C’est parti de Grauburle.
-« Dites, z’avez vu ça les mecs, leur virus à la con ce sont les Chinetoques qui l’ont fabriqué, à Wu Han, dans leur laboratoire de merde? Alors là, ça me la cisaille au raz des moustaches! Jamais j’aurais cru et pourtant ça se confirme, la preuve c’est écrit dans les journaux angliches, y ne racontent pas de conneries, les Rosbifs, y a qu’à voir, y z’ont même pas perdu la guerre, eux, et je ne vous dis rien sur leur Reine, parce qu’elle doit être en PVC, vu qu’elle ne bouge pas d’un quart de poil depuis l’époque où les vieux n’étaient pas encore nés! »
-« Moi je veux bien, Marcel, mais comme preuve ça fait tout de même un peu juste, ça, rétorque Foupallour, et d’ailleurs moi je pense tout le contraire, y a pas plus menteur qu’un Anglo-Saxon, on se trouve placés pour le savoir, vous ne croyez pas? Rien que le coup du Brexit, tenez, sans aller chercher Dunkerque sur quoi je viens de lire un bouquin…oui, bon, une bande dessinée, d’accord, mais c’est pareil avec les crobars en plus! Toujours ils nous ont entubés comme à la parade, ces endoffés! D’ailleurs leurs victoires sont nos défaites, y a qu’à regarder leurs rues, leurs places, leurs squares à la con, leurs gares…c’est tout dire, non? Quant à la Reine Elizabête, une vieille bique coincée pire qu’une belote! Dans un pays normal, avec des gens normaux, des citoyens quoi, ils te l’auraient déjà balancée aux poubelles depuis des chiées et des chiées! Non mais vous réalisez? Depuis bientôt septante ans qu’elle dure, l’archivioque, à l’époque personne n’est même foutu de se rappeler qui on avait, nous, comme roi, enfin président, quoi, c’est du kif…Comment vous dites, Blaise? Scuzez? Torgnole?… Vincent Auriol, ah oui, si vous le dites…c’est vrai que vous étiez déjà grandet, vous, à l’époque, vous vous en souvenez, forcément…à la bonne votre… »
Et du coup Blaise Sanzel qui saute sur le crachoir, vu que Jeannot, lorsqu’il s’engouffre une gorgée de pastaga faut lui laisser le temps de déguster, de déglutir et de s’offrir ce chouette claquement de langue qui caractérise le connaisseur blanchi sous le harnois du petit-jaune au père Ricard!
– « Ah ça, je pourrais vous en raconter, croyez-moi, sur les Présidents de la Répupu, des tonnes et des tonnes, figurez vous! Pour vous dire, tel que vous me voyez, je suis né sous Gaston Doumergue, vous réalisez, tout de même? Cela signifie concrètement que des présidents je m’en suis farci quatorze en comptant le Maréchal, lequel exerça la fonction de Chef de L’État, en oubliant un peu une République qui, dès qu’elle fut ressortie du trou profond où elle se planquait, le lui fit payer très cher, au vieux kroumir, paix à son âme… S’il se trouve toutefois une remarque dont je puis vous faire part, chers amis, je vous dirai que de tous ces rigolos à grand cordon qui tapissent les murs de l’Élysée, celui qui me surprend le plus demeure incontestablement l’actuel, le joli Macrouille, notre Présipède adoré. Ce petit merdeux me paraît tout à fait extraordinaire, regardez donc un peu la dernière en date! Voilà-t-il pas qu’il se donne en spectacle clownesque sur je ne sais trop quelle combine internetienne….oui c’est cela, You Tube, une machine à abrutir les jeunes-gens, si tant est qu’on puisse encore rajouter à leur abrutissement, les malheureux, coincés comme les voilà entre une Éducation Nationale qui ne leur met dans la caboche que de l’excrément prédigéré par les gauchiards les plus parfaitement bornés d’une administration vérolée jusqu’à la moelle, les âneries débilitantes véhiculées par tous les moyens de communication digitaux dont notre monde nouveau abonde sans retenue et l’horreur répandue à profusion par les envahisseurs qui viennent jusque dans nos bras remplacer nos fils et leurs compagnes! Et donc, à l’aise et décontracté, vous avez Présipède qui nous fait un numéro de jeunisme crétinisé en complicité active avec deux