…Les souvenirs et les regrets aussi…

Une qui s’en fout complètement c’est Thérèse! Elle ouvre à sept heures du matin et tire le rideau à vingt heures, du coup les mesures anti-covid du Préfet ne lui sifflent même pas aux oreilles, le vent du boulet c’est pour les copains, ceux qui carburaient après minuit et jusqu’à l’aube, les lieux de perdition, en somme, rien à voir avec DERRIERE NAPOLEON établissement de parfaite tenue, accueillant les ivrognes diurnes, exclusivement. Juste qu’elle porte un masque, Thérèse, aujourd’hui ça n’a plus d’importance vu la gueule qu’elle affiche. En revanche, au début de nos relations, voilà plus de cinquante ans tout de même (1), c’eût été dommage, les clients auraient perdu une partie non négligeable du spectacle, étant précisé toutefois que le reste de sa personne eût suffi à maintenir bien haut le niveau d’attractivité du troquet. Comme quoi, le temps, contrairement à ce que pouvait raconter Voltaire (2), nous la joue bien plus massacreur que consolateur. Il détruit la beauté, transforme Vénus en fée Carabosse et les fringants jeunes-gens que nous fûmes en gérontes sexy comme des balayettes à chiottes. Juste une parenthèse, en 1969, figurez vous, nous connûmes une pandémie qualifiée « Grippe de Hong-Kong », un peu du même genre que notre actuel virus chinetoque comme quoi, soit dit en passant, ce genre de calamité provient toujours des bouffeurs de pangolins et de chauves-souris, un peu comme le vivre-ensemble franchit la méditerranée pour nous combler de ses bienfaits, si vous voyez ce que je veux dire. L’Asie le Coronavirus, l’Afrique le Coranovirus… l’Occident joue le rôle du réceptacle, le monde d’aujourd’hui est ainsi fait, dans tous les cas il faudra masquer nos gonzesses, voilà notre destin!
Mais revenons à nos moutons de l’année érotique, comme le chantait si justement Jane Birkin…oui, enfin, ce n’est pas tellement qu’elle chantait juste, confondons pas, j’entends par là (même si par là je n’entends pas grand chose, comme le remarquait si judicieusement Pierre Dac (3) alias le sar Rahbindranat Duval) mettre en évidence la justesse de ses propos susurrés en musique… comme année érotique on n’a jamais fait mieux que 69, mais les quelques unes qui suivirent n’étaient quand même pas mal non plus. Sauf, ainsi que je vous le rappelais -puisque le lecteur de céans trimballe la plupart du temps un joli paquet de décennies -, que cette année-là nous fumes frappés d’une vacherie de virus, lequel zigouilla tout de même trente et un mille pauvres bougres sur le territoire national. Tout à fait comparable au covid, la grippette en question, hôpitaux engorgés, malades entassés dans les couloirs, macchabées balancés au petit bonheur la chance dans des morgues plus ou moins improvisées, bref mime chose-pareil comme disait Mohamed, à l’époque. Sauf qu’à l’époque, justement, tout le monde s’en foutait éperdument, l’idée même de se confiner comme des pestiférés, ou de porter un masque comme des houris, ne serait venue à personne; loin de là, on en faisait des blagues, un peu du même type que celles sur les Biafrais, pour ceux qui en gardent le souvenir…genre « Quel est le sport favori des Biafrais? » Réponse « la course de côtes« ! Ou bien encore « Comment les Biafrais font-ils l’amour? Réponse « côte à côte! » En d’autres termes, la tragédie frappant une ethnie africaine -oui, parfaitement, des noirs qui crevaient littéralement de faim- nous faisait rigoler comme des baleines! Black lives… on s’en tamponnait le coquillard! Eh bien la grippe de Hong-Kong aussi, du moment qu’on pouvait y trouver matière à plaisanterie douteuse, tout le monde s’en gaussait sans arrière pensée. Et si Grand Papa ou Tonton Félix venaient à y laisser les quilles, eh bien c’était dans l’ordre naturel des choses, ils avaient fait leur temps, rien de plus! Mais pour tout vous dire, ce qui semble proprement incroyable, vu d’aujourd’hui, c’est que l’affaire ne passionnait personne, elle passait quasiment inaperçue! Que voulez vous, sans BFM TV et consorts, sans Présipède et ses sbires, mais avec des dirigeants politiques qui en avaient vu d’autres, incapables de vous raconter des âneries du style nous sommes en guerre; tu parles! la guerre c’était à peine vingt-cinq ans avant: entre ceux qui l’avaient faite et ceux qui l’avaient subie, il ne leur serait pas venu un instant à l’idée de faire l’amalgame -comme on dit puis- avec un gros rhume, vînt-il d’Extrême Orient!

