, le malheureux…mais non voyons, pas Courpénisse enfin, décidément vous êtes épais comme un blindage de Panzer! Goràn! Justement, tiens, ça prouve bien le caractère aléatoire des contaminations au coronavirus, il n’a pas choisi la sommité médicale, il s’est précipité sur le pauvre manard, le virus chinois, vous voyez bien, Maurice, la taille impressionnante de votre déficience cérébrale, non? Je regrette! Cela dit, rassurez vous, il est sauvé, Avàlatatric, en piteux état, certes, mais hors de danger, son pronostic vital a repris du poil de la bête; toutefois l’absorption d’alcools balkaniques à soixante-dix degrés, fussent ils à base de prune bio, lui est désormais essentiellement déconseillée, il n’y survivrait pas longtemps…remarquez, un alcoolique de ce calibre préfèrera toujours, à choisir, mourir de la bouteille qu’en prendre…mais oui, de la bouteille, quoi, suivez donc un peu, tout de même! »

A ce stade de la discussion de bistrot, l’atmosphère alourdie par les propos acerbes et la triste histoire du Serbe, exige, à l’appui des roteuses englouties en nombre désormais considérable, une petite diversion bien venue. C’est Marcel Grauburle qui s’y colle.
– » Dites, les potes, à propos de Covid, vous avez vu Trump, la vitesse qu’y s’est remis sur pied, le mec? Moi ça m’a carrément troué le cul, vous vous rendez compte? Deux jours d’hosto et le revoilà gonflé à bloc! A peine descendu de l’hélico il vous la joue à la Rambo, dites donc! J’ai vingt culs le Covid, il a fait! Y a pas de bon dieu, qu’il a sorti, c’est bidon leur virus chinetoque, faut pas baisser le froc devant, je vous l’ai toujours dit et là vous voyez bande de mous du noeud, j’y ai mis bien comme il faut, jusqu’au trognon! Et pis, je vais vous confier, qu’il a ajouté, ce putain de microbe c’est Dieu qui me l’a envoyé, juste pour faire voir qui c’est le plus balèze et qui c’est qu’est cul et chemise avec Jésus! Comme ça, ils ont constaté, les souteneurs de Robinette, à quel point ils allaient l’avoir dans l’os, le mois prochain, quand les Amerloques y z’auront à choisir entre une veille pantoufle avachie et Superman, le protégé du Tout-Puissant! Même sa gonzesse, celle qui lui a coûté la peau des burnes en chirurgie esthétique, elle se chope le truc, elle aussi…et même pas malade, la salope, que dalle, prête à niquer comme si de rien n’était! C’est vous dire à quel point il maîtrise son sujet, le gros, un champion, y a pas à tortiller! »

Alors c’est Marlène, la Femme du Peintre, qui prend le crachoir, parce qu’elle, le Président des States, d’une manière générale elle ne peut pas le blairer, à part Obama, peut être, pour cause d’origines africaines, ça se conçoit, mais quand même, les grands chefs amerloques, ça reste forcément des capitalistes, donc toujours un peu des ordures, quelque part… En revanche, vis à vis de Donald, là, pas d’hésitation, il coche toutes les cases, l’ignoble! Du coup elle le hait avec une force de conviction à rendre jaloux les Saints et les Anges et même le petit Jésus (quand ça les démange se grattent le trou du c…). En conséquence, les propos de Marcel, pour elle c’est trop! Intolérable! Faut remettre les pendules à l’heure de la dictature du prolétariat, non mais!
« Qu’est-ce que vous dégoisez, là, Marcel, m’enfin vous partez en quenouille les pieds en avant, sacré nom de putain d’Adèle! Vous aussi vous commencez à tricoter dans l’Alzheimer, c’est pas possible! Se laisser impressionner par le cinoche de ce gros cochon de milliardaire de mon trou de balle! Ah elle est gratinée, celle-là! Superman! Le protégé de Dieu! Oh la vache, con à ce point c’est pas autorisé par la faculté, faut arrêter de respirer, mon vieux, vous faites rien qu’à polluer l’environnement, foutez moi ça entre quatre bonnes planches et qu’on n’en cause plus jamais, mince! Y fait quoi, votre bon dieu de mes deux à vous laisser ici à nous faire chier la vie! Trump! Mais vous ne voyez pas la saloperie que c’est, ce monstre, un escroc, un obsédé, un maniaque, un criminel! Copain avec Weinstein, il était! Si ça se trouve il l’est encore, d’ailleurs! J’espère bien qu’il va se morfler la déculottée du siècle, ce porc, que tous les Amerloques qui ont quelque chose dans la tronche et dans le calbar, lui colleront un avertissement avec frais d’avoir à déguerpir, sans préjudice des poursuites judiciaires! Et le fait qu’il ait bénéficié des traitements à je ne sais combien de millions de dollars ça lui jouera un sale tour, vous savez, les gens qui crèvent ça leur déplaît toujours de voir les bourrés de thunes péter la santé insolente , le côté Rambo ils ont tendance à s’en torcher, vous voyez ce que je veux dire! Sans compter que sa meuf, la poufiasse qu’il s’est achetée, compte tenu de ses vingt-cinq ans de moins que lui, c’est un peu normal qu’elle s’en foute, du virus! En tout cas, avec ce vieux facho puant mal fagoté elle ne doit pas se faire reluire bien souvent la moniche, c’est tout le bien que je lui souhaite! »