pauvre corniauds qualifiés « influenceurs« . Les plus minables pauvretés y passèrent, depuis les kleenex que l’on doit se coller sous les aisselles (quand on sait vivre), jusqu’aux blagues pour imbéciles incurables, en passant par des histoires de pétards ou de fouteballe, ponctuées par des roulades et autres cabrioles dans le parc élyséen. Plus d’une demi-heure de profonde stupidité manifestement destinées à capter la sympathie de jeunes électeurs potentiellement influençables par l’entremise grotesque des deux pignoufs précités. Tombé par hasard sur la saynète en question, estomaqué au delà de toute mesure, j’en suis venu à m’interroger sur la raison fondamentale d’une telle pantalonnade…à l’évidence, comme ce rigolo de Macrounette court désespérément après les voix, il juge indispensable de capter celles des membres les plus décérébrés du corps électoral, à savoir les clients assidus des deux buses malotrues du tube youyou! Mais attention, quinze millions de vues, n’est-ce pas…supposez que tous ces bourricots se rendent aux urnes l’an prochain et qu’ils se laissent influencer, vous imaginez? C’est la réélection de Présipède qui repose sur Mc Fly et Carlito! Messieurs, j’aurai assisté à cela avant de passer l’arme à gauche…notez que je n’en suis pas plus fier pour autant! Peut être, d’ailleurs, n’avons-nous pas encore tout enduré, je ne sais pas, le prochain coup ils pourraient envisager le concours de pets enflammés, ces choses-là font toujours leur petit effet, je leur déconseillerais en revanche de jouer à qui pisse le plus loin, avec cette sorte de personnes on ne sait pas trop comment cela pourrait finir… Ainsi que je vous le disais, j’aurai vu depuis pas loin du siècle (sacrebleu ça fait froid dans le dos, croyez-moi) se succéder une palanquée de présidents dont une sacrée tripotée de comiques de cirque -car le suffrage universel direct a ses exigences- j’imaginais qu’en ce domaine personne ne parviendrait à faire mieux qu’Hollandouille…eh bien je me gourais dans les grandes largeurs, Présipède le dépasse de cent coudées, mes amis, pour ce qui consiste à faire l’andouille, il n’a pas son pareil! Nous finirons bien, je l’espère, par le voir gambader sur la pelouse en fixe-chaussettes avec un tuyau de pipe dans le cul, vous savez…Ah, bon? Les fixe-chaussettes ne se portent plus, de nos jours? Eh bien que voulez-vous je le regrette, c’était très pratique, tant pis! Thérèse, voudriez vous nous faire porter la même chose, il fait soif et c’est ma tournée! »
Parce qu’en effet, elle a réussi tant bien que mal à rouvrir, Thérèse, avec deux mauvaises tables posées sur le trottoir devant DERRIERE NAPOLEON. Certes, me direz vous, mais « devant derrière » sonne un peu concon…et je vous répondrai, vous pouvez me faire confiance, que je n’en ai rien à secouer, si on commence comme ça je m’en vais perdre le fil, moi, flûte! Comme disposition on dirait un peu le Bar de la Marine, avec Escartefigue, M. Brun et le docteur Venelle, pour ceux qui s’en souviendraient, le jour fameux où, attablés en terrasse, ils posèrent le « jeu de trompe couillon » (à regarder sur Youtube, c’est autre chose que Mc Fly et Carlito ) constitué d’un gros pavé vicieusement recouvert du vieux chapeau melon exhumé par le petit chauffeur du Ferry Boîte.
Et pour servir en terrasse les douze clients maxi règlementaires, elle a embauché Pompy (1), la Thérèse, et du coup ça ne désemplit plus! La coquine avec son petit reliquat de tee-shirt coupé pour montrer la moitié des nichons et sa micro-jupe présentoir à string arachnéen, comme argument commercial ça dépasse tout ce qu’on a pu inventer depuis les débuts du regretté Marcel Bleustein-Blanchet! Maintenant chez ma vieille amie bistrote, juste pour prendre un verre on réserve sa table quinze jours à l’avance, une résurrection presque aussi incroyable que la précédente, je veux dire celle de Notre Seigneur, évidemment.
Même le vieux Maurice, certes toujours aussi ronchon, retrouve manifestement un frémissement de jeunesse quand le nombril de la petite lui passe à trois centimètres du pif. « Bon, fait-il d’un air mi-figue mi-raisin, faut reconnaître ça fait du bien de prendre un peu l’air, tiens! D’accord y a beaucoup trop de bagnoles qui passent sur la place, mais n’en demandons pas trop, le paysage vaut bien le coup (en matant par en dessous les petits païens de la coquine). Par contre va falloir se gaffer, vous savez, suffirait d’un fellouze (2) soucieux de faire un carton au nom d’Allah, pour qu’on passe de la lumière aux ténèbres! Vous avez remarqué, non? Chaque jour nous apporte sa petite affaire de massacre, on a du mal à suivre tellement que ça déborde! On a eu Vendredi dernier un « schizophrène » Français répondant au nom bien de chez nous de Ndiaga Dieye, né en France, attention, en quatre-vingt-un siouplaît, génération-Mitterrand comme on disait; et dans le civil tueur de flics avec dix-sept condamnations au compteur! Il avait purgé sa dernière peine, alors l’autre Ducon-Abruti nous a expliqué qu’il se trouvait parfaitement dans son droit, il pouvait recommencer sans qu’on y trouve à redire! Mais celui-là on l’a déjà oublié au profit des deux clandestins algériens qui ont cambriolé une brave femme de soixante neuf carats, le chiffre a sans doute érotisé l’affaire car ces jeunes gens n’ont pas manqué de la violer bien poliment au passage et deux fois chacun, si ce qu’on raconte est vrai! Vous réalisez la brave vieille, le coup de pot inespéré! Mais je ne vous parle même pas des gentils garçonnets de banlieue qui se massacrent à coups de marteau ce qui paraît tout de même plus excitant, à leur âge, que de suivre les deux connards de tout à l’heure, là, sur voyoutube! Bon, ils en ont envoyé un à l’hosto, la tronche défoncée, entre la vie et la mort mais on ne fait pas de méchoui sans égorger le mouton, forcément! Et à propos d’égorger, y a encore quelqu’un qui se souvient aujourd’hui, de la fliquette de la semaine dernière? Ben non, c’est déjà du passé, le moment va arriver où l’on y prêtera même plus attention à ces petits incidents du quotidien! Sauf que nous, ici, avec la serveuse qui montre son cul et le reste à tous les passants, on est vachement à la merci d’un musulman très pieux (comme dit le camarade BHL) qui s’en irait chercher son couteau de cuisine, ouvrons l’œil quand même… et vivement qu’on puisse retourner picoler à l’intérieur, ça craindra un peu moins… »
-« Mais non, ne nous emballons pas, intervient Jean Foupallour déjà complètement pété, oublilliez pas la dernière de Macrouille, m’enfin…z’avez pas capté? Dans une interview au magazine Zadig (que des conneries) il a déclaré aussi sec que l’immigration africaine, eh ben c’est une sacrée chance pour notre pays! Ça ne vous rappelle rien, ça? Alors, hein, quand je vous le dis que tout baigne dans l’huile (de vidange) y aura juste à pas se gourer de bulletin de vote l’an prochain sans quoi il ne nous restera plus qu’à se foutre à l’eau! »
Sacré Jeannot, va, il y croit encore! Ainsi que je vous l’ai toujours dit, il possède la foi imbranlable des grands démocrates, ce cher vieil ivrogne!
Bonne fin de Dimanche et à la semaine prochaine sauf mauvaise rencontre.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN
(1) Voir DERRIERE NAPOLEON chapitre V notamment.
(2) Ancien combattant d’Algérie Maurice voit tout Maghrébin invasif comme un fellaga, les pauvres troufions français les appelaient fellouzes… entre autres.