En réalité, on le voit bien, les choses ont tellement évolué au cours du dernier demi-siècle que nous avons carrément changé de monde. De l’ancien-temps (comme disait mon paternel, mais à propos d’une période s’étendant facilement de l’Antiquité à l’avant-guerre de Quatorze) il ne nous reste plus que la dictature intellectuelle de la Gauche. Sauf qu’il ne s’agit plus du tout de la même Gauche, celle des années soixante et soixante-dix s’est dissoute dans la chute de l’URSS. Les hurluberlus tels que Sartre nous la joueraient bien différemment aujourd’hui, l’auteur biscornu de l’Être et le Néant se trouverait bien obligé de remplacer l’enfer c’est les autres par l’enfer c’est les blancs, ou quelque chose du même genre. La Gauche a bien cessé d’être prolétarienne, on le constate avec les pauvres Gilets-Jaunes, orphelins de père et de mère, abandonnés de tous, discrédités par les black-blocs, les racailles des quartchiers et leurs alliés bobos…Pour les Petits-Blancs c’est fini, la cause est entendue, ou plus précisément elle ne l’est plus, entendue! Rien à foutre de ces abrutis qui fument des clopes et roulent au diesel comme disait l’ineffable Griveaux  avant que de tomber les armes à la main! En témoigne le déchaînement de haine à l’encontre de ceux qui, catalogués Populistes, prennent encore fait et cause pour les pauvres européens d’origine. Au premier rang de ceux-là, Donald Trump, la bête noire des anti-blancs! Le Président des States fait l’objet, depuis son élection, d’une concentration sans précédent de médisances, diffamations, dénigrements, calomnies, déblatérations, clabaudages, tympanisations et autres critiques acerbes en forme de foutage de gueule! S’ils avaient pu lui monter un piège à la Watergate, ou bien lui trouver des histoires scabreuses à la Weinstein, voilà bien longtemps que le gros rouquemoute croupirait dans les poubelles de la politicaillerie amerloque… Manque de pot, le type manque singulièrement de vraies casseroles, sans compter qu’il est malin et organisé comme pas un. Du coup, à part le faire passer auprès des crédules pour un imbécile dangereux, les petits camarades de la Gauche Universelle s’y sont cassé les dents. Reste à savoir si quatre années de jeu de massacre méthodique autant qu’ininterrompu porteront leurs fruits en Novembre prochain… Personne n’en sait rien mais contrairement à la coterie internationale trumpophobe, j’en connais un qui y croit mordicus, Hank Hulley pour ne pas le nommer. Pour lui l’affaire serait dans le sac: avec cette pauvre Robinette en guise d’adversaire et toutes ces histoires de blacks insurgés autant que vindicatifs, la majorité silencieuse s’en ira aux urnes comme un seul homme afin de reconduire dans la fonction suprême (de canard, n’oublions pas qu’il s’agit de Donald) le seul rempart contre la dégringolade mortifère et diversifiée. Je le lui souhaite, à mon vieux pote, mais j’avoue rester tout de même sceptique, contrairement à Mme. Nancy Pelosi, la présidente démocrate des députés U.S. qui, elle, est une fausse sceptique! A preuve, elle s’est fait gauler à ne pas porter le masque au mépris des règles les plus élémentaires de l’anti-covidisme…elle ne croit même pas au coronavirus! Alors…

Et nous autres, dans tout ça, on devient quoi? Ben peu de chose, vous savez, on fait la guerre aux Turcs tout en combattant le virus, deux fronts, dites-donc, gonflé notre petit Présipède! Et puis il va bientôt lui falloir en aborder un troisième, de front, avec la campagne présidentielle qui s’annonce pour démarrer tôt! Fort de la nouvelle réputation d’homme de droite qu’il se forge, avec le soutien appuyé des media, d’Estrosi et consorts, il va s’en aller au combat la fleur au fusil, sans grande inquiétude. Les gens qui vont lui tailler quelques croupières, genre Xavier Bertrand ou la vieille Méluche, ne parviendront jamais à le virer du piédestal, et son alliée objective, la Marine, lui offrira un second tour dépourvu de danger. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, me direz vous, certes, vous répondrais-je, sauf que la gloire on s’en torche, si vous me passez l’expression, nous ne sommes plus au temps de Corneille, voyez vous? Même pas au temps de Pompidou, c’est dire…

Bonne fin de Dimanche à tous et bonne semaine d’Automne, nous y voici déjà… »les feuilles mortes se ramassent à la pelle…les souvenirs et les regrets aussi… »

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1)Voir Derrière Napoléon chapitre premier.

(2) « A celui qui console« …il parlait du temps qui passe. Il avait pourtant soixante balais, quand il écrivait cela… j’ai souvent du mal à le comprendre, ce mec!

(3) Un sketch d’anthologie, Pierre Dac et Francis Blanche déchaînés, en pleine possession de leurs moyens, quelque chose que nous ne verrons plus jamais, maintenant que nous avons des « humoristes »…cherchez sur votre moteur de recherche favori, le Sar Rahbindranat Duval, je le conseille autant à ceux qui connaissent qu’à ceux qui pourront le découvrir, ça aussi c’est le vieux temps, les souvenirs et les regrets!

15 réflexions sur “…Les souvenirs et les regrets aussi…

  1. Pakounta 20 septembre 2020 / 17 h 03 min

    Vous avez le don de me faire remonter des souvenirs… Le dialogue blague de l’époque, tout à fait caractéristique de l’esprit général face au déferlement viral chinois, porcin ou aviaire :
    – Mon beau-frère est mort !
    – Mince, c’est moche ! Qu’est-ce qu’il a eu ?
    – La grippe…
    – Ah bon ! Tu me rassures !
    A l’époque, des gens sont morts et le pays a vécu, bien d’ailleurs. Aujourd’hui, « ils » font tout pour nous faire croire qu’il y a des morts, mais c’est en particulier bicoze on a aujourd’hui les moyens d’inventer des vaccins et donc de faire des montagnes de pognon. Et pour faire croire à tous ces morts, « on » paralyse le pays, peut-être jusqu’à le tuer.

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    • nouratinbis 20 septembre 2020 / 17 h 26 min

      Nous en avions de bonnes, à cette époque! Il est vrai que le mélange entre le
      bizness et la politique atteint des sommets, depuis cette histoire de virus, la
      folie a pris le dessus, il doit y avoir beaucoup de sous à a clé!
      Amitiés.

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  2. G.Mevennais 20 septembre 2020 / 17 h 05 min

    Ben oui, ces très chers noirs, dès l’indépendance acquise, ce sont empressés de se’ « génocider », et les Biafrais en ont été les premiers. Cependant, il ne faut pas en parler, des noirs massacrant d’autres noirs, ça doit passer sous silence. A notre époque, j’ai pu constater que les rivalités tribales restaient tout aussi présentes, ainsi, au Mali, les Dogons sont-ils considérés comme des « sous-hommes » par les Peuls et aussi, un peu moins mais pas beaucoup; par les Bozos. Les termes employés par ces derniers, concernant les Dogons, nous conduiraient, « aussi sec », en correctionnelle, tant ils sont méprisants.
    Par ailleurs, s’agissant de Trump, l’honnêteté intellectuelle de nos journaleux n’est plus à démontrer,
    Amitiés, cher Nouratin, et bonne semaine à tous/toutes.
    Gilles

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    • nouratinbis 20 septembre 2020 / 17 h 28 min

      Oui, faut surtout pas toucher à nos amis les blacks, moins on évoque et mieux
      ça vaut, la correctionnelle n’est jamais loin!
      Amitiés.

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  3. Gérard 20 septembre 2020 / 18 h 55 min

    Votre remarque est très juste concernant Donald, s’ils n’ont pas pu lui trouver la moindre casserole, c’est qu’il doit vraiment être blanc (oups, excusez M’sieurs-Dames, ça m’a échappé) comme neige. Vous imaginez, s’il s’était permis de se faire chatouiller – simple exemple – par Monica Lewinsky, il y a longtemps qu’on n’en entendrait plus parler. C’est tout de même étonnant, pour un mec qui prend les femmes par la chatte, non ?
    Amitiés

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    • nouratinbis 20 septembre 2020 / 21 h 45 min

      C’est sans doute qu’il doit les prendre avec des pincettes…
      Amitiés.

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  4. Pangloss 20 septembre 2020 / 19 h 25 min

    Trump s’il est réélu va décevoir beaucoup de journalistes français.
    Et, toujours s’il est réélu, ce sera peut-être le dernier président américain qui devra son élection aux Américains blancs. Dans quelques temps, si j’en crois ce que j’ai entendu de la bouche d’un démographe, ils seront en minorité aux USA.
    Amicalement.

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    • nouratinbis 20 septembre 2020 / 21 h 49 min

      C’est ce qui nous pend au nez à tous, sauf que nous, nous ne verrons pas
      grande différence!
      Amitiés.

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  5. carine005 20 septembre 2020 / 23 h 40 min

    Qu’est-ce qu’il écrit bien, ce Nouratin !
    J’adore vos commentaires aussi.
    Pas cette année, mais l’année prochaine, ça serait pas possible qu’on se fasse tous un bon vrai gueuleton quelque part, au centre de la France, si elle existe encore ?
    J’aimerais bien voir tout le monde, moi.
    Alors je vous donne l’ordre de survivre, toutezétous !
    Et les manifs sont interdites, alors faut trouver autre chose…
    On se verra pas avant l’autre monde ?

    Bizouillatoutezétouss !!

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    • nouratinbis 21 septembre 2020 / 17 h 19 min

      Sinon, on peut se faire une bouffe en visioconférence…non je déconne!
      L’idée est bonne, à voir pour l’après-covid.
      Bonsbaisersbizouilles.

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  6. elba 21 septembre 2020 / 7 h 07 min

    Bonjour tout le monde !

    Elle a bien raison, la petite Carine : je me régale également toujours autant en vous lisant, Nouratin.
    Vous m’avez ramené par un coup de baguette magique, à l’année de mes 16 ans, où je me fichais bien de la grippe ou de la politique. Pas d’internet, alors, de téléphone portable non plus… Alors, que faisions-nous, nous les jeunes, de nos journées ? Certes, j’étais encore à l’école et l’année d’après au boulot. Toute ma génération qui sortait des études, longues ou courtes, se trouvait un travail illico à la sortie, et pas en CDD (ce qui n’existait peut-être pas à l’époque ?)
    Je ne me rappelais aucunement de cette épidémie grippale et en regardant sur le net à ce sujet, j’ai vu que personne à l’époque ne portait de masque. Comme quoi, si les z’autorités avaient voulu nous rassurer, ils auraient pu nous dire que ce virus 2020 faisait moins de morts qu’en 69, et ne pas nous museler comme elles le font. Preuve est donc faite que l’on veut nous mettre la peur au ventre. Perdu, pour ce qui me concerne !

    Merci, cher Nouratin, pour le rire que vous avez provoqué chez moi : je suis allée revoir la vidéo de Pierre Dac et Francis Blanche. Je ne me rappelais seulement du « il peut le dire ». Rien que de les voir perdre leur sérieux sur la scène, ça fait déjà rire. Merci aussi des jeux de mots que vous insérez dans vos lignes régulièrement, et qui me font bien sourire aussi.

    @ Carine : je serais partante pour une rencontre entre Nouratinophiles. 🙂 Je vais m’empresser de survivre, rien que pour ça.

    Gros bisous, Nouratin. Bisous aussi à toustes.

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    • nouratinbis 21 septembre 2020 / 17 h 22 min

      En réalité cela nous ramène à une époque où nous rigolions bien,
      sans arrière pensée et sans interdit imbécilement bien-pensant. Et
      nous n’avions pas non plus la peur panique des virus qui font bobo
      aux Bobos. Le bon temps, bien périmé!
      Gros bisous.

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  7. Arthourr Pendragon 21 septembre 2020 / 7 h 43 min

    La nostalgie, camarade…. 😉

    L’incroyable de notre époque incroyablement merdique, c’est qu’aussi bien les « jeunes » (que je ne suis plus) que les « anciens » (que je ne suis pas encore) ont tous des motifs de regretter un quelconque passé (plus ou moins récent, donc) perçu comme « meilleur » (peu importe ce que l’on y met dedans) que le présent.
    Si on peut charitablement accorder à l’âge vermeil une raisonnable ration de « cétémieuavan », il est plus surprenant d’entendre, au détour de considérations youtubesques ou instagrammeuses, la jeunesse (la normale, pas l’autre) évoquer ses années d’école primaire comme une période édénique que les « jeunes » (encore plus, je suppose) n’ont pas connue et ne connaîtront pas.

    Cette sensation d’être dans une fosse à purin qui se remplit inexorablement semble -à des degrés divers- assez partagée. Le pire, chez les jeunes, c’est leur fatalisme naïf : « c’est comme ça », « ‘faut faire avec », « on n’y peut rien »…etc.
    Ne plus croire qu’on peut faire quelque chose pour changer ce qui déplaît est peut-être le pire legs que NOS enfants auront reçu de notre époque. D’autres ont reçu la volonté inverse en héritage et s’y emploient tant qu’ils peuvent…

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    • Arthourr 21 septembre 2020 / 7 h 47 min

      Ah, et bien entendu : portez-vous tous le mieux que vous pouvez, braves fanaux de la lucidité ! 🙂

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    • nouratinbis 21 septembre 2020 / 17 h 27 min

      Il faut bien nostalgiser sur quelque chose. Nous autres, les vieux, nous
      regrettons notre jeunesse et tout ce qui allait avec, les jeunes regrettent
      ce qu’ils peuvent, ils ont des souvenirs, certes très frais, et des regrets,
      aussi, comme tout le monde…pour le reste s’ils ont perdu l’espoir c’est de
      notre faute…
      Amitiés.

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