Et sur ces paroles bien senties, c’est tout de même Pompy, l’air rêveur en reposant sa coupette sur le comptoir, qui nous balance le dernier mot.
-« Ah, ben là, je ne te suis pas, Marlène, moi je suis sûre qu’il a une grosse bite, le Donald, et je ne serais pas surprise qu’il sache bien s’en servir, ça se voit ces choses-là…et des fois les vieux… »
Sur ces propos réconfortants je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. Portez vous bien et faites gaffe où vous mettez les pieds…le reste aussi d’ailleurs.
Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Derrière Napoléon, Chapitre premier
(2) Derrière Napoléon, Chapitre IV

Le plan anti-séparatisme

Vous avez le choix entre la méthode Présipède et la solution Zemmour. Tournez le problème dans tous les sens, autant que vous voudrez, la question se pose en ces termes et non pas autrement. Le premier, contraint de se dépatouiller d’une situation épouvantable héritée de prédécesseurs hautement coupables d’avoir accepté et encouragé l’invasion, n’a d’autre issue que le baratin creux. En gros, on va s’attaquer au problème, sans le nommer vraiment, tout en préservant les bonnes vieilles Valeurs de la Répupu, les droidlom et autres couillonnades dont nous crevons la gueule ouverte depuis cinq décennies. Donc, nous allons obliger les petits nenfants à fréquenter assidument l’école et, en contrepartie, enseigner la langue arabe dans les établissements de la soi-disant Éducation prétendument Nationale. En substance, voilà le plan présipédique contre ce qu’il nomme séparatisme afin d’éviter autant que possible d’utiliser les mots qui ont un sens. Je passe sur le reste, de toute façon les rodomontades mollassonnes du petit Manu à sa Bribri ne présentent aucun intérêt. Du baratin creux, vous dis-je!
A l’opposé se trouve Zemmour, l’affreux Jojo, comme on disait dans le temps. Alors celui-là, les choses il les nomme, sans circonlocutions ni euphémismes;il y va carrément, le mec! Et du coup, évidemment, il déchaîne contre son immonde personne tout un déferlement de haine, la bien-pensance enfiévrée le voue aux gémonies, la Justice de la Répupu le condamne à tours de bras et le Garde d’Esso lui même (fils de pompiste, je le rappelle), le camarade Ducon-Gorettou (ou quelque chose comme ça), s’affranchit allégrement de son devoir absolu de réserve pour le clouer tout vif au pilori médiatique! Sauf que lui, Zemmour, son crime consiste à dire la vérité, vous savez, celle qui sort du puits toute nue et qui blesse. Il en a même fait son fromage de cette vérité qu’il se trouve quasiment seul à oser proférer. Ce type, descendant de petits Juifs Berbères, aime la France, manifestement, et beaucoup plus sincèrement, sans doute que tous ces politicards foireux qui assistent à la mort du Pays en le soignant à l’homéopathie bien diluée dans un flot de belles paroles. Donc le brave garçon se permet de nommer la maladie, l’invasion islamique, et de prescrire le remède, arrêter toute immigration des populations concernées et virer, dès la première incartade, ceux qui sont chez nous. C’est sans doute un peu simpliste et plus facile à dire qu’à faire mais c’est cependant l’application toute bête de notre sacro-saint principe de précaution. Appliqué au cas qui nous occupe, le principe en question énoncerait que tout individu susceptible de présenter un danger, même sans aucune certitude à cet égard, ne saurait être admis, ni le cas échéant maintenu, sur le territoire national. Voilà pourquoi, l’autre soir sur C News, il a encore défrayé la chronique, l’ami Zemmour, en affirmant la nécessité absolue de refouler tous les mineurs isolés -comme on dit- sans aucune exception, au motif que tous se révèlent à l’évidence potentiellement dangereux. Or il se trouve que lesdits mineurs, fussent-ils largement majeurs comme le petit Auguste dont nous évoquions la semaine passée l’exploit à base de hachoir de boucher, bénéficient de la protection, tutélaire autant que bisounoursique, de la Convention Européenne des Droits de l’Enfant. Ainsi que nous l’observions alors, l’âge du petit Auguste, charmant bambin confié aux bons soins de l’Aide Sociale à l’Enfance, s’est bel et bien confirmé: vingt-cinq ans bien sonnés! Pour corser un peu l’affaire, le gentil Papa dudit moutard, interviewé par nos excellentes chaînes d’info genre BFM TV, s’est déclaré très fier de son rejeton pour le geste héroïque accompli en terre de conquête islamique. Et d’ailleurs, tout le quartier de leur bled pourri était en liesse! Rien de nouveau, vous savez, ces braves-gens ne désirent qu’une chose, voir les Occidentaux rendre gorge…je me souviendrai jusqu’à la mort du petit sourire de la femme de ménage au soir du 11 Septembre 2001, devant les images du World Trade Center qui s’écroulait si joliment…elle était pourtant bien gentille, la femme de ménage marocaine… Alors quand il les considère tous comme potentiellement dangereux, Zemmour, il trouve tout de même des raisons objectives en abondance. Si les bien-pensants possédaient deux sous de lucidité voire d’honnêteté ils le reconnaitraient sans doute… Sauf qu’aveuglés par leur humanitarisme maçonnique, par les Lumières rousseauistes, par la France terre d’asile…de fous et, le plus souvent, poussés par leur intérêt personnel à hurler avec les loups, ces salauds-là commuent le principe de précaution ci-dessus énoncé en incitation à la haine raciale. Et voilà pourquoi, une fois encore, le petit Juif Berbère de Montreuil va se retrouver devant un tribunal correctionnel truffé de juges style mur-des cons et condamné, cela va de soi, pour délit de nauséabonderie. La Répupu ne tolère pas les rebelles, voilà, fussent-ils en lutte héroïque contre la bêtise mortifère des hurluberlus qui nous guident, d’une main un peu tremblotante, vers l’anéantissement par submersion.

En résumé, dans la mesure où les choix sont déjà faits, comme les rares courageux qui tentent d’alerter l’opinion encourent les foudres politico-judiciaro-médiatiques, c’est le plan Macrounette contre le séparatisme qui l’emportera. Encore un super-cataplasme sur la jambe de bois! C’est ainsi depuis tellement longtemps qu’on s’est bien habitué, les types du gouvernement tirent des plans, pas sur la comète mais bien sur le portefeuille du pauvre con tribuable, on dépense plein de pognon public, au passage, pour mettre en place le dispositif à la mords moi le nœud envisagé et hop on pisse dans le violon, enfin c’est tout comme. Là, on voit bien où il veut en venir Présipède, l’enseignement de l’arabe, la formation d’un corps d’Imams estampillés « islam de France », la lutte contre la ghettoïsation…passez la monnaie! La valse des milliards! Son plan anti-séparatisme, à Présipède, ça consiste à joindre l’inutile au désagréable, voilà tout! Vous pensez vraiment qu’en mettant l’arabe et première langue dans les écoles de la Répupu nous allons empêcher les salafistes de nous imposer la Charia, dans vingt ans, quand les populations issues de l’immigration (y suent des pieds, aussi, parfois), seront devenues carrément majoritaires? Ne croyez vous pas qu’on se fout du monde, là, ainsi qu’à l’habitude? Perso, je réponds oui à toutes les questions! Nous prendre pour des andouilles à ce point-là ça devrait susciter la levée de boucliers généralisée, voir même la levée en masse, comme en 93… Plaît-il? Mais non, pas comme en Seine Saint-Denis, je cause de la révolution, à ç’t’heure! Les soldats de l’an II, vous mordez le topo? Pour le neuf-trois c’est autre chose, on n’est déjà plus sur le sol de la Patrie, là! Parce que c’est bien cela qui est en cause, la Patrie en Danger, et vachement plus qu’à l’époque de la Convention, croyez-moi! Il s’agissait alors de défendre les frontières contre les types qui venaient nous délivrer des criminels-révolutionnaires… et accessoirement d’envoyer en Vendée suffisamment de soldats bleus pour assurer dans les meilleures conditions le génocide des populations locales. Aujourd’hui, en revanche, la question consisterait plutôt à défendre le Pays contre l’envahisseur Allahou akbar et ça, bien sûr, la Répupu ne veut même pas en entendre parler, c’est contraire à ses principes, à ses valeurs, comme ils disent!
Et puis enfin, il faudrait de toute façon qu’il en possède une sacrée paire, le petit Présipède, pour s’attaquer sérieusement au problème de l’invasion! Vous vous rendez compte, le boulot est déjà tellement avancé qu’il ne reste quasiment plus que les finitions! Faudrait tout casser et repartir de zéro! On parle, au bas mot, de vingt-pour-cent de la population, là, vous imaginez l’ampleur de la tache? Je sais bien qu’on pourrait commencer, un tout petit peu, par des méthodes à la Zemmour, on ne laisse plus entrer, ce serait déjà ça… Oui mais non, terrain miné, que voulez vous, la levée en masse il risquerait de se la morfler en pleine gueule! Toute la bien pensance à lui débouler sur le paletot, à Macrouille, pas question, surtout pas vous savez, on va se contenter d’enseigner l’arabe, ça suffira à faire joli dans le paysage…et puis, au moins, les futures générations se comprendront, c’est très important de parler tous la même langue!

Allez, bonne semaine mes amis, et faites bien attention à vous, n’imitez surtout pas ce pauvre Donald, évitez d’organiser des meetings bourrés de postillons de droite!

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN